Une journée de rêve
Un chapitre / Une musique
Fall (Remixed by M83 VS Big Black Delta) · Daft Punk
https://www.youtube.com/watch?v=LILZ8OtroMk
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Avertissement.
ce chapitre contient un passage sensible avec certaines scènes “olé olé”. Si tu as peur pour ta santé mentale, cache tes yeux et saute le paragraphe en question.
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Dimanche 9 août 1981.
Nous sommes à vélo, sur la route, l’un à côté de l’autre. Nous pédalons, sans les mains, les bras levés, parallèles au sol. Nos doigts se touchent parfois, c’est comme si nous volions. Chacun avec son sac sur les épaules, nous voilà partis pour la journée. J’ai ma casquette, à l’envers pour faire l’idiot et j’ai filé un bandana rouge à Alex qui le porte fièrement sur la tête, tel un pirate ! Il n’a même pas demandé où nous allions, il se laisse guider. J’aime le voir heureux.
Aujourd’hui, le soleil est avec nous, le temps est idéal. J’ai décidé de lui montrer les alentours du village. Les petites routes qui passent à travers les champs de tournesols. On se croirait perdus au milieu de nulle part, tellement les cultures sont immenses. Nous arrivons à un vieux moulin abandonné, à savoir un grand cylindre délabré, qui a perdu son toit, la végétation y a fait son nid par endroits. Il reste quelques poutres en bois qui tiennent encore debout. Nous posons nos vélos sur le sol poussiéreux. Nous rentrons à l’intérieur, heureusement un coin d’ombre nous permet de faire une pause. Alex vire de mes épaules mon sac à dos et me plaque le dos au mur de pierre. Il vient me rouler une pelle de folie. Je le sens fougueux. Je réponds avec la même frénésie que lui.
(scène sensible)
Il me vire aussi mon t-shirt et vient parcourir de ses lèvres mon cou, pour descendre le long de mon torse. Sa langue goûte les gouttes de ma transpiration. Il s’agenouille directement, baisse mon short sans me demander la permission. Je lui offre un caleçon, avec à l’intérieur, un sexe déjà bien tendu. Il me regarde, comme pour me demander cette fois-ci s’il peut continuer. Mon regard l’encourage à faire ce qu’il veut de moi. Il me suce avec avidité. Je sens sa bouche chaude et humide. Le plaisir vient instantanément. Ses deux mains sur mes hanches, il fait des va-et-vient avec empressement. Il m’attrape les bourses, les tire doucement, puis les caresse sans lâcher mon sexe avec sa bouche. C’est trop bon. Il reprend son souffle, se relève. Je ne prends pas la peine de remonter mon caleçon et mon short, voici que je le plaque, à mon tour, dos au mur. Il se défait de son sac à dos et de son polo. J’admire son torse musclé, le caresse et vient y déposer des dizaines de baisers. Je lui mordille deux, trois fois les tétons avant de descendre sur son entrejambe. Impatient, il déboutonne son bermuda, son slip est serré par ce qui se cache à l’intérieur. Le morceau de tissu est baissé en moins de deux. Je prends dans la main son sexe chaud et dur et commence à le branler. Je l’entends murmurer de plaisir. C’est maintenant avec la langue que je goûte son gland sur lequel je viens faire plusieurs petits ronds. Je le suçote avant d’engloutir progressivement son membre dans ma bouche. Je prends un immense plaisir à le sucer de longues minutes. Je finis par remonter pour l’embrasser. Je continue à le branler. Il me demande d’accélérer le mouvement dans un halètement expressif. Soudain, il vient prendre le relais pour éjaculer au sol. Il pousse un petit gémissement avant de venir m’embrasser. Je ne peux que le suivre, tellement le voir jouir m’a excité. Il me suffit de quelques allers-retour pour que j’en mette partout par terre, moi aussi. Il m’embrasse encore.
(fin de la scène sensible)
— Une pause s’imposait ! dit-il.
— On en fait des comme ça, quand tu veux !
Nous reprenons nos vélos, direction les cascades. Plus en amont, je souhaite lui montrer un autre moulin abandonné qui borde la rivière.
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Cela fait longtemps que Lucas n’a pas mis les pieds dans cette vieille bâtisse. La végétation a beaucoup poussé, me dit-il. Nous galérons un peu pour pénétrer à l'intérieur. Il y a des traces de cendres d’un feu de camp et une vieille couverture à carreaux dans un coin. Nous explorons les deux grandes pièces. Les restes d’un escalier en bois menant à un étage qui a disparu est renversé sur le sol. Les vitres des fenêtres sont toutes cassées, le bois pourri des volets est recouvert de mousse. D’ici, nous voyons la rivière couler quelques mètres plus bas. La grande roue du moulin est en très mauvais état, la boue l’ayant définitivement figée sur place. Soudain, des oiseaux s’échappent du bâtiment, nous sursautons comme deux idiots, en pouffant. Lucas me prend par la main pour ressortir. Nous descendons au pied de la rivière. Ici, la berge est étroite, le courant beaucoup moins fort qu’au niveau des cascades. Nous décidons de sortir nos pique-niques. Nous nous amusons à jeter des pierres dans l’eau, tout en avalant nos sandwichs. Alors que je sors une bouteille d’eau de mon sac, Lucas lui sort du sien son walkman. Il me met le casque sur les oreilles, appuie sur play.
Girl, close your eyes
Let that rhythm get into you
Don't try to fight it
There ain't nothing that you can do
Relax your mind
Lay back and groove with mine
You gotta feel that heat
And we can ride the boogie
Share that beat of love
I wanna rock with you (all night)
Dance you into day (sunlight)
I wanna rock with you (all night)
We're gonna rock the night away (rock, right)
Il me dit adorer Michael Jackson. Je remue la tête sur la musique disco. Je le vois faire le débile, en imitant la star. J’explose de rire.
— Mais c’est que tu as le rythme dans la peau, dis moi !
— Allez, viens danser ! Come on !
Il m’arrache le walkman des mains, augmente le son à son maximum. Rock with you grésille à travers le casque. Il me prend les deux mains pour me relever. Nous voilà à nous trémousser sur une piste de danse improvisée. Je ne peux m’empêcher de redoubler de rire, lorsque Lucas se met à faire des petits “Yeah” et “Woo” avec une petite voix de fausset. Il finit par se jeter dans mes bras. Nous rions tous les deux, avant de nous embrasser, encore et encore, sans pouvoir nous arrêter.
Nous passons l’après-midi dans la grotte, sur le lit de branchages. Nous sommes à présent nus tous les deux. Je suis blotti contre son dos, mes cuisses et mes jambes épousant la formes des siennes. De ma main droite, je lui caresse l’épaule et descends le long de son flanc, pour finir par le prendre dans mes bras. Ma main posée sur son ventre, je ressens sa respiration paisible. Je n’ose plus bouger. Nous venons de faire l'amour, je suis aux anges. Je crois qu’une sieste est amplement méritée. Je prononce son prénom, mais il ne me répond pas. Il doit s’être déjà endormi. La chaleur de son corps m’aide à fermer les yeux moi aussi.
Je me réveille dans la même position. Je l’entends encore dormir. Je reste tout un moment à regarder chaque parcelle de sa peau. Envie de le caresser, de le lécher partout, de l’embrasser afin qu’il peuple mes rêves à l’infini. Je sens qu’il commence à bouger. Il s’étire, se retourne et vient déposer un baiser sur mes lèvres.
— Quelle heure il est ?
Je regarde ma montre étanche, la défais de mon poignet afin de la mettre au sien.
— Mais qu’est-ce-que tu fais ?
— Je te la donne.
— Mais tu es fou, c’est la montre de ton anniversaire !
— Et alors ? J’ai envie de te la donner. J’ai envie de te voir nager avec et de savoir que tu l’auras avec toi, le soir dans ton lit.
Il rougit, me regarde.
— Si je comprends bien, j’ai pas le droit de refuser.
— Exactement.
— C’est la classe…oh la la, il est déjà 16h !
— J’ai faim ! dis-je
— Pause goûter !
Et le voilà qui bondit pour attraper son sac duquel il sort un paquet de choco-BN. Nous nous empiffrons en postillonnant des miettes de gâteau partout autour de nous, ce qui nous fait mourir de rire, comme de vrais gosses.
Nous quittons la grotte, descendons nous baigner dans notre bassin. Oui, pour moi, ce lieu paradisiaque nous appartient, c’est notre refuge, loin du monde des adultes, loin des mensonges.
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