Epilogue
14 Novembre 2047 - 15 h.
Quartier industriel d'Amarillo, Texas.
Une voiture à la carrosserie étincelante s'arrêta devant un petit garage. Felix en sortit. Vêtue de son ancienne tenue d'inspecteur, il marcha en direction de l'entrée tandis que de léger flocons de neige commençaient à recouvrir ses cheveux.
Une fois à l'intérieur, il aperçue à un atelier une femme aux yeux d'émeraude et au regard concentré. Cette dernière était en train de fouiller dans les milliers de câbles d'un moteur électrique. Felix s'approcha d'elle et lui dit d'un ton amicale :
- Tu à l'air toujours aussi appliquée dans ton travail à ce que je vois. C'est du Émilie tout craché.
En entendant cela, la mécanicienne sourit et releva la tête en répondant :
- Toi, ici ? J'allais dire qu'il va neiger, mais c'est déjà le cas… M'enfin, qu'est-ce qui me vaut l'honneur de revoir mon petit frère ?
- Je venais juste voir comment tu te portait.
- Et tu as fait tout ce chemin pour ça ?
- Bien sûre ! Depuis le temps, je te devait plus qu'un simple coup de file.
Émilie reposa les câbles qu'elle avait dans les mains et se leva.
- Bon, viens avec moi. On va trouver un endroit un peu moins bruyant et pour discuter.
- Je peux patienter jusqu'à ce que t'ai fini ton travail tu sais. Rien ne presse.
- T'en fait pas pour ça, je suis largement en avance… Et puis c'est pas tous les jours que t'es là, donc ça attendra un peu.
Felix et sa sœur allèrent dans une petite salle de repos. Après une longue heure de discussion, Emilie finit allumer la vielle cafetière qui trônait sur la table en s'exclamant :
- Donc, c'est grâce à mon frérot qu'on a changé de gouvernement et que la troisième guerre mondiale n'a pas eu lieux. Plutôt impressionnant… Sinon, moi, je change des différentiels et je répare des batteries. Mon quotidien manque de complot et d'actions, j'en ai bien peur.
- Je te connais, je sais que les choses que te vont comme ça. Lui répondit Felix, accoudée sur le mur derrière elle.
- Oui, tu as raison… Un café ?
- Non, merci, j'essaie d'arrêter un peu.
Emilie acquiesça et se servit une seule tasse pour elle.
- Dit, Felix, elle était comment Karoline ? Je me suis toujours demandé ce que ça pouvait faire de parler au "Cauchemar" en personne… Enfin, ça doit être quelqu'un exceptionnelle.
- Tu sais, elle n'était pas bien différente de toi ou moi au fond. C'était une personne lambda qui a été jetée dans un monde cruel… Mais, elle avait cette flamme en elle, qui ne la faisait jamais abandonné. Je pense qu'on s'est aidé tous les deux à notre manière. En tout cas, sans elle, on en serrait pas là.
- Elle te plaisait… vraiment, je me trompe ?
- Oui, sa mort m'a pas mal chamboulé. Mais, en y réfléchissant, je me dit qu'elle est partie sans regrets, en réalisant quelque chose d'incroyable… Enfin bon, il commence à se faire tard. Ça m'a fait plaisir de pouvoir reparler avec toi.
Emilie acquiesça et accompagna son frère à l'extérieur, sa tasse de café entamé à la main.
- C'était une agréable surprise de te voir débarquer. Tu penses revenir un jour ?
- Oui, ça c'est sûre ! Mais, pour le moment, je pars dans le nord quelques semaines. Histoire de me reposer au grand air et réfléchir à la suite. Il faut dire qu'à mon retour, j'aurais toute la responsabilité de la police de ce pays sur mes épaules.
- Eh bah, je te souhaite d'agréables vacances du coup.
- Merci Emilie, porte toi bien.
Felix se retourna et repris sa voiture. Sa sœur, quant à elle, le regardait partir au loin en lui faisant un signe de la main.
Quelques jours plus tard, Felix était avachis, à moitié nue et endormis dans le lit double d'une chalet perdu au milieu des forêts canadiennes. À ses côté, Karoline venait de se réveiller. Cette dernière, éclairé par les premiers rayons de l'aube, regardait son inspecteur préféré pendant son sommeil.
Elle finit par se lever en emportant une paire de béquilles qui l'aidait à tenir debout. Karoline sortit de sa chambre et alla dans la salle de bain pour s'habiller. En passant devant le miroir, elle pris quelques secondes pour regarder son corps. Sous sa poitrine, au niveau du cœur, elle avait une large tache noir, cicatrice de son retour parmi les vivants.
Une fois prête, elle sortit du chalet et traversa la petite cour extérieur. Elle s'avança ensuite vers la clairière en contrebas.
Karoline s'arrêta à mi-chemin. Après une courte hésitation, elle lâcha ses béquilles et essaya de marcher d'elle-même. Le premier pas fut le plus difficile et maladroit. Malgré que ses jambes tremblaient, elle réussis à avancer, se plongeant un peu plus au cœur de la nature.
Ce jour-là, il faisait bon dans cette clairière bordé de sapins. Au loin, il était possible d'apercevoir des pointes de massifs recouvertes de légères couches de neiges, signes de l'hiver qui arrivait.
Au milieu de ce spectacle, Karoline était là, silencieuse. Elle contemplait ce paysage d'un air serein et décontracté. Elle pouvait sentir la fraîcheur de chaque brin d'herbe qui caressait ses pieds nus, mêlée à la douce chaleur du soleil rayonnant sur sa peau. Ses cheveux, à la manière de la végétation autour d'elle, flottaient avec délicatesse au vent. Après avoir pris une légère bouffé de cet air pur, elle ferma les yeux, comme pour s'abandonner à la nature. Cette femme, qui avait été le plus bel espoir de l'humanité, voyait l'heure de son repos arrivé.
FIN
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