Un matin. Un week-end : alors que se concentrait tant d'agitation : une forme captait particulièrement mon attention. Celle du macaron - ou celle d'une déesse à qui était destinée cette offrande...? Alors, sous le froid, sous l'humidité, sous l'extérieur ce jour-là peu avenant, je partai, néanmoins, comme pris par une fièvre aventureuse inexplicable. J'avais à faire.

 Je n'avais fait que quelques pas à peine. Etait-il jaloux ? le dieu du Ciel, en personne, advint, prit forme - atmosphérique. Giclant et tempêtant, me faisant éprouver la signification du mot fantastique, tout n'était autour de moi que gris et eau. Avançant vers ma destination, ma détermination d'autant redoublée, je me sentais comme expérimentant le mauvais rêve de Descartes. La profondeur était troublée, les alentours étaient comme les tourbillons de René, mais restait l'assurance de ma marche, de ma course, au devant de tout cet univers qui se levait pour me lancer le sort de Gandalf. I shall pass. Je descendais la rue du 8 mai (comme appelé), je bifurquais, je traversais, répétant le trajet connu, I knew the path just like the back of my hand... I shall pass.

 Sans doute, cela lui déplut. Que me valait cette jalousie ? Sans doute y avait-il bien une déesse dans l'affaire... Autant dire... Chez le marchand de journaux, elle ne manqua pas : la foudre frappa mon corps si humide. Il y avait quelque chose d'électrifié. La vendeuse, un peu amusée, en fut désolée. Ne t'inquiète donc pas, ce n'est qu'une salutation. J'ai déjà connu une foudre bien plus profonde : celle-ci n'est qu'une pichenette en comparaison, comme une tape dans l'épaule.

 Je n'ai plus croisé depuis le dieu des dieux. Il faut en attendant que je remette de l'ordre dans mon Panthéon ; décidant la nature de cette silhouette que je croise régulièrement. Demi-déesse...?