Bienvenue à Arnehildia Hall (partie 1)
Spencer se posta devant la grille et attendit le premier candidat.
Ce dernier roulait des mécaniques, affichait un grand sourire et se dirigeait vers la caméra.
Avec une allure à la Aldo.
Spencer, d'un geste de la main, lui intima de s'arrêter. L'autre benêt gardait son air débile, mais n'avait pas compris le message. Spencer éteignit alors son appareil de prises de vue.
« Hey. Mon gars, quand je te fais signe de t'arrêter, tu t'arrêtes.
- Mais... Je comprends pas.
- Tu n'as pas besoin de comprendre. Tu obéis c'est tout. Il vaut mieux qu'on soit amis, toi et moi. Je vais être sur votre dos 24 sur 24 et je peux t'empêcher de dormir quand je veux.
- Non, mais pour qui tu te prends, toi ? Tu veux que j'te casse la gueule ?
- Je serais curieux de voir ça. Si tu me défonces, qui s'occupera de montrer ta tronche de cake au reste du monde ?
- Ma tronche de cake ? s'emporta Mike.
- Ouais. Ta tronche de gâteau ramolli si tu préfères.
- Retire ça tout de suite. Ou sinon...
- Et ma caméra dans la gueule, tu la vois ? Gros nigaud, tu es seul, on n'est pas là pour les portraits individuels. On les a déjà fait. Tu es arrivé en avance, c'est bien. Maintenant tu vas attendre bien sagement que le reste du groupe arrive. Au fait, tu as de la chance, je ne suis pas rancunier. Je vais donc oublier ton accueil. Toutefois, fais gaffe, je ne serai pas aussi cool la prochaine fois.
- Putain. Vous avez réussi à me coller la migraine avec votre discours.
- Tant mieux. Reste tranquille maintenant. J'espère que tu ne t'es pas pointé trop en avance. Je déteste attendre. »
Quelques minutes plus tard, une fille rondelette se rapprocha du manoir en mordant dans un donut à pleines dents. Elle désira serrer la main de Spencer, mais ce dernier déclina l'offre en indiquant qu'il devait se tenir prêt pour la première séquence. Déçue, l'adolescente se vengea sur un autre beignet.
Ils arrivèrent un par un, John trépignait d'impatience dans la régie. Il aurait préféré que les candidats viennent par grappe afin de terminer plus tôt la séquence d'ouverture.
Heureusement, Spencer les rangeait en deux files indiennes mixtes : le basketteur noir en face du quaterback blanc, l'intello en face de la boulotte, l'as des échecs d'un côté, le gamer de l'autre, et enfin la cheerleader contre la disciple de Nazareth.
Ne manquaient plus que la fille à papa et son petit monstre canin ainsi que le benjamin de l'émission.
L'héritière de l'empire Brigson arriva l'avant-dernière. Malgré ses talons de dix centimètres, elle ne rivalisait pas avec les deux sportifs. Son chihuahua dans son petit sac de luxe dont seule la tête dépassait. Ornée d'un collier d'émeraudes et de boucles d'oreilles dorées, vêtue d'un tailleur mauve et d'un rouge à lèvres à réveiller les morts.
Princess montrait les crocs envers la bien en chair, pourtant vu le poids, c'était la boulotte qui pouvait le croquer d'une bouchée et non l'inverse. Heureusement pour cet écervelé, la rondouillarde gardait le sourire et tenta même de caresser le haut de son crâne, avant d'être interrompue par Miss Brigson.
« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, ma chère. Princess n'aime pas les caresses, sauf les miennes. N'est-ce pas mon amour, dit Brittany en laissant ses doigts filer sur son animal de compagnie.
- C'est pas grave. Je ne lui en veux pas. J'ai des recettes sympas pour les chiens.
- Non, mais ça ne va pas la tête. Ma chienne ne mange que des mets d'exceptions.
- Heureusement que tu n'as pas choisi une chatte, ça aurait prêté à confusion, pouffa James.
- Tu te crois drôle, peut-être ? Sache que tu n'es pas prêt de toucher ma chatte.
- Je n'en serais pas si sûr à ta place. J'ai de solides arguments, répondit James vexé.
- Et toi, tu ne dis rien ? s'indigna la riche héritière en s'adressant à Mike.
- Nous laisserons le sport décider, répondit le quaterback avec un clin d'oeil au basketteur.
- Je n'aurais pas mieux dit, enchérit ce dernier.
- Vous n'êtes qu'une bande de goujats. Vous allez voir quand je donnerais l'ordre à Princess de vous attaquer.
- Bouh, j'ai peur », dirent de concert les deux sportifs.
Spencer sonna la fin de la récréation lorsqu'il aperçut le dernier candidat.
« Allez les mioches, on se calme. Vous aurez tout le temps pour ça à l'intérieur. Hey, toi, tu peux pas marcher plus vite ? »
Le benjamin hésitait à rejoindre les autres.
En même temps, vu les excités du bocal, je peux le comprendre. Mis à part le gamer, l'intello et le passionné d'échecs, ils sont bien barrés. Comme dit Lydia, tant pis pour lui, il n'avait qu'à pas tenter le diable. Même s'il pensait vu son âge qu'on ne le prendrait pas. Il n'a pas menti sur son identité, c'est qu'un gamin.
« N'aie pas peur, on va pas te manger. Hey, vous pouvez pas le rassurer, vous ? Il va faire fuir la ménagère.
- Pas grave, ça fera un candidat de moins, chantonna Mike.
- J'aime quand tu parles comme ça, Naza ne l'aurait pas choisi de toute façon. Je sens des ondes négatives tout autour de lui, enchérit Babeth.
- Vous êtes vraiment des crétins vous deux. Si on n'est pas dix, le jeu ne peut pas commencer, s'indigna Kate.
- On t'a pas sonné l'intello, mais tu marques un point, concéda James. Allons accueillir le mouflet.
- Viens ici petit. Je suis sûr que Princess va t'aimer.
- Ta chienne va l'aimer ? Moi, c'est ta chatte que je veux, lança Mike.
- Aucun de vous deux ne touchera ma chatte, fulmina l'héritière avec un regard noir aux deux sportifs.
- Ne les écoute pas, je pense qu'on va bien s'entendre. Je parie que tu aimes les jeux vidéos, dit Benjamin pour apaiser les esprits.
- Il n'y a rien de mieux qu'une forêt humide, continua Mike.
- Celle de Babeth s'ouvre à toi, Ô grand Naza.
- En attendant, fermez-là. Vous faites peur au mioche, affirma Luke.
- On t'a pas sonné l'intello.
- C'est moi l'intellectuel, pas lui, répliqua Kate.
- Je parie que je ne fais qu'une bouchée de toi aux échecs.
- Je te laisse la victoire aux échecs, mais pour le reste c'est moi la plus intelligente.
- J'ai la dalle. Si vous vous taisiez pour qu'on puisse rentrer faire honneur au buffet. Si tu veux, je peux te donner un beignet. Mais dans ce cas, tu dois approcher. » conclut Suzanne.
Norman faillit prendre ses jambes à son cou. Jamais il n'aurait dû être accepté pour cette émission. Désormais, il se sentait piégé. D'autant plus que ses compagnons semblaient bien frappés. Il voulait voir l'envers du décor, mais maintenant qu'il était aux portes, il ne pensait qu'à s'enfuir !
L'adolescent prit une grande inspiration. Il devait se calmer, ses partenaires avaient un fort caractère, mais cela lui permettrait de grandir plus rapidement. De plus, il aimait les défis. Il désirait participer afin de montrer que l'intelligence et l'entraide pouvaient éclairer ce genre de programme. C'était sa mission et il ferait tout pour la réussir. Il s'avança et fit face à la femme avec son chien.
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