Chapitre 20
La limousine arriva devant un sublime et gigantesque édifice. Il s'agissait de l'hôtel Nazari, dont la taille et la prestance n'avait rien à envier face aux autres mastodontes du centre-ville de Los Angeles. Le véhicule contourna le building et rentra dans un garage à l'arrière. Ce dernier reluisant d'une blanc éclatant qui recouvrait les murs jusqu'au plafond.
C'était la première fois que Karoline mettait les pieds dans un endroit pareil. Elle se fit ensuite emmener par Mu dans un ascenseur privé, tout aussi luxueux que le reste, dans lequel la vielle femme tapa un étrange code.
- C'est moi, je suis avec la nouvelle. Dit-elle à voix haute, en s'adressant au panneau de l'ascenseur.
Une voix légèrement brouillée se fit entendre :
- D'accord, je vous fais monter.
En entendant ces mots, Karoline s'exclama :
- Quoi, on monte ? On est pas censé aller dans l'hôtel non plus ?
- Je vous l'ai dit, nous nous cachons en restant à la vue de tous… Lui répondit Mu d'un ton sérieux.
L'ascenseur les emmena au tout dernier étage du bâtiment. Lorsque les portes coulissantes s'ouvrirent, le QG pus se dévoilé sous les yeux de Karoline. Elle qui s'attendendait à de grandes pièces noires ponctuées d'une ambiance mystérieuse et froide, elle fut étonnée. En réalité, il n'y avait qu'un long couloir qui ressemblait exactement à ce que l'on pouvait s'attendre d'un étage d'hôtel de luxe.
- C'est ici ? Demanda-t-elle, légèrement confuse.
- Oui, c'est assez commun, je vous l'accorde. Mais nous avons préféré construire le dernier étage comme les autres, histoire de ne pas trop attirer l'attention.
Mu commença à marcher au travers du couloir, suivit de près par Karoline.
- Et donc… Le seul moyen d'accéder à cet endroit, c'est de prendre l'ascenseur du garage ?
- Oui, vous devrez d'ailleurs vous accoutumez au code à retenir. Mais cela attendra. Pour l'instant, je vais vous présenter les autres commandants de ma division.
Peu de temps après, elles arrivèrent devant une porte en acier noir sur laquelle était gravé un sigle "ε" argenté. Cette dernière s'ouvrit juste après en coulissant dans le mur. La pièce dans laquelle les deux femme pénétrèrent était assez sombre, éclairée par de simples bandes lumineuses qui longeaient discrètement le plafond. Il y avait des machines informatique empilé contre chaque murs, tous reliés les unes aux autres par des myriades de câbles. Malgré cela, l'endroit ne manquait pas de décoration. Il y avait d'étranges sculptures holographiques qui fascinèrent instantanément Karoline, qui se mit à les regarder de près. Soudainement, une voix d'homme se fit entendre.
- Pas mal ma collection, hein ? Ce sont des toutes des versions non compressés. Le résultat de décennies d'arts numériques.
Karoline se retourna vers la personne qui lui parlait. Il s'agissait d'un homme au teint ébène, se tenant au fond de la pièce, accoudée à un bureau courbé en acier trempé. Ce dernier était vêtue d'une simple chemise rouge grenat, à moitié rentré dans son jean délavé. Ce qui frappait chez lui était ses implants cybernétiques qui englobaient finement son visage et son crâne. Une étrange visière opaque, dont le support était incrusté directement sur son front, recouvrait ses yeux. Lorsque cette dernière se releva, l'homme commença à saigné due la narine gauche. il s'essuya à l'aide d'un chiffon et repris :
- C'est un plaisir de faire ta connaissance, McBlue. Je me présente, je suis Epsilon, je m'occupe de… enfin c'est complexe mais je gère globalement tout ce qui est communication et renseignement.
- Enchanté… Je n'ai pas de nom de code. Tu peux m'appeler Karoline si tu veux.
- Je ne pense pas que t'en aura besoin de toute façon. Enfin, on verra ça plus-tard… En tout cas, je suis content que tu ait décidé de rejoindre notre cause.
Mu s'avança et pris part à la conversation, d'un ton très sérieux :
- Epsilon serra ton meilleur allié sur la plupart des terrains. Il n'en a pas l'aire comme ça, mais il est probablement le meilleur netrunner de ce pays, si ce n'est du monde entier.
- C'est surtout grâce à vous que j'ai réussis à faire tout ça. Répondit Epsilon, un sourire gênée au coin des lèvres.
- Un netrunner ? Vous voulez dire une sorte de hacker ? Enchaina Karoline, légèrement intrigué.
- Disons simplement qu'il est la preuve vivante que tout système de sécurité a ses failles. Il a réussi à infiltré la plupart des réseaux de polices et des services secrets. Mais, il n'est pas vraiment à un simple hackeur. Il a surtout développé beaucoup de technologies pour nous.
- Je commence à comprendre pourquoi vous m'avez retrouver avant la police…
Epsilon s'essaya à nouveau le nez et répondit :
- D'ailleurs, tu m'en dois une pour l'autre fois à l'hôpital. Ils étaient vraiment à deux doigts de récupérer ton nom.
- Merci… Mais, j'ai quand même dut lasser pas m'al de traces derrière moi.
- Ça se voit bien que tu es nouvelle. Tu ne connais pas encore le professionnalisme extrême de notre cheffe. Si elle est venue te voir, c'est parce qu'elle s'était assurer qu'il ne restait plus rien. À l'heure où l'on parle, ton petit studio doit déjà être en train de se faire nettoyer de fond en comble.
Mu se retourna vers la sortie et dit au neturnner :
- Nous ne t'embêterons pas plus. On a encore les autres à aller voir.
La visière d'Epsilon se remit sur ses yeux. Ce dernier répondit :
- Très bien ! Bonne chance avec l'autre grincheux… On se revoit tout à l'heure.
Après cela, Mu et Karoline retournèrent dans le couloir principale. Elles finirent par arrivé devant une nouvelle porte, en bois d'acacia, portant le sigle "ζ". Le cadre, lui, était recouvert d'ornements discrets en marbre lisse. Au moment où elle posa sa main sur la poigné, elle dit à Karoline :
- Ici, c'est l'armurerie. Elle est gérée par Zêta. Il s'agit de la personne à qui tu devras t'adresser pour toutes demandes d'équipement. Évidemment, tout cela est contrôlé et se fait dans le seul but d'accomplir nos opérations.
Une fois passer le seuil de la porte, Karoline arriva dans une pièce très lumineuse, recouverte du sol au plafond par les mêmes matériaux que la porte. Les murs étaient incrusté d'armoires vitrées bondés d'équipements de combats et d'armes en tout genre. Elle entendait également une mélodie brutale et singulière de métal qui provenait de l'atelier au centre de la salle. Sur ce dernier, un homme aux bras large, approchant sa cinquantaine, était recroqueviller avec ses outils en main. Il était tellement absorbé par son travail qu'il ne semblait pas avoir remarquer l'arrivé des deux femmes. Mu s'approcha pour s'adresser à lui.
- Zêta, la nouvelle est ici. Présente-toi à elle, s'il te plait.
Sans prendre la peine de couper sa musique ou de relever la tête de son atelier, l'homme répondit :
- J'ai pas le temps pour ça actuellement. Tu as déjà sûrement dut la briefer. Je suis l'armurer, elle peut venir me voir pour son équipement, voilà-tout. Je ne pense pas avoir quoi que ce soit à ajouter.
- Cela ne me surprend même plus venant de toi, Gregory. Continue de bosser, on va te laisser tranquille. Lui dit Mu d'un ton amicale.
Aussitôt dit, les deux femmes sortirent de l'armurerie. Tandis qu'elles marchaient à nouveau dans le long du couloir, Karoline décida de briser le silence :
- Il n'est pas très accueillant ce Zêta… Il doit crouler sous le boulot, je suppose.
- Ce n'est pas vraiment une question de travail. En réalité, il était simplement opposé à ton arrivé ici.
- Ah bon ?
- Oui… Mais ne fait pas attention à ce genre de choses… Il est comme ça, c'est tout. Tu t'y habitueras vite, tu verras.
- Je vois… Mais au fait, pourquoi m'avoir fait confiance aussi rapidement ?
- Ne t'en fait pas, je n'ai pas agis sur un coup de tête. Je connais déjà ton passé, ton comportement et tes actions. Ton profil a tout simplement suscité un certain intérêt pour moi.
- Un intérêt ?
- Oui, tu ne t'en rend peut être pas compte, mais tu es déjà habitée par les même valeurs que nous. Cette envie de faire bouger les choses, de confronter les dérives de ce monde. Je connais ce sentiment, c'est la flamme qui a permis la création de tout ce que tu vois ici.
- Peut-être… Mais j'ai peur de ne pas être à la hauteur. Vous me surestimez tellement…
- C'est exactement ce que m'avais dit phi à l'époque.
- Phi ? C'est encore un membre de votre division ?
- Oui, c'est elle que nous allons voir. Après cela, nous en aurons terminer.
- C'est tout ? Vous n'êtes vraiment pas beaucoup…
- La plupart des divisions d'ALP sont bien plus nombreuses, je te l'accorde. Mais chacun des commandants qui sont ici sont uniques. Ils sont tous les meilleurs dans leur domaine et leur détermination est sans faille. Crois-moi, chacun d'eux est capable d'exploits, et je pense que c'est ton cas aussi, Karoline.
À cet instant, les deux femmes arrivèrent devant une troisième porte, portant le signe "Φ". Étrangement, celle-ci semblait tout à fait normale, aucune peinture, aucune gravure de marbre ni aucun mécanisme particulier.
- Et… dans quoi elle est spécialisée Phi ? Demanda Karoline.
- Elle te l'expliquera de vive voix, elle est bien plus bavarde que Zêta, ne t'en fait pas là-dessus.
Mu et Karoline rentrèrent dans une pièce qui ressemblait à une simple chambre d'adolescent. La seule chose qui ponctuait l'endroit était la présence de quelques posters et de meubles plutôt colorés. Dans un coin, une jeune femme se tenait, avachi sur un sofa. Cette dernière semblait encore plus jeune que Karoline sous ses amples boucles blondes. Elle portait un t-shirt framboise ainsi qu'un jogging noir parsemés de roses dorées.
En voyant Mu arrivé, Phi se leva avec sourire innocent. Sa posture était légèrement distordue et son regard était remplis de curiosité face à celui de Karoline.
- C'est toi la nouvelle ? Je suis Phi, c'est un plaisir de faire ta connaissance !
- Eum.. Enchanté, moi c'est Karoline.
- Oui, je sais, Mu nous bassine avec toi depuis des jours ! Du coup, si j'ai bien compris, tu serrais une agent de terrain, c'est bien ça ?
- Oui, on peut dire ça comme ça.
Phi se rapprocha de Karoline et lui pris la main.
- Super ! Ça veut dire qu'on serra ensemble toutes les deux ! Moi, je m'occupe de tout ce qui est infiltration, tu vois le genre ?
- Ouais… Mais, je ne pense pas que la discrétion sois mon fort.
- Ah, je vois. Tu es une brutasse comme Zêta, hein ? Ça te va bien en vrai ! Avec ce regard froid et cette tête que tu fais, tu dois pas rigoler… Au fait, j'ai pas bien compris ce que tu savais faire exactement.
Légèrement gênée, Karoline répondit :
- Je pense que… Mu doit déjà être au courant de mes aptitudes…
- On verra ça plus tard, Karoline. Je sais que tu es unique en ton genre, ne t'en fait pas. Lui dit la vielle femme en s'immisçant dans la conversation.
- Ouais… Mais il faudra que vous me promettiez de me faire confiance.
- Personnellement, j'ai hâte de voir ça ! S'exclama Phi.
- Mais comme j'ai dit, ça attendra. Rencontrer les commandants n'était d'une formalité. Il nous reste beaucoup d'autres choses importantes à faire.
- D'accord, on va y aller alors.
Lorsque les deux femmes s'apprêtèrent à quitter la pièce, Phi interpella Karoline une dernière fois.
- Hey ! La nouvelle, attend, tu n'oublierais pas quelque chose ?
Phi avait le sourire au lèvre. Au bout de ses doigts, elle tenait avec fierté des clés. Karoline, en voyant que ce trousseau lui appartenait, ne semblait pas surprise. Elle sortit de sa poche un téléphone à la coque dorée, et répondit
- Je te l'échange ?
Phi, qui reconnaissait cet objet, palpa ses poches pour se rendre compte qu'elles étaient vides. Battue à son propre jeu, elle explosa d'enthousiasme en se jetant dans les bras de Karoline.
- T'es trop forte toi ! Je t'adore déjà ! ... Merci de nous l'avoir amener Mu !
À ce moment-là, l'expression froide de Karoline laissa sa place à un sourire sincère. Elle regardait Phi sautiller de joue devant elle, pensive.
"C'est bizarre, mais… Elle me rappelle presque Emma…"
Waiting for a smile from a sun child
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