Chapitre 42
Karoline était sur la table d'opération, les veines transpercés par le bras mécanique qui sortait du plafond. Le métal sur sa peau était glaçant, et ses pensées vides. Subitement, le mur devant elle se dissous, laissant sa place à une hallucination.
Karoline voyait une décharge abandonnée, perdue dans une nature qui avait repris ses droits. À l'horizon, le soleil timide se cachait derrière les bâtiments de la ville. Deux femmes était là, assises côte à côte au sommet d'un muret. Il s'agissait d'Emma et de sa sœur, contemplant ce paysage, bercées par le sifflement de la brise.
Étrangement, il n'y avait ni sang, ni cadavre, ni cauchemar dans cette vision. Emma était splendide. Elle tapotait le béton avec ses pied, pensive. Inspirée, elle pointa du doigt le plus grand bâtiment de la ville et s'exclama :
- N'oublie pas ! On doit se rejoindre là-bas un jour.
L'image de Karoline dans le souvenir répondit :
- Je sais, je tiendra ma promesse. T'en fait pas !
Satisfaite, Emma regarda une dernière fois la ville qui l'avait vu naitre. Elle se retourna ensuite vers la détenue attachée à sa table d'opération. Elle la fixait avec un sourire sincère et un regard remplis d'admiration. Quand Karoline vit son visage, ses yeux s'écarquillèrent.
"Son sourire… Je l'avais presque oublié… Comme la promesse que je lui avais faite."
Le rythme cardiaque de Karoline ralentit. Avec un souffle léger et chaud, elle murmura
"Je te rejoindrais là-haut, t'en fait pas sœurette"
Soudainement, une gigantesque impulsion thermique émana du corps de Karoline et ravagea le laboratoire. De l'autre côté de l'épaisse paroi en verre, une foule de scientifiques et de militaire commençait à s'affoler. L'alarme retentit la seconde qui suit.
Soudainement, le mur qui se séparait les deux pièces s'éclata en mille morceaux. Karoline en sortie à travers les flammes et la fumée, les yeux saignants et les poings serrés. Son collier et ses bracelets étaient tombés en morceau, plus rien ne pouvait la retenir.
Sans attaqué personne, elle se dirigea vers la porte de sortie. Néanmoins, quelques agents téméraires se jetèrent sur elle pour la taser. Karoline ne pris pas la peine d'esquiver et se reçus les décharges électriques sans sourciller. Avants que ses assaillants ne puissent se rendre compte de leur erreur, elle les repoussa d'une revers de la mains. Ces derniers furent propulsés à plusieurs mètres et tombèrent inconscient.
La détenue continua son chemin hors de son enfer blanc. En passant devant certaines portes, elle remarqua des équipements de laboratoires avancés. Tandis qu'elle marchait, impassible, éclairée par les lumières rougeâtres des alarmes, l'alerte retentit :
"Le sujet principale s'est échappé. Forces léthales autorisés. Je répète. Le sujet principale s'est échappé. Forces léthales autorisés."
Après quelques heurts avec des escouades armés, Karoline arriva devant une cage d'ascenseur. Elle en arracha l'entré et grimpa à mains nues, le long de la paroi interne. Une fois arrivé en haut, elle bondit à l'extérieur en défonçant les portes coulissantes.
Karoline arriva dans un immense entrepôt militaire, parsemé de véhicules en maintenance, de caisses blindés et d'étagères en acier. Il semblait servir de couverture afin de cacher l'entrée du complexe souterrain.
Le silence y était absolue. Jusqu'à ce qu'un homme, seul, sortit de la pénombre au centre de la pièce. Karoline tenta de lui bondir dessus. Mais avant qu'elle ne puisse bouger, son adversaire lui tira une série de balles lourdes dans l'abdomen. Surprise, elle se ravisa et se mit à couvert.
"Etrange, celui-ci n'est pas intimidé. Pourtant je l'ai fixé du regard… Si mes pouvoirs ne marchent pas sur lui, il doit avoir quelque chose de spécial."
En regardant plus attentivement le soldat, Karoline remarqua qu'il avait un corps totalement cybernétique. Au vus de leur rapidité, ces implants étaient à la pointe de toute technologie connue. Même les gardes de la défunte Oyabun faisaient pâle figure en comparaison. Armé de sa mitrailleuse lourde, il était capable de tenir Karoline en respect.
Le cyborg braqua à nouveau la fugitive. Cette fois-ci, il tira des salves de projectiles explosifs. Instinctivement, Karoline bondit derrière une autre couverture. Bien qu'elle avait évité l'explosion, le souffle lui perça les tympans et les poumons. Elle se protégea la tête avec son avant-bras, qui encaissa les multiples éclats de l'explosion.
Karoline était en mauvaise posture. Elle crachait du sang et n'arrivait plus à respirer. Sans paniqué, elle se concentra et enleva les morceaux de métaux bouillants de sa chaire. Quelques instants plus tard, ses blessures internes commencèrent à se régénérés.
À peine avait-elle échappé à la mort, que Karoline sortie de sa cachette. Pour contre-attaqué, elle envoya de toute ses force une caisse sur son adversaire. Ce dernier estiva de justesse, avant qu'elle ne renvoie un autre projectile, bien plus gros. Il s'agissait d'un immense fourgon militaire, dont la carcasse était à moitié ouverte.
Malgré son corps d'acier, le cyborg se fit projeté à plusieurs mètres. Lorsqu'il se releva, il perdit la fugitive de vue.
"Elle n'a pas pu aller bien loin ! Où est-ce qu'elle se cache !?" Pensa-t-il tandis qu'il scrutait l'entrepôt avec sa vision thermique.
Soudainement, il entendit un bruit au-dessus de lui. Il leva la tête et constata qu'il s'agissait de Karoline. Sans qu'il n'ait le temps de réagir, elle lui sauta dessus et le désarma en arrachant brutalement l'un de ses bras.
Le cyborg répondit en frappant à l'aide de sa main restante. Karoline n'esquiva pas. Elle se contenta de tout bloqué avec son avant-bras, dont l'os se disloqua dans une giclé et de sang et chaire écrasée. Karoline resta concentré. Son autre poing était levé et enflammé, prêt à frapper.
En voyant sa mort arrivé, le soldat fixa le regard froid et sanguinaire de sa cible. Sans ne pouvoir ressentir la peur, il était effaré en sachant qu'il venait de profité de sa dernière bouffée d'air.
Sans hésité, Karoline assena son coup. L'entrepôt se fit complètement engloutir sous les flammes. L'onde de choc souffla tout à l'intérieure. Le mur sur aquel le Cyborg fut projetée s'écroula violement en un milliers de débris, emmenant dans sa chute tout un pan du bâtiment.
Après sa victoire, Karoline tourna le dos aux flammes et marcha en direction de la sortie. Sans prendre la peine de regarder son carnage, elle remboita son os brisé à l'intérieur de son avant-bras. L'énorme blessure se referma et cicatrisa aussitôt
Une fois à l'extérieure, Karoline constata qu'elle se trouvait dans une base aérienne. À l'horizon, elle reconnue les building de Los Angeles masquant le soleil couchant. Très vite, elle se fit accueillir par des camions militaires. Ces derniers s'arrêtèrent à bonne distance d'elle, avant qu'une multitude de soldats n'en sortes. Peu après, des char d'assauts rejoignaient leur rang. C'était une armée entière qui s'opposait à la fugitive
Karoline n'en tenue pas compte et continua sa marche. C'est alors qu'une voix se fit entendre au travers d'un hautparleur.
"Vous êtes cernés ! Vous n'avez aucunes chances !"
Il s'agissait de l'une des militaire faisant partie de l'assaut. Son uniforme était garnis d'une multitudes de médailles et les soldats autour d'elle suivaient ses ordre. En voyant Karoline avancé dans sa direction, elle enchaina :
"Nous vous laissons cinq secondes pour vous mettre à genoux et pour vous rendre ! À la fin de ce délais, nous ferons feu !"
Après un décompte dont chaque instant semblait interminable, la fugitive ne s'était pas arrêté. La haut-gradée posa son micro ordonna sans hésitation :
"Abattez-là !"
À sa plus grande surprise, aucun coup de feu ne fut tiré. Le seul bruit qu'elle entendit était celui d'une arme tombant au sol. En se retournant vers ses Hommes, elle constata avec effroi la réalité de la situation. Tous les soldats tremblaient et restaient sur place, paralysés par la peur. La pression était tellement insoutenable, que certains s'effondraient au sol. Soudainement, elle ressentit de terribles frissons. La simple présence du Cauchemar balaya d'un souffle glacial sa volonté. Dans son cœur, tout ce qui lui restait était un sentiment de terreur profonde. Son teint était livide. Le souffle coupé, elle tomba à la renverse. Ses muscles ne lui répondaient meme plus. Finalement, elle regarda Karoline marcher impassiblement au travers de la foule de soldats pétrifiés.
Il était devenue inutile de lutter. Les pouvoirs de Karoline venaient de prendre une toute nouvelle ampleur.
Une fois sortie de la base, Karoline pris quelques secondes pour regarder le bâtiment de Miller au loin.
"On se rejoindra, là-haut."
Durant les heures qui suivirent, le chaos s'empara de Los Angeles. Karoline traversait les rues et les avenues, sans jamais dévié de sa trajectoire. Cette fois-ci, elle était déterminée à remplir sa promesse. Plus rien n'importait à ses yeux. Dans son sillon, elle laissait des voitures de polices retournés, des fourgons enflammés et des chars éventrés. Il était impossible à quiconque de s'approcher d'elle à moins d'une cinquantaine de mètres sans se faire paralyser par la peur.
Sous le puissant cri des alarmes de la ville, Karoline arriva devant le bâtiment de la Compagnie Miller. En s'arrêtant quelques secondes, elle leva la tête et concentra son pouvoir sur l'édifice. Tous les étages du building subirent une terrible vague de terreur. Plus personne ne pouvait désormais s'en échappé. Malgré la larme de sang qui coulait le long de sa joue, Karoline ne faiblie pas. Elle franchis l'immense entrée en verre et commença son ascension jusqu'au sommet.
À l'avant-dernier étage, elle croisa Ayden Miller, entouré de gardes. Il avait vraisemblablement tenté de s'échappé. Cela faisait plusieurs minutes qu'il était paralysé, le teint pâle. Karoline l'agrippa fermement par le col et le traina au sol. Calmement, elle poussa les derniers corps pétrifiés sur son passage et arriva sur le toit. Elle se rapprocha ensuite du rebord.
Miller tentait de se débattre avec le peu de force qu'il pouvait déployé. Plus le Cauchemar avançait, plus ses yeux se noyaient sous les larmes.
Karoline faisait désormais face au plus grand précipice de Californie. Depuis ce perchoir, elle avait une vue magnifique sur la cité des anges. Apaisée, elle profita de quelques instant pour contemplé la fumée, les flammes et les lumières étincelantes des gyrophares en contrebas.
Tandis que Miller essayait de la supplier avec son souffle coupé, Karoline chuchota :
"Regarde… Regarde ce que nous avons fait à cette ville."
Après ces paroles, elle jeta son prisonnier au-dessus du vide d'un simple revers de la main. Karoline fixa froidement sa victime, impuissante, chutée et disparaitre derrière le rebord du précipice.
Sans remords ni crainte, elle avança à son tour, persuadée qu'il ne lui restait plus qu'une seule chose à faire.
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