Réanimation…Chapitre 26
par Agathe co écrivaine sur mon scénario
Le noyé en question est affalé sur le sable, les narines pincées et blanc comme un linge. Il ne respire plus et si Lhiréou ne fait pas quelque chose dans l’instant qui suit, elle pourra dire adieu à ses espoirs d‘intégrer la conférence mondiale, dès le lendemain.
— Allez Iliéna, à toi de jouer !
Lhiréou a l’impression qu’elle s’est démultipliée. L‘esprit de Lhiréou dans le corps d’Iliéna, le tout guidé par Lhiréa grâce à l’interface bionique, un vrai travail d’équipe. Si l’humain ne s’en sort pas avec ce trio de choc !
Lhiréa envoie mentalement à sa sœur, les instructions pratiques sur les gestes de réanimation à un noyé.
— Tu dois d’abord le libérer de ses entraves afin de pouvoir mobiliser ses membres supérieurs. Dépêche-toi, le temps presse, dans quelques minutes il sera trop tard.
Iliéna retourne prestement le corps inerte et découvre les poignets liés par une cordelette au bout de laquelle est accroché un sac zippé. Elle doit trouver le moyen de couper ces liens. Elle ouvre la poche avant du sac et découvre un objet muni d’un bouton-poussoir.
— C’est un couteau, appuie sur le bouton, vite ! Le temps presse, Lhiréa. Iliéna sursaute quand la lame surgit brutalement, elle comprend immédiatement comment s’en servir et libère d’un coup sec les poignets.
— Maintenant, remets-le sur le dos, lui dit Lhiréa. Il ne respire pas, son cœur s’est arrêté ! Tu vas devoir le forcer à repartir. Pose tes deux mains sur sa poitrine, les bras tendus, la paume de ta main droite sur le dos de ta main gauche et appuie fortement plusieurs fois de suite pour faire circuler le sang.
Iliéna ouvre la chemise de l’homme et pose les mains sur son torse. Elle note au passage que les mâles sont munis de poils à cet endroit. Mais l’heure n’est pas à la découverte. Si elle veut en savoir plus sur cette planète et leurs habitants, il faut faire respirer ce noyé.
— Tu dois aussi souffler de l’air dans ses poumons.
— Mais, comment, il n’y a pas un brin d’air dehors ?
— Écoute ça va te paraître bizarre, mais crois-moi, il me semble que c’est la seule solution. Tu vas souffler ton air en posant ta bouche sur sa bouche et en pinçant son nez. Cela s’appelle le bouche-à-bouche et ce geste sauve les gens sur cette planète.
— Berk !!! La bouche ne sert pas à çà. (Rappel : la bouche des Leauréliennes sert à féconder les œufs)
— Fais-le ou il va mourir ! Ordonne Lhiréa. Vas-y, souffle !!!
Avec réticence, Iliéna s’exécute. Ne sachant comment s’y prendre, elle enjambe le corps de l’homme et se tient à califourchon, penchée au-dessus de lui. Ses longs cheveux recouvrent le visage blafard. Elle prend une grande respiration et se décide. Elle pose sa bouche sur celle de l’homme, restée entrouverte et souffle plusieurs fois entre les lèvres glacées. Rien ! Aucune réaction ! La tête commence à lui tourner, mais elle souffle encore une fois. Elle sent comme un frémissement sous ses lèvres…As-t-elle rêvé ? Est-ce son propre manque d’oxygène qui l’a fait divaguer. ?
Elle reprend sa respiration et pose de nouveau sa bouche sur celle de l’homme. Elle n’eut pas le temps de poursuivre sa manœuvre de réanimation, que son propre souffle s’échappe d’un seul coup sous l’étau des bras refermés autour de son corps, comme une anémone de mer. Ses comparaisons sont encore et toujours maritimes.
— Hé ! Tout doux ! S’exclame Iliéna sous le coup de la surprise.
Les bras s’écartent aussi et retombent mollement sur le sable.
L’ex-noyé ouvre les yeux et regarde, d’un air ahuri, cette magnifique sirène blonde assise sur son ventre. Elle arbore un magnifique sourire qui en dit long sur le plaisir qu’elle éprouve à le voir vivant.
— Shit ! C’est le premier mot de Julien en revenant de chez les morts. Je suis au paradis ?
Elle croit qu’il est anglais et lance fièrement sa première phrase dans cette langue :
— Nice to meet you…My name is Iliéna…
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