Chapitre 3

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 Après avoir séché ses larmes, toujours dans sa salle de bain, Karoline se leva et sortie de la pièce. Sa mère alla lui parlé l'instant d'après, accompagné de son mari.

- Karoline, quelque-chose ne va pas ?

- Nous sommes là pour toi, tu peux tout nous dire. Enchaîna Jérôme.

Karoline baissa la tête, attristé. À ce moment-là, elle décida de mentir à ses parents.

- C'est le boulot, je suis viré… C'est tout.

En entendant cela, le père s'emporta. Il fallait dire qu'il partait souvent au quart de tour lorsque le bienêtre de ses filles était en jeu.

- Quoi !? Ils n'ont pas le droit ! Pas comme ça ! C'est encore ce fils à papa, ce Miller… Je vais aller lui en toucher deux mots moi, tu vas v…

Karoline l'interrompit, s'engouffrant un peu plus dans son mensonge avec un ton timide.

- Non ! S'il te plait… Ne… ne fais rien. C'est ma faute. J'ai été en retard trop souvent. Il m'avait prévenue plus d'une fois par le passé et maintenant… je suis virée.

Maria, préoccupée par la triste mine de son enfant, s'approcha alors de Karoline et lui caressa l'épaule en signe de réconfort.

- Fais une pause Karoline, tu en as besoin. Ça va aller, on trouvera une solution avec ton père pour tes études. Lui dit-elle.

Un sourire se dessina sur le visage de Karoline.

- Prends-toi quelques jours rien qu'à toi. Avec de la chance, j'aurais ma promotion et tu n'auras plus à t'inquiéter pour ça. Ajouta Jérôme.

Karoline remercia ses parents, elle se trouvait très chanceuse de les avoirs, eux et sa sœur. Elle se dirigea ensuite vers sa chambre, ejamba ses affaires en désors et s'allongea sur son lit. Pensive, les idées plus claires, elle fixa le plafond.

"Miller… Cette image me térrifie encore mais… Plus j'y repense et plus je me dis qu'il n'est pas… mort. S'il est blessé, je ne pense pas qu'il voudra ébruiter cette affaire. Il devrait me laisser tranquille, je l'espère. Mais je fais quoi si la police vient me chercher ? … Je leur expliquerais, c'était de la légitime défense… Il allait abuser de moi, et puis il m'a touché ! Et puis il a eu ce qu'il méritait ! ... Quel espèce d'enfoiré, je serais presque prête à le refaire ! "

Karoline se tourna sur le côté. Ses cheveux suivirent délicatement le mouvement en se mettant à recouvrir une partie de son visage.

"Voilà que je m'énerve à nouveau. J'ai vraiment un problème je pense… Ces visions, cette rage, ça me fait encore froid dans le dos. Je n'ai jamais eu autant envie… d'étriper quelqu'un de toute ma vie. Je dois faire quelque chose, tenter de me contrôler. Si j'ai de l'agressivité, je devrai essayer de me canaliser. "

Karoline rabattit derrière son oreille ses mèches rousses qui cachaient son champ de vision. C'est alors qu'elle vit sur son bureau le prospectus d'une salle de sport, situé juste à cinq minutes de chez-elle. Elle se souvenait l'avoir pris un jour dans l'idée de s'y inscrire. Karoline se rapprocha et attrapa ce bout de papier en pensant :

"Pour commencer, je pourrais aller là-bas, histoire de tester. J'ai rien à y perdre après-tout, ça m'aidera à me canaliser un peu. "

L'instant d'après, la sœur de Karoline entra dans la chambre. C'était une fille venant à peine d'avoir ses quatorze ans. Elle était comme son ainée : maigrichonne, pâle et assez petite pour son âge. Ses cheveux mi-longs étaient couleur ébène et ses yeux resplendissaient d'un jolie turquoise.

"Karoliiiiine ! " Cria-t-elle avant de bondir sur le lit, à côté de sa sœur.

Surprise par cette arrivé inattendue, Karoline se retourna et répondit :

- Qu'est-ce qu'il y a, Emma !?

- Papa et maman m'ont dit que t'allait pas bien et qu'il fallait te laisser te reposer, alors je suis venue te voir !

Karoline souffla du nez en entendant cela. Elle se sentit soudainement mieux, plus décontractée. Il fallait dire que la présence de sa sœur dans sa vie lui était particulièrement agréable. Cette dernière lui apportait toujours du réconfort, même durant les moments les plus difficiles.

- C'est rien, c'est le boulot…

- Je sais, ils m'ont raconté.

Un sourire se dessina sur le visage de Karoline. Elle reprit d'un ton bienveillant :

- Je suis pas une petit génie, contrairement à ma sœur. On ne veut pas me donner de bourses ou des aides à moi. Enfin, je suis contente que tu n'ait pas à traverser toutes ces galères toi au moins.

- C'est pas grave, pour moi t'es la meilleure, sœurette !

- Ouais, enfin, je vais juste être conseillère et faire de la bureaucratie, moi… Je ne suis pas une future doctoresse qui va sauver des vies, comme toi.

- Je ne parle pas de ça, je parle de ton mental. T'es toujours debout quoi qu'il arrive, c'est ce que j'admire chez toi. T'es bien plus forte que moi Karo, plus forte que n'importe qui ! Rien dans cette vie ne te ferait vaciller.

- M… Merci. Répondit Karoline, légèrement apaisé.

- Tu sais, si je veux aller en Asie pour combattre l'épidémie, c'est parce que j'aimerais être comme toi. Protéger les gens qui en ont besoin avec tous mes moyens, sans broncher, sans faiblir.

- C'est gentil Emma, mais tu me valorises peut-être un peu trop.

Emma prit la main de Karoline et répondit :

- Peut-être, mais ce qui est sûr, c'est que tu survivras à cette histoire. Tu continueras à avancer et quoi qu'il arrive, je serais derrière toi.

Comme toujours, les mots de sa sœur redonnaient un peu de joie à Karoline.

Le lendemain, Karoline prit un peu de son argent de poche pour aller à la salle de sport. Bien qu'elle fut réconfortée par sa famille, elle se sentait encore tendue et déstabilisé par rapport aux évènements de la veille.

Une fois arrivé là-bas, elle paya une entrée simple, se changea et s'essaya à l'une des premières machines qu'elle vit. Afin de commencer doucement, elle mis les poids les plus faibles, s'installa puis poussa la barre avec ses bras. A cet instant, elle décida de repenser aux choses qui pouvaient la frustrés ou l'énervé. Cela l'aidait à canaliser ses émotions au travers de l'effort physique. Néanmoins, Karoline ne sentit rapidement plus les poids. Comme si la machine avait perdue toute sa résistance. Elle décida alors de mettre une charge supplémentaire et de recommencer à pousser. Mais le résultat resta identique. Karoline continua ensuite de mettre des poids de plus en plus lourds jusqu'à qu'un homme, visiblement habitué de la salle, alla la voir pour l'interpeler gentiment :

- Il ne faut pas mettre autant de poids madame ! Vous avez l'air toute maigrichonne. Sans vouloir vous vexer, vous devriez commencer avec plus léger sinon vous allez vous casser le dos.

Le poids accroché à la machine dépassait alors la centaine de kilos.

- Je sais, mais votre machine à l'air cassée. Les poids ne s'accrochent pas j'ai l'impression. Ça ne serait pas une sécurité ou un truc du genre ? Je suis un peu nouvelle donc je sais pas comment ça marche ces trucs-là. Répondit Karoline, curieuse.

Afin de faire une démonstration, la jeune femme se rassis et poussa la barre en metal sans aucune difficulté. L'habitué de la salle était alors très surpris de voir que la machine n'avait pas de dysfonctionnement apparent. Il demanda à Karoline de lui laisser sa place pour vérifier par lui-même. Une fois assis, il posa ses mains sur la barre en tenta de la pousser de toute ses forces, en vain. Malgré sa musculature imposante, le poids était beaucoup trop lourd pour lui. Devant cela, Karoline commençait à se questionner de plus en plus sur ce qui arrivait à son corps.

Elle se mis ensuite à tester chacune des machines de la salle. À chaque fois, le constat restait le même. Aucun poids ni aucun effort physique ne semblait demander le moindre effort pour elle. Au bout d'un certain moment, elle gagna un publique de quelques curieux qui l'observait dans un coin de la salle, bouche bée devant ce qu'elle arrivait à faire. Rapidement, d'autres habitués et même des employés les rejoignirent, partageant leur stupéfaction face à Karoline qui se mettait alors à soulever des poids de plus de deux-cent kilos avec aisance. Cette dernière était tiraillée entre l'ennui de n'avoir à faire aucun effort et la stupeur de se rendre compte de ses capacités. Au final, elle décida de partir, n'aimant pas être regardé comme une bête de foire par tous. Elle rentra ainsi chez elle, pensive à propos de ce qu'il venait de se passer :

"Qu'est-ce qui m'arrive ? Quelle est cette force étrange que je ne ressent pas ? Il faut que j'en parle à Emma quand je serais rentrée, elle aura peut-être une réponse. "

Karoline serra le poing.

"J'ai peur de finir par blesser des gens… Comme avec Miller. Je ne veux pas être un danger pour qui que ce soit. "

Une fois arrivé chez-elle en fin d'après-midi, Karoline alla voir sa sœur.

- Em… Emma ?

Au moment où elle entendit la voix de sa sœur ainée, Emma se retourna avec le sourire et répondit d'un air joyeux :

- Sœurette ! Qu'est-ce qui se passe ?

- Il faudrait que je te parle d'un truc important.

Emma se rapprocha de Karoline en lui répondant.

- Dis-moi !

- On… On peut en parler, là-bas. S'il te plaît.

Le visage d'Emma s'illumina. En effet, "là-bas" était le nom que les deux soeurs femmes donnaient à un endroit dans lequel elles adoraient passer leur temps libre étant plus jeune. Il s'agissait d'une ancienne décharge en périphérie de la ville, non loin de là où elles habitaient. Cette dernière était composée d'épaves de voitures et de bus baignant dans une nature ayant repris ses droits. Avec le temps, cet endroit reculé était devenu leur jardin secret. "Là-bas", elles pouvaient être dans un calme absolue et parler de tout entre-elles.

- Je vois, ça doit être important ! Allons-y maintenant ! Répondit Emma en prenant la main de sa sœur.

Une vingtaine de minutes plus-tard, les deux jeunes femmes arrivèrent à l'ancienne décharge. Elles y repérèrent une épave de camionnette dont le toit était recouvert de fleurs fraîchement poussés et décidèrent de s'y installer. Karoline, après avoir pris son courage à deux mains, commença à raconter ce qu'il s'était réellement passé la veille. Elle n'oublie aucun détails, expliquant ses doutes et ses peurs. Emma l'écoutait d'une oreille plus qu'attentive. Quand sa sœur eu fini de parler, elle lui dit :

- C'est fou Karoline, je ne sais pas trop quoi dire.

- Moi non plus je ne sais pas quoi pensé de tout ça… Je délire peut-être juste.

Emma regarda sa sœur dans les yeux et lui répondit d'un ton bienveillant :

- Mais non ! Ne sois pas stupide. Moi, je te crois. Montre-moi au pire !

- Quoi ? Que je te montre quoi ? Répondit Karoline, surprise.

- Tes … pouvoirs ! Ta force quoi. Fait-moi une démonstration comme ça on sera fixé !

- Je ne sais pas trop… T'as peut-être raison, ça coute rien d'essayer !

à suivre...

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