Mon père a grandi à une époque où « ça ne se faisait pas » d’être gay.

À peine trente petites années que l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie mentale (17 mai 1990), seulement quatre ans pour la transidentité à l’heure où j’écris.

Il m’a parlé de ses jeunes années. Les personnes LGBT étaient marginalisées par des lois discriminantes.

La police pouvait vous arrêter au seul motif de votre orientation sexuelle.

On pouvait en mourir… On en meurt encore, les changements sont si lents.

Comme beaucoup de gens, mon père a voulu se protéger, survivre.

En vain, il a tenté de dissimuler son essence, l’enfouir au plus profond de lui.

Alors il s’est mis en couple avec ma mère. Faire un bon mariage. Avoir un bon travail. Construire une maison, une famille. Jusqu’à ma venue.

J’ai eu le privilège d’être la première à savoir.

Puis ce fut au tour de ma mère, c’était à la fois plus simple et plus compliqué. Atteinte d’un cancer du sein, le temps lui était compté.

Elle l’accepta très bien, même si ça lui brisa le cœur de perdre la personne dont elle était amoureuse.

Depuis ce jour et jusqu’à la fin, elle l’a soutenu.