Chapitre 38 : "Julien recontre du III° Type" Leaurélia & les Gardiennes de la Vie. Biosphère Terre, dernier espoir.

Avertissement : ce chapitre fait suite au précédent : Etranges conversations, entre Lou, la Leaurélienne, et Iliéna, l'Ukrainienne

Iliéna regarde la coque de survie s'ouvrir. Julien va s'en extraire et elle ne sait "fichtre" rien de ce qu'elle peut lui dire.

La lumière bleutée s'intensifie, la coque se redresse et le couvercle translucide s'escamote, Julien n'a qu'un pas à faire pour sortir. 

Nimbé par ce halo bleu, Julien ouvre les yeux. Tout est encore un peu flou devant lui.

— C'est bizarre, où suis-je, dans un hôpital ? Se demande-t-il.

Julien fait un premier pas hésitant, le voyant chanceler, Iliéna s'avance et lui prend le bras.

— Iliéna ! Julien a un petit mouvement de recul.

— Oui c'est bien moi, enfin presque ! Je n'allais pas vous laisser assommé sur une plage en pleine nuit. On vous a transporté ici pour vous soigner.
Nous pourrions peut-être poursuivre la conversation une fois habillé. ! Tenez voilà un jean et un teeshirt, ce n'est pas que la vue de votre corps nu me dérange, mais cela nous facilitera un peu la concentration, vous allez en avoir besoin.

— Hé, attendez c'est quoi ce bazar, on faisait l'amour et soudain vous me propulsez dans les airs comme une furie et puis plus rien ! Le trou noir !

— Habillez-vous Julien, on en parle ensuite, OK ! Allez-y je détourne les yeux vous n'avez rien à craindre. (Tu vois tu ne t'en sors pas trop mal avec Julien lui souffle Lou sur l'interface bionique qui les relie désormais)

Tout en enfilant son pantalon, Julien observe Iliéna de dos dans cette pièce spartiate. Il  trouve cette chambre bien trop grande pour un hôpital et pourquoi est-il tout nu ?

— C'est bon, Julien ? Vous avez terminé je peux me retourner ?

— Vous pouvez, mais j'aimerai bien savoir où je me trouve et ce que je fais ici  !

— Je vais essayer, mais je ne vous garantis rien, si Lou m'aide on en saura peut-être un peu plus tous les deux.

— Lou ? De qui vous parlez ?

— Donnez moi la main, vous êtes encore un peu faible ! Venez les fauteuils sont prêts pour nous accueillir, et surtout pour admirer le fond de l'océan, vous verrez, on se croirait dans un aquarium !

Julien reste médusé, devant eux deux fauteuils fleurs surgissent du sol et les murs de la pièce se dissolvent pour laisser entrer un monde sous-marin, un peu comme dans un aquarium comme vient de lui annoncer Iliéna.

— Attends Julien, tu rêves, réveille-toi, où es-tu , Iliéna est revenue, elle qui m'a presque tué !

Julien se parle à lui même, tout haut complètement perdu.

— Ne vous inquiétez pas, Julien, j'ai eu la même impression que vous quand je suis sortie de la coque de survie !

A voir les yeux écarquillés de Julien, Lou se dit qu'elle devra faire preuve de beaucoup de diplomatie et persévérance pour expliquer la situation avec l'aide d'Iliéna.

— Julien dites moi, je ne me souviens plus bien, avant, « heu », notre aventure sur la plage on se tutoyait ou on se vouvoyait

— Je pense, vu notre position, avant que vous ne m'expédiez « au tapis », que l'on devait se tutoyer sinon cela aurait été plus qu'étrange et je m'en serai souvenu.

— Bien, je préfère, cela sera plus facile, pour continuer la conversation, tu ne trouves pas Julien ?

— Iliéna, pourquoi m'avoir transporté ici ?

— D'abord pour te soigner ! Suite à ton « voyage impromptu » dans les airs, tu avais les cervicales fracturées, mais la coque de survie a effacé toutes tes blessures et tu en es sorti comme neuf !

— Coque de survie, mais de quoi me parles-tu ? Où suis-je ? Ce n'est pas un hôpital, on dirait un sous-marin, je ne comprends rien à tout ça !

Iliéna lui saisit les deux mains et plante son regard dans les grands yeux bleus du glaciologue.

— Julien, je t'en supplie, même si les paroles qui sortent de ma bouche te semblent irrationnelles, sache pourtant qu'elles sont la seule et unique réalité.

— Iliéna que se passe-t-il ?

— Julien nous ne sommes pas dans un sous-marin, ni dans un hôpital, tu l'as déjà compris. Nous sommes dans un vaisseau immergé au fond de l'océan au large de Cancún.

—Un vaisseau, quel vaisseau  Iliéna ? Je comprends de moins en moins.

— C'est un vaisseau spatial !  Maintenant écoutes bien les paroles qui vont sortir de ma bouche, tu entendras toujours ma voix, mais à travers moi c'est Lou de Leaurélia qui va essayer de t'expliquer ce qui nous arrive,  moi je ne suis qu'une petite ukrainienne perdue au large du Mexique, un peu comme toi.

— Lou, à toi de prendre le relais, souffle-t-elle en silence sur l'interface bionique, déjà que je ne comprends pas tout !

— Oui Julien, Iliéna te dit la stricte vérité, tu es bien dans un vaisseau spatial qui vient de notre planète Leaurélia

— Je m'appelle Lou de Leaurélia, Gardienne de la Vie, et je te parle par l'intermédiaire de la voix d'Iliéna. Toutes les deux, nous sommes désormais presque qu'une seule et même personne, mon esprit communique avec elle et vice versa.

— Mais pourquoi ne pas vous montrer alors, pourquoi Iliéna ?

— C'est une histoire un peu longue que je vais essayer de te résumer, mais sache déjà que nous nous connaissons car c'est moi qui t'ai sauvé des mâchoires des requins auquel t'avait promis ce pêcheur et qui ensuite t'ai accompagné  à la conférence de presse pour présenter tes conclusions sur la fonte inéluctable des glaciers.

Interloqué, une question incongrue lui vient à l'esprit car elle s'adresse à Iliéna l'ukrainienne.

— Alors si je comprends bien je parle avec une extra-terrestre.

— Dans le sens ou je ne suis pas née sur ta planète, c'est effectivement le bon terme.

— Difficile à croire avec une Iliéna en chair et en os, avec qui j'ai partagé quand même quelques bons moments, avant d'être mis KO.

— Écoute moi bien,  pour essayer de comprendre.

Notre planète Iliéna est devenue vagabonde pour échapper à un trou noir qui la menaçait de destruction. Tout  a débuté quand nous avons croisé une sonde « Voyager » partie de votre planète, la Terre, pour les espaces interstellaires. Je pense que tu dois connaître cet appareil.

— Oui j'ai entendu parler de cette petite sonde qui a été lancé bien avant ma naissance, car la NASA a donné une information indiquant qu'elle allait sortir de l'influence des rayons du Soleil.

— C'est effectivement à cet endroit que nos vaisseaux d'exploration l'ont trouvé et c'est alors que nous avons découvert, sur cette sonde, des informations présentant votre planète qui ressemble par beaucoup d'aspect à Leaurélia, des océans, des glaciers, des montagnes, sauf que Leaurélia n'a pas de désert car elle est très humide.

— C'est complètement fantastique, ou, Iliéna, tu possèdes une culture scientifique de haut niveau, ou…

— Ne te fatigues pas Julien, tout ce que tu entends est bien la stricte réalité, d'ailleurs regardes autour de toi, la coque de survie qui t'a complètement guéri en quelques heures, le fauteuil sur lequel tu es assis, et fixe bien le paysage sous-marin, il va disparaitre pour te montrer la planète Leaurélia.

— ( Ton idée est excellente de montrer des images de Leaurélia, Iliéna ! Julien va maintenant accepter la réalité dans laquelle il est plongé ! )
— ( Pour nous les Terriens le visuel est important pour comprendre le monde, tu as pu le voir, Lou, avec les dessins réalisés par nos ancêtres dans les cavernes il y a plus de 40 000 ans)

Julien se trouve immédiatement transporté dans l'espace, comme si le vaisseau se dirigeait vers une planète qui, de loin, s'apparente à la Terre avec ses nuages et le bleu des océans. En s'approchant il comprend que ce n'est pas elle, il ne reconnait pas les continents. Le vaisseau, par l'image projetée sur la paroi, où se tenait le fond marin quelques secondes auparavant, semble se diriger vers une chaine de montagne titanesque dont un des sommets transperce l'atmosphère.

— Oui Julien, c'est bien ma planète Leaurélia que j'ai voulu te faire survoler pour que tu comprennes d'où notre peuple est issu. Le sommet que tu aperçois aux confins de notre atmosphère est devenu mythique pour nos peuples, car c'est grâce à lui que nous avons entrepris l'exploration de l'espace en partant à sa conquête.

— Je suis issue d'un lignée appelée par nos peuples les Gardiennes de la Vie, car nous vouons un respect infini à Leaurélia. C'est elle qui a permis l'émergence de toute vie à sa surface, c'est encore grâce à elle que nous avons pu survivre à un gigantesque bombardement cosmique de météorites qui nous frappé.

 Alors quand nous avons compris que Leaurélia et tout son système Solaire se dirigeait inéluctablement vers un trou noir, nous n'avons pu nous résoudre à abandonner Leaurélia.

 Lorsque, Miléria,  notre mère, Grande  Gardienne de la Vie, découvrit le moyen d'extraire notre planète à la gravité universelle, les peuples de Leaurélia mirent toutes leurs énergies en œuvre pour réaliser le projet le plus fou jamais conçu jusqu'alors, transformer Leaurélia en un gigantesque vaisseau spatial indépendant de tout système planétaire et solaire.

— Whao ! J'étais très loin d'imaginer rencontrer un jour des extra-terrestres. De plus l'espace ce n'est pas vraiment mon rayon, je suis le nez sur la glace la moitié de l'année et l'autre moitié le nez sur les microscopes dans mon labo.

— Tu n'es pas le seul dans ce cas, Julien. Avant  d'éloigner Leaurélia de la menace du trou noir, nous n'avions détecté aucune  trace de vie intelligente dans notre environnement cosmique proche. Je n'avais pas imaginé, tout comme toi, rencontrer des êtres doués de conscience, comme tes semblables, et surtout aussi rapidement

— Iliéna, cette …entité qui parle par ta bouche, l'as tu rencontré, physiquement, visuellement.

— Oui Julien, Cela ne fait pas très longtemps ! Mais Lou, elle te connait depuis plusieurs jours, comme elle te l'a expliqué.

— Et alors elle est …..

— Magnifique, mais pas tout à fait comme nous c'est sur, mais avec deux bras deux jambes une tête, presque normal quoi.

— Tu souhaites à la voir ?

— Elle est... ils sont ici ?

— Tu es prêt pour le choc Julien ?

La paroi qui servait d'écran pour projeter les images de Leaurélia, s'entrouvre, une silhouette s'avance dans une douce lumière bleutée. Elle marche doucement vers Iliéna et Julien. Ils se lèvent de leurs fauteuils.

LouB s'approche des deux terriens

— Bonjour, Julien, me voilà, j'espère que je ne t'effraie pas trop !

Julien reste sans voix. Il ne savait pas quoi à s'attendre après la conversation avec Iliéna. Mais la, il est subjugué par cette créature, Il réalise soudain le gouffre qui peut les séparer. Entre la peur et la fascination, des sentiments contradictoires s'agitent en lui et le paralysent.

Iliéna reprend la main de Julien, ce qui a pour effet immédiat de le sortir de l'état hypnotique où il se trouve face à Lou de Leaurélia, la Gardienne de la Vie.