Septième histoire: Hallucinations (28 Octobre 2021)
- Madame Dalton, s'adressa-t-il à elle.
Holly leva ses yeux vides, dépourvu de quoi que ce soit, vers le docteur Shepard.
- Qu’est-il arrivé à votre fille?
***
Je n’aime pas tellement les gens. En fait, c’est un peu compliqué à expliquer. Je ne suis pas quelqu’un de très sociable dans la vie. Bon voilà, je n’ai pas beaucoup d'amis à l’école, mais j’en ait quelques-unes, et c’est juste assez pour moi. En avoir seulement une aussi me comblerait amplement. Vaux mieux de vraies amies plutôt que des gens qui ne s’intéressent aucunement à toi, sauf lorsqu’ils ont besoin de vous.
- Oh merde! fis-je alors que je venais d’échapper une grosse goûte de peinture rouge sur le plancher de mon atelier privé.
Pour être franche, c’était de ma faute. J’aurais dû mettre quelque chose sous mes pieds pendant que je peinturais ce tableau sur mon chevalet. Ça m’apprendra. Maintenant, je vais devoir nettoyer tout le plancher.
Avant, j’adorais la peinture. Depuis toute petite, j’avais une imagination débordante, et ma mère et mon père m’avaient achetés un tas de choses pour faire de l’art. Puis, en grandissant, je me suis rendu compte que j’avais un talent encore plus particulier pour la peinture. Je peignais toujours depuis, et ce n’était pas tant des trucs extraordinaires que je faisais, néanmoins, ça me faisait tout simplement du bien de faire ce que je voulais et de laisser aller mon esprit sur une toile blanche.
Un jour, lorsqu’on a emménagé dans notre nouvelle maison, ma famille et moi, nous y avons aménagé un atelier privé exprès pour moi, là où je pourrais tout ranger et faire mes arts tranquille. Il y avait ma sœur Faith, un peu plus vieille que moi, qui adorait venir voir parfois ce que je faisais. De son côté elle, ce n’était que les garçons qui l’intéressait. Elle n’avait pas vraiment de passion dans la vie, à part son écran de portable. En réalité, je pense que j’étais la seule dans cette maison qui avait vraiment de gros projets pour ma vie future. Je veux dire, mon père ou ma mère n’avait pas tant d’intérêt dans les arts, même pas la musique.
J’ai dû peindre au moins une centaine de tableaux dans toute ma vie, et ils étaient tous sur des formats différents et affichés quelque part sur un mur ou sur un meuble quelque part dans mon atelier ou ailleurs dans la maison. J’adorais l’abstrait, c’était ce que je faisais. Je ne me cassais jamais vraiment la tête et j’étais plutôt ce genre de fille qui voyait quelque chose dans sa tête, une forme très flou, et qui la reproduisait sur un tableau de la façon exacte comme je la voyais, malgré la confusion de cette image.
Comme je disais, la peinture est ma plus grande passion. Du moins, elle l’avait été. Prendre un pinceau et laisser aller ma créativité étaient la chose la plus facile pour moi à faire dans ce monde. Juste ça, ça faisait mon bonheur.
Depuis plusieurs semaines maintenant, je pouvais dire que j’avais quasiment peur d’entrer dans mon atelier. Je me suis mise à voir des trucs vraiment étranges qui sortaient de l’ordinaire. Je préparais normalement ma peinture, enfilait mon tablier, puis, tandis que je peignais, j’avais l’impression que les couleurs sur le tableau se mettaient à bouger en formant souvent des vagues. Je m’éloignais et ça finissait par s'arrêter.
Au début, bien assurément, je me suis dit que j’étais fatiguée et que ça devait être dû à cela. Mais les jours suivant, ça continuait de le faire, et même si je m’éloignais de mes toiles, mes hallucinations restaient.
Je n’en ait jamais encore parler avec mes parents ni à ma sœur en qui j’avais confiance. Premièrement, je savais que j’étais dingue et que tout ça n’était pas vrai, et deuxièmement, je n’avais pas envie de les inquiéter en leur disant ce que je voyais. Ce serait une raison pour m’emmener voir un spécialiste et me faire sans doute me traiter de folle. Je préférais garder ça pour moi.
Ce matin, j’avais enfin pu entrer dans mon atelier et rien ne s’était produit cette fois-ci. J’ai donc pu tout sortir et me remettre à peindre, toujours dans l’inquiétude que quelque chose d’autre se manifeste.
- Qu’est-ce qui se passe? me demanda une voix derrière moi.
Je me retournai et vis ma sœur dans l’entrebâillement de la porte de mon domaine privée.
- Rien, répondis-je tout en me penchant avec un linge pour ramasser mon dégât de peinture rouge sur le plancher de bois.
Je pu heureusement tout retirer.
- Alors, c’est presque terminé ce tableau? me questionna-t-elle tout en entrant dans la pièce.
- Il ne me reste que quelques couleurs, dis-je tout en reprenant où j’en étais.
- D’accord. Eh bien…
Avant qu’elle n’ait pu achever sa phrase, on tapa à la porte très doucement.
- Faith, Jenny, dit la voix de mon père.
On se retourna tous les deux pour le regarder.
- On doit partit maintenant.
Aujourd’hui, c’était une journée spéciale à la bibliothèque de notre quartier. Cela se faisait à l’extérieur et des gens de notre ville venait ici et vendait de vieux livres dont ils voulaient se débarrassé. Ayant tous ce seul intérêt en commun, si je pouvais le qualifier d’intérêt, on y allait à chaque année. Sauf qu’aujourd’hui, contrairement aux autres années, je n’avais pas vraiment la tête à aller là-bas.
- Tout de suite? dis-je, déçu.
- Enfin les filles, vous le saviez, fût surpris mon père de me voir comme ça. C’est un évènement qu’on attend avec impatience.
- Ouais on le sait papa, répondit gentiment Faith.
Elle se retourna vers moi et je savais ce qu’elle allait me dire.
- Jenny, on y va à chaque année. Ne me dis pas que tu ne veux plus y aller.
- C’est dommage, mais… j’ai désespérément besoin de terminé cette peinture. Il y a trop longtemps que je ne travaille plus dessus (sans le mentionner à haute voix, tout ça à cause de mes hallucinations).
- Et ce genre de temps qu’on passe en famille ne revient qu’une seule fois par année. Tu pourrais laisser ta peinture de côté au moins une autre journée, elle ne t’en voudra pas, me dit-elle avec un sourire moqueur.
Je n’avais pas non plus cette envie de rire en ce moment.
Ma mère se pointa maintenant à son tour.
- Alors, que faites-vous? On y va?
- Maman, je n’irai pas avec vous, décidais-je.
- Comment ça?
Je regardai mon père et ma sœur, m’attendant à ce qu’ils me critiquent pour mon choix de ne pas venir avec eux.
- Je veux simplement rester ici et continuer ça. Je ne me sens pas en forme pour aller là-bas.
Je repris ma peinture. J’entendis des pas derrière moi quitter la pièce après avoir entendu ma mère chuchoter : « Laisser-moi seule avec elle ». Je soupirai et fit des yeux en l’air, sachant qu’elle allait demander des explications sur mon attitude actuelle et de ses raisons.
- Ma chérie, quelque chose ne va pas? s’inquiéta-t-elle en s’avançant vers moi pour être dans mon champ de vision, près de mon tableau, à ma droite.
- Oui, je vais bien, je t’assure.
- Eh bien… jamais tu ne refuses de nous accompagner à cet évènement. Alors pourquoi cette année c’est différent?
Je devais trouver une raison pour qu’elle arrête de me poser toutes ces questions. Je n’avais pas envie de devoir me justifier.
- Maman, dis-je en me tournant vers elle, mon pinceau à la main. Je suis simplement fatigué et… j’ai besoin d’être seule. Je ne demande jamais cela, alors je me suis dit que vous pourrirez comprendre ce petit besoin.
Elle fit un petit sourire qui me rassura sur sa réponse là-dessus.
- D’accord, je comprends, m’avait-elle répondu. Tu as raison. Tu ne nous demande jamais d’être seules.
Elle sourit de nouveau et venu enroulé son bras autour de mon cou pour me coller contre elle quelques secondes. Elle embrassa ensuite le dessus de ma tête.
- Dans ce-cas, on te laisse à tes trucs.
- Merci maman.
C’est ainsi qu’elle quitta avec mon père et ma sœur pour aller à la bibliothèque de la ville.
Une fois le silence installé dans la grande demeure, je me sentis comme raide un peu, mes membres crispés. Je n’étais pas habitué de rester toute seule, parce qu’au quotidien, il y avait toujours quelqu’un à la maison qui n’avait pas de boulot une journée ou que ma sœur n’avait pas d’école. Désormais que j’étais seule avec moi-même, je trouvai cela plutôt bizarre et inquiétant.
Je pris une grande inspiration et revenu vite sur terre. « Ne soit pas stupide Jenny, tu as 16 ans. Tu es tout à fait capable de tenir une ou deux heures seules. Tu n’es plus une enfant », me dis-je.
Environ 40 minutes passèrent depuis le départ de mon père, ma mère et ma sœur, et j’étais vraiment focalisé dans ma peinture. Il ne me restait que quelques petits détails à faire et elle serait terminée.
Je déposai mon pinceau quelques minutes et en profita pour m’étirer, étant resté dans la même position depuis que je m’étais remise à peindre, après que ma mère soit sorti de l’atelier.
Je vis tout à coup une fine goutte de peinture rouge, qui n’était pas sèche, qui se mit à couler et glissa jusque sur le bas de ma toile. En regardant sous un autre angle, ce petit ajout par accident faisait beau sur ma toile. Pourtant, une seconde goutte se mit à couler, puis une troisième ensuite. Je commençai à paniquer quand la peinture au complet se mit à dégouliner sur le plancher, comme si j’y avais appliqué un tas de peinture, vraiment exagérément. Je n’étais pas responsable de ce qui se passait. Pour le moment, je me foutais bien que le plancher soit tâché, je n’arrivais pas à comprendre comment ça pouvait se produire.
Qu’est-ce que je devais faire? Encore des hallucinations ou la réalité cette fois? Et pourquoi ça serait différent que les autres fois?
Puis, l’une de mes toiles derrière celle que je peinturais, appuyé contre un mur de l’atelier, se mit à se tâché d’encre noir, à des endroits au hasard sur les espaces blanc qu’il restait. C’était comme si quelqu’un échappait des gouttes d’encre et qu’elle s’éparpillait.
Une à une, mes tableaux commencèrent à devenir vivant, certains tâchés par de l’encre de couleurs, d’autre dégoulinant de peinture. Bientôt, tout autour de moi se mettait à bouger. Je tournais dans tous les sens, plus qu’affolé. Mon corps tremblait de terreur.
Puis maintenant, je m’étais mise à voir des visages imprécis, mais effrayants, qui se dessinaient sur mes toiles. Chacun d’eux ressemblait à des espèces de visage de diable ou… de mort-vivants même.
Sur le coup de la panique, je ne savais absolument pas ce que je devais faire. Je n’avais même pas pensé d’aller prendre le téléphone et d’appeler mes parents. C’était encore là ce que j’aurais dû faire.
Les portraits toujours en mouvement, comme si j’étais entouré d’être maléfiques, des légers chuchotements lointains sont venus à mon oreille. Ils étaient très loin et quasiment imperceptible, si bien que je les entendais. Je tendis l’oreille, terrorisé mais curieuse à la fois de comprendre ce qu’elles disaient. Pendant une minute, je n’arrivais pas à les déchiffrer. Puis peu à peu, ces chuchotements sont devenus des voix. Plus particulièrement, j’avais le sentiment d’entendre des enfants qui parlaient tous ensemble et ils paraissaient chanter une comptine en chœur. Encore là, ce n’était rien de cohérent. Et se joignant à leur choral, il y eut maintenant des tapements contre les murs. Des gens frappaient dans tous les sens sans que je les voie de mes yeux. Ils étaient partout.
Tout cet horrible spectacle me rendit bientôt complètement hors de moi.
- Stop! Arrêter! criais-je.
Je me bouchai les oreilles et trouva un coin dans mon atelier qui était vide. Je me réfugiai là, me mit en petit bonhomme, continuant de boucher mes oreilles et pleurant. En même temps, je murmurais des paroles incompréhensibles, juste pour faire taire ces voix que j’entendais et les tapements contre les murs. Puis je me suis allongé sur le sol, dans la même position que j’étais, jusqu’à ce que tout cesse.
***
Je me réveillai brusquement, un peu comme si j’avais sauté un épisode de la journée. J’étais allongé sur le plancher de mon atelier, le silence régnant. Je pris une minute à rester par terre, essayant de me remémorer tout en quelques secondes. Je me relevai et examina la pièce du regard. Est-ce que j’avais vu tout ça? J’avais plutôt la perception d’avoir rêvé. Je me suis remise sur pieds et constata que tout ici était bien normal, comme à l’habitude. Rien ne clochait. Mes toiles étaient comme elles étaient et plus personne ne frappaient contre les murs ou de voix d’enfants qui chantaient ensemble.
Quel affreux cauchemar j’avais fait, et qui m’avait paru comme tout droit sorti de la réalité.
***
- Docteur… Shepard, dit difficilement Holly. Je… je n’en sais rien, répondit-elle à sa question, des larmes coulant sur ses joues.
Son mari, Sullivan Dalton, enroula son bras musclé autour des épaules de sa femme pour la consoler. À sa gauche, sa fille, Faith, se mise à pleurer elle de même. Il utilisa son autre bras pour la rassurer.
- Je sais que pour vous c’est un moment extrêmement dure à passer. Sachez que je suis avec vous de tout cœur là-dedans, compatissai le docteur Shepard. Mais il reste que votre fille s’est enlevé la vie et que personne ne sait pourquoi elle a fait un truc pareil. Vous m’avez dit qu’elle ne démontrait aucun signe de dépression?
- Je vous ait tout dit docteur, répliqua Holly entre des pleurs. Je sais que… si elle avait eu quelque chose à me dire, elle l’aurait fait, mais… je ne comprends pas.
Le médecin pris sa boîte de mouchoirs sur son bureau et la tendit à la mère de Jenny. Elle prit quelques mouchoirs tout en le remerciant.
- Et vous Sullivan, s’adressa-t-il maintenant au père de Jenny, vous avez remarqué quelque chose dans le comportement de votre fille?
- … Je suis comme elles. Nous ignorons ce qui a poussé Jenny à commettre ce geste irréparable.
- Écouter monsieur, se rajouta maintenant Faith. Ma sœur n’avait pas de problème mentaux comme vous semblez le pensez, et je sais que ce geste, elle ne l’aurait jamais commis sans raison ou simplement pour attirer notre attention.
- Chérie, dit son père en lui faisant signe de se taire. Laisse-nous gérer ça.
- C’était ma sœur! fût-elle vexée. J’ai bien le droit de dire ce que j’en pense, non?!
Ce n’était pas ce que son père avait voulu dire. Il voulait seulement qu’elle reste en dehors de cela pour ne pas lui causer un stress de plus.
- Moi je sors, décida-t-elle. J’ai besoin de prendre l’air.
Elle ramassa son sac à main par terre tout en se levant de sa chaise. Elle quitta le bureau de monsieur Shepard et claqua la porte derrière elle. Son père posa une main sur son front, au désespoir.
- Écoutez, nous allons faire l’autopsie du corps de votre fille et nous verrons bien ce que nous en tirerons. Pour l’instant, c’est tout ce que je peux vous dire. Vous ne semblez ne pas comprendre et je ne peux malheureusement pas vous aidez plus que ça.
- Je crois effectivement que ce sera la meilleure solution, déclara Sullivan, les larmes aux yeux.
- Je suis désolé pour vous trois.
Holly hocha la tête, acceptant les derniers mots du mot docteur.
Benjamin Shepard referma les documents devant lui, se leva de sa chaise, salua une dernière fois la famille et il les laissa partir.
***
L’autopsie avait été exercée sur le corps de la jeune Jenny. La pauvre fille s’était pendue au bout d’une corde dans son atelier de peinture, là où ses parents et sa sœur l’ont retrouvé en revenant de leur visite à la bibliothèque de leur ville. Le cadavre était, bien évidemment, pratiquement méconnaissable pour la famille. En fait, il n’avait plus l’aspect d’une jolie adolescente de 16 ans qui avait eu toute la vie devant elle.
En faisant l’autopsie du corps, ils ont découvert une substance particulièrement élevé dans son corps qui s’avérait à être du Zopiclone. Cet hypnotique a des effets hypnotiques, sédatives, anxiolytiques et amnésiantes sur les gens qui en consomment.
Le docteur Benjamin Shepard convoqua immédiatement les deux parents de Jenny dans son bureau, dès l’autopsie terminé.
Les deux parents paraissaient manquer de sommeil lorsqu’ils entrèrent dans son bureau avec leurs cernes importants sous leurs yeux. Ils prirent place chacun sur une chaise et attendirent que le médecin s’explique, très anxieux face aux éventuels résultats au sujet de la mort de leur fille.
- Bonjour monsieur et madame Dalton, dit-il avec un signe de tête vers eux. Comme vous savez pourquoi aujourd’hui vous êtes dans mon bureau, je n’aurai pas besoin de passer par quatre chemins.
Il sortit le dossier de Jenny Dalton devant lui et fit gaffe de ne pas laisser voir les photos du corps de leur fille.
- Voilà le problème que nous avons découvert.
Holly inspira profondément.
- Votre fille prenait-elle des pilules?
- Oui, répondit Sullivan.
- Lesquels?
Les deux se regardèrent, essayant de se remémorer ce détail.
- Jenny prenait un médicament pour… pour dormir, expliqua Holly. Je n’arrive pourtant pas à trouver le nom. Je sais par contre que ça commençait Zopi, si je ne me trompe pas.
- Le Zopiclone, déclara monsieur Shepard.
- Oui, c’est ça, confirma Holly.
- Je suppose qu’elle prenait ceci soit pour dormir, ou soit pour l’anxiété?
- C’était pour dormir, dit-elle. Elle avait de gros problème de sommeil, elle n’arrivait pas à s’endormir facilement et son sommeil était agité.
Benjamin trouvait la mère de Jenny particulièrement forte ce matin-là pour parler de sa fille, du moins, plus que l’autre fois où il les avait vus, Faith les ayant accompagnés.
- Très bien.
Il poussa un soupir tout en regardant le document devant ses yeux.
- Voyez-vous, notre médecin légiste à découvert une forte substance dans l’organisme de votre fille. Une dose assez importante, et qui pourrait sans doute très bien expliquer ce qu’il lui est arrivé.
Holly posa sa main tremblante sur le bureau, attendant anxieusement les propos de Benjamin.
- C’était du Zopiclone.
Celle-ci ferma les yeux et les larmes coulèrent.
- Jenny en a pris beaucoup plus que la dose recommandée.
- Non, c’est impossible, dit Sullivan.
- Chéri, ils ont bien examiné son corps, ça ne peut pas mentir.
- Mais… pourquoi ne nous en a-t-elle jamais parler? s’emporta son père.
- Je l’ignore monsieur Dalton, mais sans doute que votre fille avait des idées suicidaires sans que vous en soyez nécessairement informé.
Sullivan se mit à pleurer lui aussi.
- Mais il y a aussi autre chose. Selon l’autopsie, votre fille aurait pu souffrir d’un effet particulièrement rare chez ce médicament. Elle aurait pu avoir des idées délirantes et même des hallucinations. Ce qui vient à me demander si cette pilule qu’elle utilisait pour son sommeil ne serait pas la raison pour laquelle votre fille a mis fin à ses jours. Elle croyait sans doute devenir dingue.
- Oh mon dieu seigneur! éclata madame Dalton en sanglot.
- Je suis désolé, essayant de les réconforter le médecin.
- Je ne comprends pas, dit Sullivan, tout en consolant sa femme. Je sais que Jenny nous aurait tout dit.
- Malheureusement, nous ne saurons jamais vraiment ce qui s’est véritablement passé.
La famille de Jenny restera ainsi dans le néant à tout jamais, sans savoir ce qui était vraiment arrivée pour en venir à ce point sans en démontrer le moindre signe.
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