Je ne sais plus où trouver cette couleur,

qui n'existe pas même dans mon cœur,

que je veux peindre au monde entier

pour qu'il sache quelles sont mes pensées.

Je ne sais plus quelles sont les rimes

qui me sortiront de cette profonde abîme,

dans laquelle je vais bientôt mourir,

si elle ne me laisse pousser un soupir.

Je ne sais même plus quoi me dire,

à qui le faire comprendre ou pire,

avec qui le partager et en rire,

pour ne plus avoir mal et souffrir.

Je ne sais plus sangloter sur moi-même,

mais je sais toujours implorer celle que j'aime.

Je ne peux même plus pleurer sur son épaule,

comme, sur la terre, le ferait un saule.

Je ne sais plus écrire ce néant trop envahissant,

qui ne me laisse assez de sentiments,

pour savoir tout ce que je ressens

passer dans ma tête ou couler dans mon sang.

Je ne sais plus ce qu'est l'amour

et je crois en être esclave pour toujours.

Je ne vois plus l'ignorance du même œil

quand c'est pour moi qu'elle sculpte le cercueil !

Je ne sais toujours pas comment

me débarrasser de ces secrets trop pesants,

qui épuisent ma conscience, jour après jour,

et torturent mes rêves de nuits et de retour.

Je ne sais plus comment dormir,

avec qui, pour quel désir,

dans quelle position, combien de temps,

où et pourquoi, à quel moment !

Je ne sais plus quel est mon devoir,

quel travail et quels espoirs,

pourront changer dans mon miroir,

cette image de moi, ces regrets, ces déboires.

Je ne sais plus quoi savoir,

mis à part ne rien vouloir

d'autre que celle que je veux,

et qu'être à  moi, maintenant elle ne peut.

Je n'ose plus espérer de solution,

à ma jeunesse sans passion,

à mon futur, sensiblement le même,

depuis que je sais qu'elle ne m'aime !

Je ne sais pas si je peux guérir.

Il faudrait que je tente à dire,

un jour, à toutes ces sciences,

que la seule malade n'est que ma conscience.

Je ne sais plus si je suis normal

ou si mon corps me fait effectivement mal.

Je ne sais plus si je suis encore vivant,

ou si l'enfer m'a cueilli au tournant.

Je ne sais plus faire autrement

qu'entretenir mon tourment

en espérant qu'un jour elle me donne

sa miséricorde et me pardonne !

02/02/2017