Deuxième histoire: Loups (23 Octobre 2021)
Je me rappelle être revenu d’une soirée, le 12 Août, si je me souviens bien. Je conduisais ma voiture, une lexus 2014, un cadeau de mon cher père qu’il m’avait offert à mes 18 ans. Non, ce n’était pas une façon pour lui que j’impressionne les gens de mon lycée, au contraire. Il me l’avait offert uniquement parce qu’il m’adorait et que je l’aimais tellement. Je pense que j’avais un meilleur lien avec mon père qu’avec ma mère. Si je parle ainsi au passé, c’est que je ne suis plus celle que j’étais avant et que je me considère comme disparût ou même morte. Non, je ne suis plus la Bridget que ma mère ou mon père connaissait. Je n’étais plus celle qui conduisait une Lexus et qui avait des tas d’amis à son école. Selon moi, j’étais devenu un fantôme pour eux, mais j’existais ailleurs.
Pour en revenir au récit, le soir du 12 Août, quelle année? Je ne m’en souvenais plus, très tard dans la nuit, je traversais une forêt dans le Nevada, ma ville natale. Mes souvenirs sont extrêmement flou, mais je crois avoir passé la soirée chez une amie qui avait organisé une fête, et je suis partit dans les alentours de 23 heures. Pourtant, mon chemin s’est mal passé alors que ma voiture est tombée en panne. J’étais perdu au beau milieu de cette forêt, au beau milieu de nulle part, qu’est-ce que je pouvais bien faire? Aucun véhicule ne passait par là à une telle heure. Et moi en plus qui ne connaissais rien en mécanique, je ne pouvais pas mettre un nom sur le problème et le réparer. J’ai donc voulu tout de suite appeler mes parents. En sortant mon portable, j’ai vu qu’il n’avait plus de batterie.
- Merde! Bon sang! Dis-je en frappai ma voiture du poing.
Je devais réfléchir à la meilleure solution dans un cas comme celui-ci, qui ne m’était jamais arrivée avant ce soir-là. N’ayant aucune envie de rester planté là et d’attendre que le jour se lève ou l’arrivée d’un autre véhicule, je me suis mise à marcher sans savoir où j’allais. J’ai déambulé comme une fugueuse pendant 20 minutes sans aucun signe de vie. J’étais totalement perdue, démunie de tout. Je portais heureusement un manteau blanc sur mon dos, cependant, j’avais enfilé une mini-jupe avec des collants rouge dessous, ce qui ne me réchauffait aucunement.
Jusqu’à ce que j’entende un son au loin, je retrouvai espoir. C’était comme une espèce de… bruit de musique. Il devait y avoir une fête dans le coin, ou encore mieux, peut-être une demeure où des gens y habitaient. Ils pourraient me venir en aide. J’ai sans hésiter courut dans la direction de ce bruit, m’orientant par l’ouïe. Je me rapprochais de ce son plus rassurant que ceux de la forêt, des craquements de branches et des hurlements de loups.
Je croisai enfin une petite maison… en fait, ce n’était pas vraiment une maison, c’était plutôt un genre de… bar. C’était vraiment étrange. Chose très inhabituelle, un bar au beau milieu d’une forêt comme ça. Étais-je en train d’halluciner tout ça? Non, c’était bel et bien un bar et c’était de là d’où provenait la musique. Je me suis donc avancée. Il y avait un insigne en néon qui indiquait où se trouvait l’entrée. Je me suis diriger vers elle et me retrouva devant une porte bien ordinaire. Je tournai la poignée et ouvrit la porte. La musique me brisa quasiment les tympans. Il fallut que je mette mes mains sur mes oreilles tout en entrant dans une toute autre atmosphère. Cet endroit manquait de lumière. L’éclairage ici, c’était des tas de néons rouge. La porte se referma seule derrière moi et me retrouva parmi des tonnes de gens qui se faisait aller au rythme de la musique. Ils n’étaient, selon moi, pas dans un état normal. Ils dansaient très calmement, sans bruit, un peu comme s’ils avaient pris une tonne de drogue et d’alcool. Je n’avais pas remarqué tout de suite, mais tous ces gens, ce n’était que des hommes. Ils étaient tous jeune, un peu plus vieux que moi, et ne prirent pas compte tout de suite ma présence à l’entrée du bar. Cet endroit ne m’inspirait pas tellement confiance, c’est pourquoi je fis demi-tour pour retourner vers la porte, quand quelqu’un m’interpella :
- Hey, je te sers un verre ma jolie? Demanda une voix d’homme.
Je me retournai et vit un garçon, sûrement dans la vingtaine, à la peau un peu foncé, penché sur le comptoir et me souriant. Je crois que c’était à moi qu’il parlait puisque j’étais la seule femme ici, à moins qu’il fût gay. En plus de ça, toutes les garçons présents me dévisageaient quand on m’eut adressé la parole.
Avec beaucoup de réticence, je m’approchai du comptoir, là où derrière se trouvait le garçon qui m’avait offert un verre. Il y avait 3 autres personnes assises au banc devant le comptoir, sirotant leur breuvage, qui ne cessait eux aussi de promener leurs yeux pervers sur mon corps. Je pris place sur un banc libre.
- Qu’est-ce que je te sers? Me demanda le garçon à la peau foncé, qui devait être le serveur, sans aucun doute.
La musique était tellement puissante que je l’entendais à peine parler.
- Euh… rien d’alcoolisé.
Les garçons à côté de moi poussèrent des fous rire que je pu très bien entendre. Je les regardai, ne trouvant rien d’amusant dans ce que je demandais. Le garçon au comptoir sourit en coin puis il me fit dos pour me chercher quelque chose sans alcool.
Je n’étais pas venu dans ce bar pour prendre un verre et flirter avec plein de garçons que je ne connaissais pas. Je devais vitre trouver quelqu’un avec un téléphone. Je commençai par demander à ces trois abrutis assis à côté de moi.
- Excusez-moi, vous n’auriez pas un portable pour que je puisse appeler?
Ils se regardèrent tous, et l’un d’eux me questionna :
- Pourquoi?
- Bien… j’ai besoin d’appeler, c’est tout.
Je ne leur devais aucune explication, après tout.
- Il y a un téléphone juste là, me répondit un autre en me le pointant en diagonale de moi, juste derrière.
Je tournai la tête et confirma qu’il ne mentait pas. Je me suis levé de mon banc et me faufila entre un groupe de garçon qui dansaient près de là, et ils ne manquèrent pas de me regarder lorsque je passai.
C’était l’un de ces vieux téléphones, vous savez comme dans les cabines téléphoniques. Je décrochai le téléphone et composa le numéro de mes parents. Peut-être que j’aurais dû appeler la police avant tout pour qu’ils viennent me chercher, parce que ces garçons étaient vraiment trop bizarres et semblaient avoir de mauvaises intentions à mon égard. Et quelle idiote! Pourquoi est-ce que j’étais entré dans cet endroit de débile! Je ne m’attendais pas non plus à ce que tous ces gens dans le bar seraient que des garçons.
J’avais composé le numéro de mes parents, mais quand je collai le téléphone à mon oreille, je fus déçu de comprendre qu’il n’y avait aucune tonalité. Je déposai le téléphone où il était, commençant à me sentir sur le bord de la panique.
Les garçons au bar avaient repris une conversation bien ordinaire, ne me portant plus attention. Je repris mon courage, sachant que si je paniquais, ça ne mènerait à rien, et je retournai vers ces trois types.
- Hey vous trois! Leur dis-je d’un air bête.
Ils tournèrent tous leur regard sur moi, m’observant comme si je n’avais plus affaire dans ce lieu.
- Vous savez que ce téléphone ne marche pas.
Ils posèrent leur regard maintenant sur le téléphone et revirent à moi, tous synchronisés.
- Dommage, répondit l’un d’eux.
Il se tourna et continua de déguster sa boisson. Les deux autres avaient le sourire. Je poussai un soupir de découragement. Je n’avais pas le temps de jouer à ce petit jeu.
- Bon sang, vous voulez dire que… je ne peux appeler personne?!
- On n’a pas de portable. On ne peut pas rien faire.
J’ignorais sincèrement quoi répondre à ça et quoi faire, surtout.
- Tient, me dit la voix familière du barman.
Il venait de me déposer une boisson sur le comptoir.
- Je t’offre une limonade.
Peut-être qu’un petit rafraichissement me ferait du bien en fin de compte. Je retournai m’assoir où j’étais et remercia le garçon.
- Combien je te dois pour ça? Enfin… je suis ridicule, mon portefeuille est dans ma voiture.
- Ça va, je te chargerai rien.
C’était bien gentil de sa part, n’empêche que je ne faisais confiance à personne ici.
Ce n’était sans doute pas une si bonne idée de boire ce qu’il m’avait offert. Je laissai mon verre de côté, n’ayant aucune certitude sur ce qu’il avait mis dedans, même si c’était une vraie odeur de la limonade que j’avais senti.
Toutes ces hommes étaient concentrés à danser les uns parmi les autres, et plusieurs d’entre eux avait toujours leur regard rivé sur moi. À l’intérieur de moi, la panique grimpait en flèche, si bien que je ne le démontrais pas. Il y avait quelque chose ici qui n’étais pas… normal, mais je n’arrivais pas à voir ce que c’était.
En observant la salle bondée de garçons perdus sur une toute autre planète, je portai enfin une attention particulière à la décoration de ce bar. D’abord, il y avait cet énorme cadre affichée au mur du fond, derrière des tables tous prise, du visage d’un loup noir. Son visage se formait à partir d’une forêt en pleine nuit. Certes, il était magnifique. Je n’avais pas pris compte de ça non plus, mais il y avait les tablettes à boissons derrière le comptoir qui faisaient la forme d’un loup. Il y avait également ces espèces d’attrapeur de rêve accroché au plafond en forme de loup qui hurle à la lune, encore, et des espèces de collier amérindien attaché dans le bas, ce qui faisaient un bel effet. J’étais curieuse de savoir quel était le nom de ce bar. Sûrement le propriétaire adorait les loups et voilà pourquoi il en avait fait un bar comme ça. En pensant à cela, je demandai au serveur :
- Hey, je pourrais voir le propriétaire? Demandais-je. Est-ce qu’il est ici au moins?
- Ouais, il est ici. Je vais le chercher, me répondit-il, étant en train d’essuyer un verre en vitre, sans me demander pourquoi je le réclamais.
Il laissa de côté ses trucs puis il disparût dans une pièce à l’arrière du bar. Ces trois types à côté de moi, mis à part de leur regard sur moi, ne m’adressaient plus du tout la parole.
Quelques minutes plus tard, il revient avec le fameux propriétaire, un jeune homme comme tous les autres, aux cheveux châtain, yeux bleu, très grand, et n’ayant à première vue, aucunement l’air de quelqu’un qui dirigeait ce bar. Je voulais en fait dire qu’il était trop jeune pour ça. Il venu vers moi, restant derrière le comptoir.
- Vous avez demandez à me voir, me dit-il avec un sourire qui ne m’inspirait déjà pas confiance.
Il avait l’air mesquin.
- Oui, j’ai demandé à vous voir.
- Comment vous appelez-vous jeune fille?
- Bridget. Et je ne suis pas une jeune fille. J’aurai bientôt 19 ans.
- Enfin, ce n’est rien de personnelle contre vous, ne le prenez pas ainsi, resta-t-il saisit tout en rigolant.
- Pardonnez-moi d’être si direct, mais j’ai absolument besoin de téléphoner à quelqu’un et votre téléphone ne fonctionne pas. Et puisque personne ici ne semble avoir un foutu portable, je me demandais si le propriétaire de ce bar pourrait bien me prêter main forte.
- Et vous, où est votre portable?
C’est ce que je croyais, il voulait me provoquer. Il avait tout ce genre. Je l’avais senti sans même l’avoir entendu parler.
- Sachez que mon portable n’a plus de batterie. C’est pourquoi je suis tombé ici, dans votre bar. Ma voiture est en panne et… je ne savais pas où aller, alors je suis venu ici.
- Eh bien Bridget, tu es venu ici juste à temps. Nous t’attendions.
- Quoi? Dis-je, incertaine d’avoir compris ce qu’il avait dit.
Sur ses mots, la musique s’arrêta d’un coup sec, et comme si tout avait été prévu, tout le monde dans le bar ont tournés leurs yeux sur moi. Rapidement, mon cœur s’est mis à débattre dans ma poitrine. Que se passait-il dans cet endroit de délinquant?
- Vous… m’attendiez? répétais-je, la voix frémissante de peur.
- Si.
- Et puis-je savoir pourquoi?
- Parce que tu seras notre candidate parfaite.
- Je… ne suis pas certaine de comprendre.
Les trois garçons qui étaient assis à côté de moi se levèrent de leur banc et le premier près de moi pris délicatement mon bras pour me faire lever. Aussitôt, je retirai mon bras de son emprise.
- Ne me touchez pas!
- Si j’étais toi Bridget, j’obéirais, me mis en garde le propriétaire.
Quoi, me laisser entrainer par ces gars que je ne connaissais pas!? Il était hors de question que je me laisse faire. Le garçon me reprit le bras un peu plus violement, puis je lui criai de me lâcher. Sans tarder, les autres sont intervenus. Ils essayèrent tous de m’entrainer avec eux en me tirant les bras, mais je résistais.
Malheureusement, ils étaient trop contre moi, j’ai donc perdu mes forces et l’un d’eux avait réussi à m’entrainer avec lui.
- À l’aide! Criais-je le plus fort possible pour qu’on puisse m’entende.
- Fait-la taire! Leur ordonna le propriétaire.
Ce fût la dernière chose dont je me suis souvenu. Après ce fût le noir total, le néant.
***
Je me réveillai lentement. J’étais debout quand mes yeux furent ouverts. Je marchais tout droit devant moi. Je pris précipitamment compte que j’étais pied nu et que je marchais dans de l’herbe froide. Et après coup, je constatai que je ne portais même plus ce que j’avais tout à l’heure avant de perdre conscience. À la place de porter mes vêtements pour la soirée avec mon amie, j’arborais une longue robe grise foncé qui m’arrêtait au cheville, et avec un décolleté assez prononcé. Comment dieu avais-je pu me changer sans m’en rendre compte? Et pourquoi étais-je à nouveau dehors et plus dans ce bar? Je pensais trop et j’en oubliais ce qui se passait autour de moi. Toute ses garçons étaient présents, ceux du bar, et deux d’entre eux m’escortait, tenant chacun l’un de mes bras. C’est là que je vis que mes mains étaient enchainées ensemble avec une espèce de petite chaîne en métal. Je ne pouvais plus rien faire. Je commençai à essayer de me défaire de mes liens, par contre, l’un d’eux me cria dessus :
- Hey, cesse de gigoter comme ça! On est presque arrivée.
Arrivée où? Est-ce que je rêvais ou ce qui se produisait était bien réelle? Qu’avaient-ils l’intention de faire de moi? J’avais bien peur que ces hommes cherchaient une femme depuis longtemps et qu’ils désiraient l’utiliser pour se faire plaisir. En d’autre mot, ils devaient sans doute être adepte du viol.
Nous arrivâmes sur un lieu incohérent pour moi, un endroit dans la forêt où les arbres étaient déracinés et où on y avait planté, formant un cercle, des bâtons de bois enflammés, ce qui nous éclairait. Et au chevet de chacun de ses bâtons, il y avait un garçon planté là, ne bougeant pas et ayant le visage recouvert avec des masques de loup. Sans poser de questions, les deux garçons me poussèrent pour que je me retrouve au beau milieu de ce cercle qu’ils formaient. Tout le monde dans le bar s’étaient rassembler pour assister à je ne sais quoi, et que je serais le clos du spectacle. Je grelottais de froid dans cette robe, et j’étais certaine qu’ils m’avaient eux-mêmes retirer mes vêtements pour me mettre ce truc sur le dos ensuite.
Ils étaient désormais tous là, m’examinant et ne disant aucun mot. J’avais de la difficulté à respirer. L’air glaciale entrait dans mes poumons et me brûlait l’intérieur de la gorge. Qu’est-ce qu’ils voulaient de moi à la fin?
- Qu’est-ce que vous me voulez?! Leur criais-je, les larmes coulant sur mes joues.
- Nous avons besoin seulement de toi, Bridget, répondit le propriétaire du bar.
Je n’avais même pas discerné qu’il était là. Je lui lançai un regard noir.
- Besoin de moi pourquoi? Expliquez-vous non de dieu!
- Tu étais la dernière personne que nous cherchions. Vois-tu, grâce à toi, notre sacrifice sera enfin accomplit.
Ah d’accord, parce qu’il s’agissait maintenant de sacrifice dans cette histoire d’enlèvement? Et qu’avais-je à voir là-dedans? Je ne connaissais aucune de ces personnes.
- Quel sacrifice? Demandais-je, ne comprenant toujours pas pourquoi j’étais celle qu’on avait choisie pour une stupidité comme celle-là.
- Pas la peine de poser des questions. Tu comprendras bien assez tôt.
Je fis non de la tête.
- Non, je n’y comprends rien et n’y comprendrai rien! Vous n’avez aucun droit de m’enlever comme vous l’avez fait!
- Nous ne t’avons pas enlevé Bridget. C’est toi qui es venu à nous.
Ce type faisait tout pour mettre cela sur mon dos, si je comprenais parfaitement son petit jeu. Une seule chose me venait à l’esprit.
- Allez tous vous faire foutre! Hurlais-je malgré moi et sanglotante.
- Ça va, ne gaspille pas ta salive.
Il fouilla dans la poche de sa veste en cuir, qu’il ne portait même pas dans le bar, et en sortit quelque chose qui brilla dans mon œil. Je réalisai avec une certaine horreur que c’était un couteau. En fait, c’était encore plus que ça. On aurait dit une dague. Ils allaient me tuer, c’est ça? Le propriétaire s’avança vers moi, entrant dans le cercle que formaient les autres. Je me reculai tandis qu’il s’arrêta à environ un mètre de moi. Il leva ses yeux bleus les vers le ciel. Bizarrement, ils étaient devenus plutôt bleus gris et il y avait quelque chose qui faisait que ses yeux brillaient, en quelque sorte. Je fis comme lui en levant les yeux au ciel.
- Tu vois la lune ce soir? me dit-il avec un sourire narquois. Le moment est enfin venu.
- De faire quoi? Répétais-je, tremblant de tout mon corps.
- De te sacrifier, Bridget.
Sur ses mots, tous les garçons hurlèrent, comme un cri de guerre. Je les observais tous et me remit à pleurer de plus bel. Ils allaient vraiment me sacrifier comme il le disait?! Tout ça n’avait aucun sens. Je devais absolument me réveiller de ce cauchemar insensé. Je fermai les yeux fortement, croyant qu’ainsi, je pourrais éventuellement me réveiller chez moi, en sécurité dans mon lit. Ils se mirent à se moquer de moi. Je rouvris les yeux. Non, tout était réel. Tout le monde était encore là.
- Ça ne sert à rien. Tu ne rêves pas. Tout ce qui t’arrive est bien vrai.
Ce dernier se retourna vers ses compagnons, levant les bras en l’air.
- Cher lycanthrope, déclara-t-il.
Lycanthrope? Ce mot me disait quelque chose. Attendez… ce n’était pas le nom qu’on donnait au loup-garou? Pourquoi appelait-il ses amis ainsi? Ils étaient une sorte de secte et se donnait ce prénom extravagant?
- Nous allons ce soir assister au tout dernier sacrifice de notre tribu.
Il revenu à moi.
- Bridget, bientôt tu seras l’une des nôtres. La question est, es-tu prête à être fidèle à ton groupe, à cette tribu?
Ils se mirent tous à hurler des trucs incompréhensibles, pareille à s’il parlait dans une autre langue, et ça me rendit bientôt dingue.
- Arrêtez ça maintenant! Beuglais-je.
Il s’avança tout d’un coup vers moi et je reçu un coup de couteau en plein dans le ventre. Ça me coupa le souffle. Je baissai la tête et vit la dague enfoncer dans mon ventre. Tous autour de moi, tout le monde continuait de hurler de joie. En peu de temps, ma vue devenu flou. Et tranquillement, je me sentais sombrer. Mon champ de vision se réduisait. J’avais conscience encore où j’étais. Mais ma vue ne devenu plus qu’un écran noir.
Je pense avoir fait un long voyage. Un très long voyage. Je ne sais pas ce que c’était, bien entendu, je savais que ce n’était pas dans ce monde. Est-ce que mon âme avait quitté mon corps, avait voyagé, un instant et était ensuite revenu? C’est ce que j’en aie déduit. Pareillement, j’avais senti comme si j’avais traversé quelque chose, comme si… je ne savais pas comment l’expliquer, mais comme si j’avais pu entrer dans un autre corps sans avoir vu quoi que ce soit. C’était pratiquement impossible à décrire correctement pour en avoir une image claire. Même moi je me perdais dans ces pensées.
Je suis revenu à moi-même et j’étais encore dans ce boisé. J’étais allongé par terre, dans l’herbe. Il avait dû pleuvoir parce que l’herbe était trempe, mais pourquoi, moi, je n’étais pas mouillé par la pluie? Je me relevai, sans la moindre presse, et découvrit que l’endroit était désormais vide. Tout le monde était partit, or, les bâtons brûlait encore. Que m’était-il arrivé au juste? Est-ce que j’avais rêvé de tout ça et en réalité, j’étais en sécurité? J’observai l’état de ma robe et ne vit aucune trace de ce coup de couteau qu’on m’avait donné en plein ventre. Qu’est-ce qui se passait enfin? Devenais-je folle?
Je n’avais pas porté attention tout de suite, ça non plus, en outre, je me sentais particulièrement revenu à la normale, plus du tout angoissé et je ne craignais plus rien. Je ressentais qu’un truc avait changé à l’intérieur de moi. Était-ce sans doute le fait que la peur avait disparu parce que je me suis rendu compte que j’avais halluciné?
Remise sur pied, j’examinai le lieu. C’était encore la nuit, la pleine lune bien haute dans le ciel sans étoile.
J’entendis soudain un son très lointain me venir à l’oreille, un peu comme le bruit d’un moteur de voiture. Étonnement, je pense que j’étais encore trop loin de la route que les automobilismes empruntaient. Malgré ça, ce son venait de quelque part. Je me suis donc enfouit dans la forêt, entre les arbres et les épinettes, suivant le son de cette chose. Espérant ne pas retomber sur cette bande de crétin, si bien sûr, je ne les avais pas imaginés.
J’ai dû marcher pendant au moins 10 minutes à travers le boisé, jusqu’à ce que j’arrive enfin sur la route. Comment avais-je pu entendre ça d’aussi loin? Ma voiture n’était pas là non plus. Elle devait être ailleurs sur cette route. En m’avançant dans le sentier, j’aperçu un vieux véhicule de je ne sais quelle marque, chose qui m’importait peu, qui venait dans ma direction. La voiture venait de pendre un tournant et il me vit à la dernière minute au milieu de la route sinueuse. Heureusement, le chauffeur ou la chauffeuse eu un très bon réflexe puis il a freiné, touchant presque mes jambes avec le devant de sa voiture. Les pneus avaient crissés sur la chaussée. Sur-le-champ, je m’avançai vers la voiture du côté conducteur. C’était un vieil homme, sûrement âgé dans la soixantaine avancé. Il était un peu sous le choc et me dévisagea lorsque je me penchai vers sa vitre.
- Vous… vous allez bien? Voulu-t-il s’assurer, bégayant.
- Ouais, je vais bien, répondis-je, un peu trop enthousiasme, ce qui me surprit moi-même.
- Que faites-vous ici, au beau milieu de la nuit? Vous avez peut-être des ennuis?
- Si, j’ai… égaré ma voiture je crois. En fait, j’étais en panne d’essence et j’ai voulu chercher de l’aide. Bien sûr, j’ai finis pas me perdre. C’est là où je suis ressortit du bois et que vous m’avez foncé dessus.
Je faisais à croire une toute autre version parce que j’ignorais si ce que j’avais vécu dans ce boisé était véritablement arrivée. Au moins, le plus important maintenant, c’était que j’avais trouvé quelqu’un pour me venir en aide. De son côté, il devait être confus de voir une jolie jeune fille qui portait une robe de soirée sur le dos et se perdre comme ça dans un boisé en pleine nuit.
- Oh, je vois, répondit-il, encore sidéré parce qu’il m’avait presque heurté. J’ai… mon portable avec moi, vous pourriez appelez quelqu’un, si vous le voulez.
Il s’apprêta à sortir son portable, cependant, je l’arrêtai dans son mouvement.
- Non, ça ne sera pas nécessaire. Je pourrais vous demandez à la place de me ramener chez moi? Lui proposais-je.
Il ne sut pas trop quoi répondre à cette proposition. Je pense surtout qu’il n’était pas à l’aise de faire un truc du genre.
- Euh… vous êtes certaine que… vous ne voulez pas appelez plutôt? Et en plus, votre voiture? Qu’allez-vous en faire?
Au moins, je savais que ce vieil homme n’avait aucune mauvaise intention de me faire quoi que ce soit.
- Attendre que quelqu’un vienne me chercher serait trop long. Et j’ai déjà passé assez de temps ici. Je préfère qu’on me ramène. Et pour ma voiture, je ma chargerai de ça. Je trouverai un moyen de revenir la chercher, ne vous en faites pas pour ça.
- Eh bien… c’est comme vous voulez.
- Je vous remercie infiniment.
C’est ainsi que je contournai sa voiture et alla prendre place du côté passager, ce vieil homme prêt à me ramener chez moi.
Voilà, c’est ainsi que j’ai compris que ce soir-là précisément, je n’étais plus la même. Oh si, ces salauds avaient réussi leur coup en m’enfonçant un couteau dans le ventre pour me faire mourir. Ainsi, selon ce que j’ai su dans mes propres recherches, j’ai vécu une espèce d’expérience mystique pendant que mon âme à voyager dans l’autre monde, c’est-à-dire celui des morts, alors qu’on m’avait tué. C’est une théorie ésotérique qui est d’ailleurs extrêmement difficile à expliquer et à comprendre. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais mon âme a repris possession de mon corps après ce petit voyage, mais il n’était plus le même. Je pense avoir pris définitivement la forme d’un lycanthrope et que j’étais devenu l’un des leur, et même, j’étais devenu leur chef. Voilà ce qu’ils avaient fait. Un pacte. Maintenant que leur groupe était complet, ils ne leur avait manqué qu’une seule personne, une fille, précisément. Et c’est sur moi qu’ils sont tombés cette nuit-là, le jour de la pleine lune. Il fallait dire que j’étais arrivée là au mauvais moment. Dorénavant, nous nous retrouvons afin d’établir de nouveau plan sur nos prochaines victimes. Je n’ai plus trop le choix puisque je suis avec eux maintenant. Nous devons tuer afin de nous garder en vie. C’est la seule façon.
Malgré que je ne sois plus Bridget, la jeune fille qui va dans un lycée et qui a un tas d’amis, sans oublier tous les garçons à ses pieds, je suis toujours vivante, mais je suis devenu un tout autre genre de moi.
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