Chapitre 15

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 Karoline était juste devant l'entrée du bâtiment de Maximilien. Tout en essayant de paraitre le plus normal que possible, elle s'avança et la porte s'ouvrit sur son passage. Dès qu'elle mis les pieds à l'intérieur, elle se rendit compte de la présence importante de Yakuza. L'endroit ressemblait presque à un repère de gangster, mais en plus ordonné. Karoline se dirigea ensuite vers l'ascenseur et attendit d'être arrivé au vingtième étage.

Une fois arrivé, elle fit face à la porte d'un bureau, devant laquelle deux hommes attendaient. Ils étaient bien habillés et laissaient apparaitre de nombreux tatouages ainsi que des implants cybernétiques.

"Tiens, on dirait que Miller a une garde rapprochée. Je dois toucher au but." Pensa Karoline en avançant vers eux.

En la voyant, l'un des deux s'exclama :

- Si vous êtes perdus vous feriez mieux de faire demi-tour. Personne n'est autorisé à rentrer ici. Mr. Miller est occupé et ne souhaite aucune visite.

- Donc… Miller est là-dedans ?… Répondit Karoline calmement, en continuant de se rapprocher de l'entrée.

- Vous êtes sourd !? Partez !

Les Yakuza dégénèrent leurs armes. Karoline enleva ses lunettes à nouveau et fixa du regard son interlocuteur qui se mit à trembler.

- Je t'ai posé une question !

Intimidé par le pouvoir de la jeune femme, le garde lâcha son arme et cria :

- Oui ! Il est là-dedans !...

- Qu'est-ce qui ne va pas !? T'es malade ! S'exclama son collègue.

À l'intérieur de son bureau, Maximilien Miller profitait de la vue qu'il avait sur le centre-ville, un verre de Bourbon à la main. Soudainement, il entendit des bruits de coups violents provenant de l'extérieur de la pièce. Il se retourna, intrigué, et vit quelques secondes plus tard la porte coulissante menant au couloir s'ouvrir. Il en sortit une jeune femme aux yeux d'azur qu'il semblait reconnaitre. Derrière elle, il pouvait apercevoir un légère flaque de sang ainsi que le corps de l'un de ses garde.

Malgré cette scène, Miller garda son sang-froid. Karoline, quant à elle, remis ses lunettes et s'avança vers lui.

- Ça faisait longtemps Miller… La dernière fois qu'on s'est vus, c'était dans ce tribunal. Après que tu ait essayer de me violer. Tu t'en souviens ?

- McBlue… Quelle curieuse surprise de vous voir ici. Comment avez-vous réussi à rentrer ? Ces Yakuzas sont vraiment tous incompétents… Incapable d'empêcher une simple femme de venir troubler ma pause.

- Je ne les blâmerais pas à votre place.

Maximilien s'avança vers son bureau afin d'y poser son verre.

- Je suppose que c'est à vous que je dois le carnage dans le couloir… Donc, vous me perçait le foie et mettait en bouillie mon rein droit. Ensuite, vous fuyez la police et disparaissez dans la nature pour revenir deux ans après, afin de tabasser mes gardes dans un bâtiment remplis de la moitié des Yakuzas de la ville… Je ne poserais qu'une seule fois ma question : Vous me voulez quoi au juste !?

Karoline se rapprocha du panneau à sa gauche en répondant d'un ton calme :

- Pas grand-chose Miller, simplement parler…

Maximilien, qui avait compris ce qu'elle essayais de faire, sortie un petit pistolet de l'intérieur de sa veste et la braqua.

- N'y pensez même pas ! Vous avez déjà signer votre arrêt de mort en rentrant ce building.

Pendant qu'il appuyais sur la détente, Karoline ferma les yeux pour se plonger dans son esprit. C'était la première fois qu'elle faisait cela pendant un combat.

Tout disparus autour d'elle pour laisser place au néant. Karoline se concentra ensuite quelques secondes pour recréer une projection mentale de la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle imagina même Miller, dans la position exacte dans laquelle il était. Après avoir tenté plusieurs scénario différent dans sa tête, elle trouva la meilleur stratégie pour neutraliser son adversaire.

Lorsque qu'elle réouvrit les yeux, le doigt de Miller avait à peine avancer de quelques millimètres sur la détente. Karoline bondit légèrement sur le côté, sortit un couteau qu'elle avait récupérer sur l'un des gardes, et le lança sur Miller de toutes ses forces. Avec une précision terrifiante, ce dernier empala la main du pauvre homme sur son arme. Un coup de feu partit accidentellement en biais dans l'action.

Miller s'écroula au sol et hurla de douleur avant de s'exclamer :

- Mais c'était quoi ça !? T'es pas humaine, c'est impossible ! T'es quoi au juste !?

- On m'a déjà posé cette question… La réponse est pourtant simple. Je suis ton cauchemar, rien de plus. Lui répondit Karoline, pendant qu'elle tapait le code sur le panneau.

Soudainement, d'épais blindages se mirent à recouvrir le cadre de la porte et la baie fenêtrée à l'extérieur. Dans élan de peur, Miller se leva et essaya de courir vers la sortie avant que le volet ne se déploie totalement. Néanmoins, Karoline l'intercepta en l'attrapant d'une seule main et en le projetant au sol violement.

- Tu me veux quoi espèce de tarée !?

- Lève-toi.

Miller se releva et s'éloigna de quelques pas.

- Pourquoi as-tu voulus ruiner ma vie il y a deux ans ? Repris Karoline.

- À ton avis !?.... Parce qu'à cause de toi, j'ai dû chier par un tuyau pendant trois semaines !

- Tu as essayé de m'abuser. Depuis ce jour ma vie est devenu un enfer !

- Si tu étais resté à ta place ce jour-là, rien de tout ça ne se serrais produit ! Imagine un peu… tous tes problèmes auraient pu être réglés. Mais les garces comme toi refusent toujours, elles pensent qu'elles valent mieux que tout monde ! Avec ton estime mal placé, tu as refusé cette opportunité… et après tu viens te plaindre que ta vie va mal, en me blâmant moi !

Miller avait complètement perdu l'esprit.

- Les gens ne sont pas des choses qui t'appartiennent. J'en ai assez de ces conneries…

Karoline s'approcha de lui sans dire un mot. Sous ses lunettes, elle affichait un regard rempli de haine.

- Oh, tu avances !? Que pense-tu faire ?... D'ici un instant, la sécurité désactivera les blindages et ce bureau serra remplis de Yakuza… Je suis Maximilien Miller. Fils de l'homme qui possède la compagnie Miller, et cette ville… Celui devant lequel même les gangs et les gouvernements sont à genoux… J'ai déjà hérité d'une partie de ses activités. Je suis déjà au cœur de tous les bisness de cette foutue ville. D'où crois-tu qu'on me surnomme "l'intouchable" ? Je joue sur tous les tableaux en même temps, qui pense-tu être pour…

Maximilien se fit coupé dans son discours par un coup de pied de Karoline qui lui brisa le tibia. Il s'écroula au sol, hurlant de douleur, et se mit à ramper à reculons sous le regard de Karoline. Cette dernière serra sont poing, baissant la tête, et dit d'une voix tremblante

- Tu es là, à ma merci… blessé, apeuré, impuissant… C'est bon ? J'ai gagné ? C'est finit ?... Je dois me sentir mieux à présent ? Ce vide dans mon cœur, il peut enfin disparaitre !?

En réponse à ces mots, il n'y qu'un silence froid, ponctué par la respiration irrégulière de Maximilien. Karoline se rapprocha de lui et enchaina :

- Réponds moi ! C'est fini !?

Karoline prit Maximilien par le col et le balança contre le mur. Elle se positionna ensuite au-dessus de lui, l'empêchant de fuir.

- C'est ça !? Hein !? Je dois me sentir mieux !?

- Je t'en prie ! Non ! Ne fais pas ç…

Karoline le frappa au visage.

"Réponds !"

Sa main était couverte de sang. Elle continua avec un second coup de poing.

"C'est enfin terminer cet enfer !?"

Le corps de Maximilien se relâcha. Karoline le frappa à nouveau.

"Je peux enfin mourir !?"

Soudainement, elle s'arrêta. Les yeux écarquillé, elle se rendit compte que l'homme qu'elle tabassait était sans vie, le visage méconnaissable. Karoline se releva, confuse, et regarda le petit cadre posé sur le bureau de Miller. Il s'agissait d'une photo. Sur cette dernière, on pouvait voir Maximilien, fatigué mais joyeux, tenant par les hanches une femme portant la vie en elle. Entre deux giclures de sang, Karoline pouvait voir que la future mère souriait elle aussi.

Encore enragée, Karoline serra son poing et frappa le mur avec une énorme puissance. Un jet de flamme bleutée était même sortie de son bras, mettant le feu à une partie du mur.

"Qu'est-ce que j'ai fait ?... C'est quoi la suite ?"

Après avoir respiré, elle se calma et regarda à nouveau la photo. C'est à cet instant que Karoline eu l'idée de sceller cet endroit sous les flammes. Elle lança ensuite plusieurs début d'incendie avec ses pouvoirs.

Les blindages s'ouvrirent et un groupe de Yakuza pris d'assaut la pièce. Karoline, toujours perdue, ne faisait presque pas attention à eux. Elle ne se contenta que de les neutraliser machinalement, tandis que le feu continuait à se propager à tout l'étage. Une fois fait, elle se dirigea vers les escaliers. Consciente qu'elle allait être attendue à la sortie, elle ne descendit que de étages et sauta par l'une des fenêtres afin d'atterrir sur le toit d'un bâtiment adjacent. En s'agrippant sur les rebords de sa façade, elle pus rapidement rejoindre la rue et s'enfuir.

Épuisée émotionnellement, Karoline marcha dans les quartiers de Los Angeles. Elle ne savait même plus où elle était et n'avait aucune destination en tête. Elle réfléchissait à ses actions, à leur sens et à tout le mal qu'elle avait déjà fait. Ce mal dont la culpabilité la rongeait de plus en plus. Finalement, elle se rendit compte d'une chose. Sa quête de vengeance ne lui avait rien à apporter, si ce n'est plus de douleur, plus de confusion et plus de folie.

Karoline ne savait plus vraiment quoi faire ni quoi pensé d'elle-même. Elle songeait à se laisser mourir. Son corps devenait de plus en plus lourd. Sans réfléchir, elle entra dans un minuscule ruelle et s'écroula au sol. Ses paupières se fermèrent lentement.

Lorsqu'elle les réouvrit, elle était baignée par le néant, faisait face à un souvenir de sa sœur. Emma se mis soudainement à prendre la parole, comme si elles étaient déjà en pleine conversation.

- Je sais sœurette, il n'y a pas de bien ou mal en ce monde. Je te parle juste d'agir pour des choses qui te tiennent à cœur, suivre ta propre voie ! Comme tu le fais depuis toujours.

Tout semblait si réelle mais en même temps si flou pour Karoline.

- Emma… Je sais que tu vas partir… Reste, je t'en prie.

Dans un sourire aussi sincère qu'innocent, l'image d'Emma disparus lentement, laissant sa place à une solitude glaciale.

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