Chapitre 1

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 Il faisait bon en ce jour dans cette clairière, bordée par quelques sapins, bribes d'une forêts s'étendant en contre-bas. Au loin, il était possible d'apercevoir des pointes de massifs légèrement enneigé, vestiges de l'hiver qui venait de passer. Au milieu de ce spectacle, une jeune femme au teint pâle, aux cheveux couleur feu et aux yeux d'azur était là, silencieuse. Elle contemplait ce paysage, sereine et décontracté. Elle pouvait sentir la fraîcheur de chaque brin d'herbe qui caressaient ses pieds nues, mêlée à la douce chaleur du soleil rayonnant sur sa peau. Ses cheveux, à la manière de la végétation autour d'elle, flottaient délicatement au vent. Après avoir pris une légère bouffé de cet air pure, elle ferma lentement ses yeux, comme pour s'abandonner au calme de cette nature. Cette femme était Karoline et il était désormais temps pour elle de se réveiller.

Los Angeles - 6 h 30

Karoline réouvrit les yeux, elle se trouvait à présent dans son lit. La jeune femme était allongée sur le ventre. Sa couverture ne bordait qu'une partie de ses jambes et de sa taille. Autour d'elle, sa chambre avait son désordre habituelle, éclairée par la lumière chaude et tamisé de l'aurore. Fatiguée, Karoline s'enroula atour de sa couverture et tenta de refermer ses paupières. C'est à cet instant que son téléphone sonna le réveil, indiquant la date du dimanche 13 novembre 2044. Sans prendre la peine de relever sa tête de l'oreiller, la jeune femme attrapa maladroitement l'appareil et l'éteignis. Elle se retourna ensuite lentement sur le dos et fixa le plafond en se disant :

"Bon retour à la réalité, Karoline …"

Elle finir par se lever peu après et se prépara pour la journée qui l'attendais, tout en essayant de ne pas réveiller ses parents et sa sœur encore endormis. Pour pouvoir payé ses études supérieures, Karoline avait réussis à trouver un emploi à mi-temps dans une petite entreprise locale nommée "Fast-Box". Cela avait été un véritable miracle pour elle en ces temps de crises sans précédents. Néanmoins, elle ne portait pas ce travaille dans son cœur, détestant cette impression de se faire exploité pour une bouchée de pain.

Lorsqu'elle eut fini de se préparé, Karoline enfila sa veste et se dirigea vers la sortie de son petit appartement. Après un léger soupir, elle se dit :

"Je déteste les dimanches. "

La jeune femme mis ses écouteurs sur les oreilles et sorti. Elle marchait dans les rues étouffantes de la cité des ange, se plaisant à contempler ces chemins de bétons normalement si animés. Karoline se perdit alors rapidement dans ses pensées.

"Je me demande parfois, ce que cela doit faire d'être véritablement seul au monde. Loin de nos montagnes de bétons, loin du stress... Parfois j'aimerais juste être seule…"

Karoline s'arrêta un petit moment au milieu d'une rue, où l'on pouvait apercevoir les premiers rayons de soleil s'engouffrer entre deux bâtiments. Devant cette scène, la jeune femme resta tout aussi pensive.

"Loin de tout... Ça serait finalement là que se trouverait mon vrai bonheur. "

Karoline reprit ensuite sa route et arriva peu de temps après devant l'entrepôt qui hantait tous ses week-ends. Elle salua, comme à son habitude, la personne à l'accueil avant de prendre le chemin des vestiaires. Une fois arrivée, elle se fit aborder par un homme dégageant un certain charisme. Il était vêtu d'un costard gris, d'une chemise beige et d'une cravate jaune ainsi qu'un badge "Fast-Box" qu'il semblait porter avec beaucoup de fierté. Karoline ne semblait pas très enthousiaste de croiser cet homme, car il s'agissait de son patron : Maximilien Miller, fils du célèbre PDG Ayden Miller.

- Mme McBlue ! Enfin, je veux dire : Karoline ! Bonjour, comment allez-vous aujourd'hui ? Ça me fait plaisir de revoir ma livreuse préférée, comme à chaque dimanche.

L'étrange joie que cet homme dégageait dans sa locution ne manquait pas de mettre Karoline mal à l'aise.

- Eum, Bonjour Mr. Miller, je... vais très bien. Répondit cette dernière d'une voix basse, légèrement embarrassée.

Avec son grand sourire, Maximilien se rapprocha de Karoline afin de poser sa main sur l'épaule sur son épaule.

- Et les études alors ? Comment ça se passe ?

Intimidé, Karoline baissa la tête en se forçant d'esquisser un sourire.

- Bien ! ... Je devrais avoir mon examen de deuxième année dans quelques mois.

Alors qu'elle avait à peine finit sa phrase, le téléphone de Maximilien sonna. Ce dernier enleva sa main de l'épaule de Karoline puis continua sa route en répondant :

- Parfait ! Je compte sur vous McBlue, j'ai hâte de pouvoir vous embaucher en tant que conseillère. Le travail de livreuse vous sied mal.

Apaisée par le départ de son parton, Karoline souffla quelques secondes. Soudainement, elle sursauta en entendant une voix derrière elle.

- Ça va Karo ? T'as pas l'air dans ton assiette.

Il s'agissait de Trevor, l'un de ses collègue et alu. Comme en témoignait la négligence de sa coiffure, ce dernier était encore plus fatigué que Karoline. Néanmoins, il semblait plutôt détendu, comme s'il était dans son élément. Gênée d'avoir sursauté pour si peu, Karoline sourit timidement et répondit d'un air amicale :

- Ouais ! Salut Trevor, c'est encore le boss qui me fait son numéro habituel.

Trevor, ayant senti le malaise de Karoline à ce sujet, tenta de réconforter son amie. Un sourire se dessina sur son visage tandis qu'il répondit :

- Toi au moins, il te gueule pas dessus à cause d'une imprimante qui ne marche pas.

Karoline comprenait ce à quoi Trevor faisait référence : il y a quelques semaines, Miller avait piqué une terrible crise devant quelques employés à cause d'un dysfonctionnement des imprimantes, à tel point qu'il en était complètement ridicule. Cela donna, heureusement, plus rires que de peurs chez les salariés de l'entreprise. Karoline, en se remémorant tout cela, gloussa en répondant :

- Oui ! … Il était devenu complètement fou ce jour-là, t'as eu de la chance de t'en sortir vivant.

Trevor était heureux d'avoir pu faire décompresser son amie. Néanmoins, en regardant sa montre, il se rendit compte qu'il était en retard.

- Oui... Bon, c'est pas tout, mais on a du boulot en perspective ! Bonne chance et oublie pas la réunion mensuelle cette fois-ci. Dit-il avant de continuer son chemin d'un pas pressé.

Karoline fit au-revoir à son ami, avant de réfléchir à sa dernière phrase. Après quelques secondes, elle s'exclama, surprise :

- Attend, quoi ! C'est aujourd'hui ?

Trevor ne répondit pas, il était déjà trop loin. Karoline soupire en se rendant compte qu'elle finira sa journée plus tard aujourd'hui. Elle entra ensuite dans le vestiaire et enfila son accoutrement de livreuse. À chaque fois qu'elle se voyait dans cette tenue, Karoline était dépité, se trouvant de plus en plus ridicule dedans chaque semaine. Néanmoins, elle continuait à la porter en pensant à ses études et aux maigres finances de ses parents. Après avoir remis ses écouteurs sur les oreilles, elle attrapa son vélo de livraison et commença sa matinée de travail. Après plusieurs heures à avoir pédaler inlassablement dans les quatre coin de la ville, Karoline rentra à l'entrepôt, pensive :

"Seule au monde, je ne le serai jamais... Je suis prisonnière de mes propres ambitions… Prisonnière de ce système, de ce monde tout entier. "

Après être rentré, Karoline posa son volé et se changea. Néanmoins, à la sortie des vestiaires, elle se rendit compte que le bâtiment semblait totalement vide. C'est ainsi qu'elle se rappela de la réunion qui avait lieu à cette heure-ci. Karoline parcourue ensuite les couloirs de l'entrepôt en cherchant la salle de conférence, sans arriver à la trouver, handicapée par son mauvais sens de l'orientation. Heureusement, elle se fit interpeller par Trevor qui passait par là :

- Karoline ! T'es encore en retard toi, ça va commencer d'une seconde à l'autre.

- Toi aussi tu l'es je te signale, et puis c'est où cette réunion ?

Un léger sourire apparu sur le visage de Trevor au moment où il entendit la réponse de son amie. Le jeune homme était toujours épater de voir à quel point Karoline pouvait être tête en l'air parfois. Il répondit finalement sur un ton bienveillant :

- Toujours aussi perdu toi… Tu ne lis jamais les écrans d'annonces ? Suis-moi, je vais te montrer où c'est.

Karoline suivit ensuite Trevor jusqu'à la salle de conférence. Lorsqu'ils arrivèrent, ils constatèrent que la plupart des sièges étaient occupés. Néanmoins, ils finirent par trouvé une place côte à côte dans le fond de la pièce. Peu de temps après, Maximilien Miller fit son entré et monta sur la petite scène qui surplombait les employés afin de prendre la parole.

"Bonjour à tous nos employés et merci d'être présent pour cette réunion mensuelle. Je vais commencer par féliciter nos résultats de ce mois-ci. Vous travaillez tous très dur et vos efforts payent. Nous sommes environ 5 % au-dessus des estimations du mois derniers en termes de nombre de livraisons effectué. Cela nous permet d'assurer une rapidité de optimale pour nos clients. Néanmoins, je pense que nous sommes capables d'aller plus loin. Comme vous le savez, Fast-Box a pour but [...]"

À peine l'homme d'affaire venait de commencer son discours que Karoline se mit à bailler ennuie. La jeune femme chuchota alors à son ami :

- Il... Il est vraiment obligé de tous nous convoquer pour son charabia ?

- On y peut rien, c'est sa... méthode de gestion. Avec le temps, on finit par s'y habituer.

- Ouais, je vois...

Karoline poussa un soupir d'ennui et continua d'écouter son patron :

"C'est pour cela que j'ai eu une idée... Celle d'améliorer au maximum nos services en se tournant vers l'avenir. J'ai concrétisé cette idée depuis peu. Après d'énormes préparations, Fast-Box est sur le point d'entré dans une nouvelle aire. Grâce à un partenariat avec la Californian Robotics, nous allons être l'une des toutes premières entreprises de livraisons à avoir accès aux premiers robots autonomes, drones de livraison et camion de transports auto-dirigés. Cela aura donc, vous vous en doutez, un impact sur les emplois que nous avons à pourvoir. Pour être direct, à partir d'aujourd'hui ne seront plus promus au sein de l'entreprise : les postes de chauffeur, de comptable et livreurs à temps partiels [...]"

Au moment de cette annonce, de nombreux chuchotements se firent entendre dans la salle. L'homme venait tout de même d'annoncer en bloc leurs renvois à plusieurs dizaines de personnes.

- Ouais, en gros, il se débarrasse de tout ce qu'il peut... Quel enculé... Dit Karoline à son ami, complètement dépité.

Trevor, qui était l'un des concernés par la vague de renvoie, perdit son sang-froid :

- Fait chier ! On va faire comment, nous, pour trouver d'autres taffs avec la crise !? Même les boulots alimentaires ne nous sont plus permis !

- C'est pas son problème apparemment...

à suivre...

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