Reflets
Tu les as tant enviées, les jolies demoiselles,
A ton jeune âge moquée de n'être pas si belle.
Elles raflaient les scrutins, charmaient chaque garçon,
Princesses de satin aux soyeux cheveux blonds.
Elles semblaient si fragiles, porcelaines précieuses
Qui dansaient sur le fil des notes élogieuses,
Délicates, gentilles, à peine minaudières,
Volant à la jonquille ses allures altières.
Tous auraient protégé d'une chute brutale,
Les songes avoués des poupées de cristal,
Et lui, sans exception, en chevalier servant,
En fit sa démission à ton coeur débordant.
Toi, pataude, timide, taillée dans le métal,
Jalousant Néréides, pécheresse capitale,
Tu ne te sentais pas l'âme de ces déesses
Parfaites sous l'aura de tes maintes faiblesses.
Jamais assez adroite, toujours trop immature,
Javotte inadéquate, gourmande par nature,
Paradoxe ambulant d'arrogance et de honte,
Acédie dévoyant tout ce qui, en toi, compte.
Blessure narcissique portée en bandoulière,
Par tes propres critiques empêchée d'être fière,
Tu ne seras jamais celle qu'il a choisie
Pour partager projets et longues insomnies.
Tu as rêvé longtemps d'être une autre azalée,
Hors du champ déroutant des amours refusées,
Laisse-moi découvrir et panser, sans un mot,
La plaie que vient d'ouvrir cet ultime fiasco.
Laisse-moi te montrer l'unique diamant,
Que tu as pris, bâtée, pour caillou de ciment,
Que je puisse, mon amour, réaliser sans fin,
Les pleins et les contours, de tes espoirs divins.
MH.
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