Chapitre 39

8 minutes de lecture

 Zêta et Mu était dans la salle de réunion du repère. Ils y avait Epsilon à leur côté, silencieux et pensif.

- Ne me dis pas sérieusement que tu comptes les laisser là où elles sont ! S'exclama l'armurier.

- Nous avons un plan pour ce genre de situations. Il vaut mieux s'y tenir. Répondit Maria.

- Oui, mais le problème c'est que les choses ont changés entre temps. On s'est mis tout un pays à dos… Qui sait ce qu'ils seraient prêts à leur faire subir pour leur soutirer la moindre information. Si tu refuses de les aider, je le ferais moi-même !

Zêta, presque furieux, se leva en direction de la sortie. Il se fit arrêter en cours de route par Mu, qui lui fit barrière avec son bras :

- Ne soit pas inconscient ! Tu sais tout aussi bien que moi que c'est du suicide, même avec tous les moyens d'ALP… Écoute, Gregory, si on met en place les leurres, elles n'auront plus rien à craindre. Le FBI croira pendant un moment que la partie est terminé… Ça nous laissera le temps de prévoir un plan pour les sortir de là.

Zêta se calma légèrement. Il pris une profonde inspiration.

- C'est vague tout ça… Rien ne nous dit qu'ils tomberont dans le panneau…

Epsilon, le regard fixé sur la table, rétorqua subitement :

- Ça vaut mieux que de se jeter dans la gueule du loup ! Moi, je fais confiance à Karoline et à Saphir.

- Ouais… Tu as peut être raison… mais dit nous Maria, qu'est-ce qu'on devrait faire exactement selon ton plan ?

- Une chose est sûre, on a manqué de discrétion pour notre dernière opération, et c'est ce qui nous a été fatale. Il y a un risque que la fuite vienne d'ALP directement. Donc, dorénavant, on ne fera appel à aucun autre agent extérieur. On va se charger de cette affaire tous les trois… Avant toutes chose, on doit gagner du temps. Phi et Karoline savent déjà quoi faire, il faut juste préparer le terrain et falsifier les bonnes preuves.

Epsilon se mordit la lèvre inférieure, tiraillé par un doute. Après une courte réflexion, il se leva et pris la parole à nouveau :

- J'ai… un projet dont je ne vous ait jamais parler. Je ne l'ai pas encore vraiment développé par manque de… disons de temps.

- Tu sembles bien mystérieux Cyril, crache le morceaux. Répondit Zêta.

- C'est mon programme le plus ambitieux. Disons que je peux faire à Los Angeles ce que j'ai déjà fait à Vegas, mais il me manque quelques éléments pour y arriver… Si ça marche, je vous ferrais signe. Il va falloir que je bosse dessus, ça nous aiderais grandement pour les libérés.

- Parfait. Tu travailleras sur ça lorsqu'on aura fini de mettre en place les leurres…. Tu vois, Gregory, il y a de l'espoir après-tout.

Zêta, frustré de son impuissance, finit par se résoudre.

- D'accord… On fera comme ça alors. Je ferais tout pour les sortir de là.

Jeudi 16 mai 2047 - 11h, deux jours après la capture du Cauchemar.

Bâtiment secret du FBI, périphérie de Los Angeles.

Felix était déterminé. Il longeait des couloirs parsemés de portes blindés, menant à des salles d'interrogatoires. Lorsqu'il rentra dans l'une d'elle, il se fit accueillir par une médecin.

- Bonjour monsieur Young, je vous attendais.

- Bonjour… Comment-va-t-elle ?

Felix et son interlocutrice se retournèrent vers la vitre semi opaque au fond de la pièce. À travers cette dernière, on pouvait voir une jeune femme aux cheveux bouclés et dorées. Elle attendais, assise et menottée à la chaise.

- Plutôt bien. Elle s'est réveillé il y a deux heures. Rien à signaler à part quelques nausées. Elle ne montre aucun signe de comportement violent et a été très coopérative.

- Elle parait très jeune quand même… Vous as-t-elle confié son âge ou quel qu'autres informations ?

- Non, elle a été très silencieuse.

- D'accord, merci… Je vais m'y mettre dans ce cas. Répondit Felix en se dirigeant vers la salle d'interrogatoire.

La médecins acquiesça avant de sortir de la pièce.

Une fois à l'intérieur, l'inspecteur posa son blouson sur sa chaise et s'assis en face de sa suspecte.

- Bonjour, je suis l'inspecteur Felix Young et c'est moi qui m'occuperais de cette interrogatoire. Avez-vous la moindre requête avant que nous commencions ?

- Non.

Felix lança l'enregistrement et repris :

- Très bien, allons-y alors… Racontez-moi en détail tout ce qui s'est passé durant la nuit du quatorze au quinze mai 2047.

- Vous devez le savoir mieux que moi. Je me suis fait choper, voilà-tout.

- Vous avez l'air mal à l'aise à propos de ces événement. Je peux le comprendre au vus du choc que cela a dut être.

- Un choc ? Vous m'avez gazé et chassé à coup de seringues, comme un animal !

- Donc, vous vous êtes sentis traquée… Dites-moi, votre collègue vous avez appelé "Phi" peu avant de se faire capturer. C'est un nom de code ?

- Non. Phi, c'est mon vrai nom. Enfin, j'ai jamais été appelée autrement…

- C'est vos parents qui vous l'ont donné ?

- Oui, je crois, mais je ne les ai jamais connus.

- Je vois, cela doit être déstabilisant lorsqu'on grandis. À quel âge avez-vous rejoins ALP, c'est eux qui vous ont recueillis ?

- Je… Vous n'avez pas à savoir ça.

- C'est personnel, je le sais… Mais nous essayons avant tout de vous comprendre. Vous n'avez rien à craindre.

La comédie de Phi était parfaite. Sa fausse mine embarrassé était en train de berner l'inspecteur.

Après un cours silence, Felix repris :

- Si vous ne vous sentez pas bien, nous pouvons faire une petite pause.

- Oui… J'aimerais bien…

- Souhaitez-vous que je vous rapporte quelque chose ? De l'eau peut-être ?

- Non, ça ira, merci.

Felix mis en pause l'enregistrement et se leva.

- J'ai grandis chez ALP. C'est eux qui se sont occupé de moi et qui m'ont tout appris. Lui dit Phi au moment où il s'apprêtait à quitter la pièce.

- Je vois. Prenez quelques minutes pour réfléchir à si vous voulez me le répéter plus tard.

Satisfait, Felix quitta la pièce et s'avança dans le couloir. Quelques instants plus tard, il se fit rejoindre par Phelps et Erra.

- Young, comment ça se passe de votre côté ? Demanda l'inspecteur en chef.

- C'est assez encourageant je dirais. La méthode usuelle semble bien marcher. Je n'ai pas beaucoup d'informations pour le moment, elle vient de se réveiller, mais ça arrive doucement. Je pense qu'elle finira par parler… Et, du côté de McBlue ?

Phelps poussa un profond soupir avant de répondre :

- Ne m'en parlez pas… C'est un véritable enfer. Elle est muette comme une carpe. Le moindre échange est quasiment impossible. Elle a même essayer de s'enfuir à trois reprise… Heureusement qu'on lui a mis ce collier électrique, sinon elle serait déjà dans la nature. Pour le reste, rien ne marche, même pas les méthodes… moins usuelles. Elle n'y prête aucune attention à vrai dire, c'est comme un coquille vide.

- Allan, ne me dites pas que vous l'avez torturée… Cela ne fait qu'un jour !

- Je sais que vous désapprouvez, Young. Mais c'est tout ce qu'il nous reste. Des vies sont en jeux et nous n'allons jamais obtenir la moindre information de sa part en discutant. N'oubliez pas qu'il s'agit d'un monstre.

- Malgré tout, ça n'a pas été très concluent à ce que je vois… Rétorqua Felix d'un ton méprisant.

- J'aurais bien aimé vous y voir, vous ! Toujours à me rabâcher votre bonne conscience… Vous n'êtes plus dans la police criminelle, vous devriez le comprendre.

Erra s'immisça subitement dans la conversation, en fixant Phelps du regard :

- Messieurs, messieurs, concentrons-nous sur l'enquête je vous prie. Il n'y a nulle besoin d'hostilité au sein de cette cellule. C'est contreproductif.

Les deux inspecteurs acquiescèrent et repartirent chacun de leur côté afin de reprendre leur travail.

Phelps pris le chemin d'une aile souterraine et ultra sécurisé du bâtiment. Il s'agissait d'une grande pièce aux parois blindés et bourrée de gardes armés. Au fond, une vitre semi-opaque à l'épaisseur surréaliste donnais sur la cellule de Karoline. Cette dernière était assise au sol en silence, retenue par une camisole et un grand collier électrique qui lui serrait la gorge.

- Alors, tu t'es enfin décider à parler ? Demanda Phelps au travers d'un micro.

- Non. J'aurais aimé me noyer encore une fois ou deux, histoire de me rafraichir la mémoire. Répondit Karoline.

Phelps coupa le micro et murmura avec dépit

- Quand elle se met à l'ouvrir, c'est pour se foutre de moi…

À ce moment-là, Karoline pensait :

"Je dois tenir le coup… Je sais que Phi est bien meilleur actrice. Je ne veux pas prendre le risque de tout faire foirer… De toute façon, je suis déjà condamnée, alors à quoi bon gagné du temps pour moi…"

Quelques instants plus-tard, Francis Erra entra dans la pièce et s'adressa à Phelps.

- À ce que j'ai compris de votre échange avec Young, vous n'avancez pas.

- Non… Les gros caïds qui refusent d'être interrogé, ça me connait. Mais elle, elle est d'un tout autre niveau… Dites-moi, vous venez pour m'aider avec votre méthode spéciale dont vous m'avez parlez ?

En entendant cela, le Secrétaire de la Défense fit signe à tous les gardes de quitter la pièce.

- Justement, je viens pour vous dire que cela ne sera pas possible. Après des études approfondies, il a été conclue que ce procédé était trop dangereux lorsqu'on prenait en compte la nature de McBlue dans l'équation.

- On pourrais quand même essayer, non ? Au pire des cas, elle ne parlera pas ou sera blessé. Ça ne changera pas énormément de notre situation actuelle.

- Non, vous n'avez pas compris. Cela pourrais avoir des impact psychologiques irréversibles.

Phelps s'appuya sur sa chaise et soupira.

- …Eh bah, je me demande bien ce que vous pouvez caché derrière tout ça…

Erra se rapprocha de son interlocuteur et le fixa du regard.

- C'est là une question qu'il vaut mieux éviter de se poser. Vous le savez tout aussi bien que moi, inspecteur.

Phelps avait les yeux écarquillé et le souffle coupé en entendant cela. Après avoir repris ses esprits, il répondit calmement :

- Oui. Je comprends.

Durant les heures qui suivirent, le FBI annonça officiellement la capture de Karoline McBlue au publique. Cette annonce fit sensation partout dans le monde.

À Los Angeles, des rassemblements furent organisé en signe de soutien au Cauchemar. Les actes de violence et de vandalismes y étaient courants. Durant la nuit qui suivit, les sirènes de polices se firent entendre sans répit. La répression fut tout aussi brutale que les protestations.

Il fut rapidement décidé que le procès de Karoline McBlue devait se dérouler en huis-clos, le 24 mai 2047.

Quant à Phi, elle profitait au maximum de sa couverture pour alléger sa peine. Grâce à elle, le FBI pris d'assaut un repère de gang proche du désert Californien, avec la conviction d'attaquer ALP. Une petite frappe locale fut arrêtée et interrogée, sans résultats. Néanmoins, la multitude d'informations et de preuves retrouvés sur place confortèrent les autorités qu'ils étaient sur la bonne voie. Phi pus être simplement envoyé dans une prison, anonymement. Felix lui avait promis qu'elle n'avait que quelques mois à y purger, avant de changer pour l'une des résidence sécurisé du FBI.

Pour le gouvernement, le combat contre la rébellion semblait gagné d'avance.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Mr.Bleu ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0