Étreintes
Dois-je rougir d'avoir aimé,
Tant d'hommes qu'il m'en fut permis,
Et d'avoir, au pied de leur lit,
Jeté mes beaux déshabillés.
Dois-je m'excuser d'avoir cru,
Chaque fois que c'est arrivé,
Qu'un nouveau monde m'attendait,
La tête sur leur torse nu.
Et dois-je pardon, demander,
À l'église et aux puritaines,
De n'avoir eu, comme certaines,
L'envie de me faire épouser.
J'ai fui parfois, matin venu,
Laissant sous les draps mon amant,
Mon cœur peureux me réclamant,
De taire mes sentiments crus.
Puis il est arrivé souvent,
Valise faite sans un mot,
L'amant déjà parti bien tôt,
Que de les dire, je n'eus le temps.
Mon cœur blotti contre leur corps
Pourquoi devrais-je me blâmer,
D'avoir, dans leurs bras, recherché
Le plaisir et le réconfort,
J'ai tant aimé, et j'aime encore,
Et trinque à mes nuits passionnées.
MH.
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