Hominina
Il n'y a plus d'écrans, plus d'images, plus de sons,
Juste le bruit du vent chatouillant les hauts joncs,
Le gargouillis aigu d'un ruisseau kamikaze
Se jetant, dévolu, dans les eaux de topaze.
Il n'y a plus d'horaires, plus d'horloges, plus de courses,
Juste l'aide honoraire du Soleil et de l'Ourse,
Les agrumes juteux nés sans autre concours
Que celui de leur jeu ou de leur désamour.
Il n'y a plus de stress, plus de clashs, plus de luttes,
Juste l'impolitesse des oiseaux qui chahutent,
La présence sacrée d'insectes bienfaisants,
Qui, à la nudité, restent indifférents.
Il n'y a plus que toi, plus que moi, plus que nous,
Juste heureux d'être là, libres et prêts à tout.
A parcourir, enjoués, les trésors que recèlent
La vaste canopée et les déserts de sel,
A gravir, énergiques, les plus rudes montagnes,
Les lieux cachés, mystiques, et les mâts de cocagne,
A découvrir en l'autre ce qui peut nous sauver,
Sans témoins, sans apôtres, ni longues simagrées.
Tes boniments grivois, mes questions plus sérieuses,
Mes doutes, et ton effroi des rides qui se creusent,
Notre douce paresse, et notre envie d'apprendre,
Tes intimes caresses et mes toquades tendres.
Il n'y a plus de peurs, plus d'ombres ou d'équivoques,
Juste notre bonheur traduit en langue d'Oc,
Partons fouler du pied les terres qui verront
Naître au prochain été le fruit de nos passions.
MH.
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