Chapitre 47
Dans une salle d'attente blanche et froide, une petite foule patientait. Les affiches de préventions et les sièges rouillés étaient éclairée par la lueur bleutée d'un néon instable. Un homme vêtue d'une blouse entra dans la pièce. Tandis que tous les regards se tournaient vers lui, il annonça :
- Mme Jones, c'est à vous.
Une femme aux long cheveux noir se leva. Elle suivit le docteur à travers quelques couloirs avant d'arriver dans son bureau. En s'asseyant, elle serra son sac à main et sa gorge. Le docteur s'installa à son tour et branchant une puce mémoire sur son ordinateur. Après une seconde de silence, il pris la parole :
- J'espère que vous allez mieux depuis la dernière fois. Nous avons les résultats de vos analyses.
- Alors ? Qu'est-ce que ça donne ? Les traitements ont fonctionnés ? Demanda la femme.
Le docteur soupira, ouvrit son dossier électronique et répondit :
- J'ai…. bien peur que le constat ne soit mitigé…
- Comment-ça !?
- Il semblerait que depuis les derniers mois, votre tumeur n'a pas évolué. Cela signifie qu'à défaut d'enclencher une rémission, les traitements que nous vous avons donnés ont empêcher le cancer de se développer davantage.
- Donc… Je suis condamnée ?
- Non, pas vraiment. Tant que vous continuerez à recevoir les soins adéquats, votre maladie n'aura que peu de chance de s'aggraver. Vous pourrez vivre une vie normale jusqu'à l'âge de la retraite environ… Néanmoins, si aucune rémission ne se déclenche d'ici-là, votre corps sera trop faible pour lutter… surtout avec les lourds effets secondaires de vos traitements.
- Je vois… Donc, il faudra que je continue comme ça pendant encore des années ?
- Oui… C'est probable, j'en suis désolé.
Mme Jones sortit de l'hôpital quelques minutes plus tard. Dans con cœur, la peur et le stress avaient laissé leur place au dépit.
Au détour d'une ruelle, son téléphone sonna. Tout en continuant de marcher, elle le sortit de se son sac et décrocha :
- Oui ?
- Trisha, mon amour, c'est moi. Comment s'est passé ton rendez-vous ? Répondit un homme à la voix grave.
- Je préfère qu'on en parle à la maison. Tu dois être très occupé avec ton travail là.
- Justement, à ce propos, je voulais te dire que je ne pourrais pas aller chercher Éric aujourd'hui.
- Je comprends. Vous avez encore pris du retard, c'est ça ?
- Oui, et la situation est plutôt tendue par ici. Il faut que j'aie terminé avant demain matin. Donc, c'est toi qui devra cuisiner ce soir.
- T'en fait pas. Contente-toi juste de ne pas te faire tuer par ton patron. J'ai besoin de toi en un seul morceau.
Après un léger ricanement, le mari répondit :
- D'accord, je tâcherais de survivre pour toi. Je t'aime.
- Je t'aime aussi, à ce soir.
- À ce soir, chérie.
Lorsqu'elle raccrocha, Trisha s'arrêta quelques secondes pour regarder son fond d'écran. Il s'agissait de la photo d'un petit enfant aux cheveux blond, grimaçant à la caméra sur une plage.
Trisha longea des allées de palmiers, caressée par la brise atlantique. Au coin d'une rue, elle aperçus la devanture d'une pâtisserie locale "Les délices de Miami". Après une courte réflexion, elle décida de s'y arrêter. Une fois rentrée, elle s'approcha de la caisse et demanda à un employé :
- Bonjour, il vous reste des tartes aux citron ?
- Hum… Non, je suis désolé madame. On vient de vendre la dernière.
- Bon, alors je prendrais trois éclairs aux chocolats.
Quelques minutes plus tard, Trisha arriva devant chez-elle, avec son sachet à la main. Néanmoins, un homme aux épaules larges et aux cheveux décolorés attendait devant la porte de sa maison. Ce dernier portait sous son bras une boite de pâtisserie. Il semblait mal à l'aise, tiraillé par le trac et l'hésitation de toqué.
Trisha le reconnu. Énervée, elle s'approcha de son palier et s'exclama :
- Randy !? Qu'est-ce que tu fais ici ? Je pensais avoir été claire avec toi…
- Je venais juste voir comment allais le petit !... et… comment tu allais toi.
- Oon va très bien. Maintenant tu peux partir. Répondit Trisha, pressée de rentrer chez elle.
Randy tenta de faire barrage avec son corps.
- Attend !... J'ai vraiment pris sur moi. Je veux changer. Je n'ai plus rien touché depuis des années. Mon psychologue est très confiant, je suis sur la bonne voie Trisha… Je t'en prie, laisse-moi une seconde chance. Je veux devenir un bon père.
- C'est trop tard pour ça… pousse toi !
- D'accord, je comprends…
Attristé, Randy baissa la tête et se dirigea vers la rue. Avant qu'il ne parte, Trisha se retourna et lui demanda :
- Au fait, tu as quoi dans la main ?
- Eum… Une tarte au citron. Je sais qu'Éric en raffole donc je lui en ai pris une en venant…
La mère de famille, après un profond soupire, ouvrit la porte et répondit :
- Allez va, entre.
Randy regagna le sourire. Il remercia son ex-femme et la suivit à l'intérieur.
- Dit-donc, c'est sacrément beau chez vous !
- Oui. Entre mon travail et celui de mon mari, le prêt n'a pas été difficile à obtenir.
- Et Éric, il est là ?
- Non… Il est à l'école pour son club de sport. Je dois aller le chercher dans une petite demi-heure. Répondit Trisha en mettant les pâtisseries au frigo.
- Je pourrais venir ? Ça fait si longtemps que je ne l'ai pas vu. Je me demande à quel point il a grandi.
- Si tu veux. Mais c'est moi qui conduit.
Quand l'heure fut venu, les deux parents montèrent dans la voiture familiale. Randy était nerveux.
- Et sinon, ton boulot, ça se passe comment ? Demanda Trisha pour détendre l'atmosphère.
- Super bien !... J'ai été repris il y a un peu plus d'un an. Depuis, j'enchaîne les articles et j'ai même été promu à la tête de ma rédaction.
- Félicitations, tu as remonté la pente à ce que je vois.
- Oui… D'ailleurs, je vais mettre tout le bonus de ma promotion de côté. Sur un compte épargne pour le petit.
- Ne te sent pas obligé, si c'est juste pour te redonner bonne conscience.
- Non, c'est pas ça… J'y tiens vraiment. C'est pour lui que je me lève tous les matins et que je m'efforce de devenir une meilleur personne. Sans ça, ma vie n'aurait aucun sens. Mon seul souhait est qu'il reste en sécurité et qu'il ne manque de rien.
- Je comprends. Merci de t'être soucier de lui du coup, il y a des chances qu'on en ait besoin…
- Comment-ça ?
Trisha soupira. Elle pris une intersection, elle enchaina :
- Bah… On hésite à quitter la ville avec mon mari. On ne veut pas que le gamin grandisse dans un quartier confiné, ou pire, qu'il attrape le virus. Le problème, c'est que nos économies en ont pris un coup à cause de la maison et de… de complications médicales que j'ai eu.
- Trish… Il s'est passé quoi ?
- Je n'ai pas envie d'en parler maintenant. Mais ça ne change rien au fait qu'on doit déménager.
- Vous n'êtes pas les seules avec cette idée en tête, crois-moi. Les rumeurs disent que la ville va bientôt être fermée… Honnêtement, imaginer Éric dans tout ce bordel me terrifie.
- Ou sinon, on peut attendre ce fameux vaccin.
- Ouais, ça serait le plus raisonnable. En espérant que ça ne nous transforme pas tous en monstre.
- Merci pour ton aide en tout cas.
- T'en fais pas, c'est juste mon devoir en tant que père.
Juste après ces mots, la voiture se gara dans le parking de l'école.
- On est arrivés. Je pense qu'il sera content de te revoir.
Randy se sentait mieux. Il réussit à rassembler son courage et sortit de la voiture avec son ex-femme. Les deux marchèrent jusqu'au portail d'entrée.
Entre les arbres de la cour, Éric aperçut ses parents. Le sourire aux lèvres, il courut dans leur direction en s'écriant "Papa, Maman !".
Trisha regardait son enfant, le cœurs emplis de fierté. Durant cet instant, elle oublia sa journée, comme si tous les nuages de sa vie venaient d'être dissipé. Un flash blanc l'ébloui. Éric se fit engloutir dans la lumière d'un millier de soleils.
Le 29 Juillet 2047, à dix-huit heures, Miami, Dallas et Houston ont étés bombardées, réduites en cendre par l'arme atomique.
The wall on which the prophets wrote is cracking at the seams. Upon the instruments of death, the sunlight brightly gleams. When every man is torn apart with nightmares and with dreams, will no one lay the laurel wreath when silence drowns the screams ?
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