Lundi 14 mars 2016

Au XVIe siècle les Européens pillent les temples et les palais d'Amérique du Sud et rapportent des tonnes d'or en Occident. Les principaux bénéficiaires ; nobles, grands bourgeois et commerçants, n'éprouvent aucun scrupule en bâtissant leur fortune sur le pillage et l'asservissement d'un peuple.

Qu'a-t-il fait d'autres cet explorateur que de poser le pied sur une terre inconnue et d'y planter un écriteau sur lequel il avait inscrit : "Ceci est à moi".

Ce brigandage entraîne deux conséquences : Les riches deviennent encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres car cet afflux d'or génère une inflation qui défavorise les plus démunis.

Ce fait historique me fait songer à cette citation : « Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. »Blaise Pascal (1623-1662 - Pensées, Divertissement)

Bien évidemment cette phrase n'est pas à interpréter dans un sens littéral. Pascal veut condamner la convoitise, l'avidité, la cupidité.

Une citation en appelle une autre : « N'embellis pas ton extérieur; c'est par ton genre de vie qu'il faut t'embellir.»

Thales de Milet, 624 - 546 av. J.- C.

Il faut savoir se contenter de ce que l'on a et sortir de sa chambre non pas pour conquérir des territoires et des richesses mais pour explorer et comprendre l'humanité.

La richesse en soi n'est pas condamnable, mais je doute qu'elle puisse rendre heureux et surtout je crains qu'elle ne soit établie qu'au détriment des autres. Ce n'est pas le fait d'être riche qui est contestable, mais c'est le fait d'être riche alors que d'autres sont dans la misère. "Sans cesse le progrès, roue au double engrenage, fait marcher quelque chose en écrasant quelqu'un" Victor Hugo.

Dans notre monde le déséquilibre entre les riches et les pauvres est immense et l'écart se creuse chaque jour davantage. Aujourd'hui, trois milliards de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.

"Les statistiques abondamment diffusées montrent que l'inégalité dans l'accès aux ressources atteint un niveau monstrueux : les quelques centaines de personnes les plus riches totalisent des revenus supérieurs à ceux du milliard d'hommes les plus pauvres" Albert Jacquard (Nouvelle petite philosophie - Stock).

En d'autres termes, si les quelques centaines de personnes les plus riches acceptaient de limiter leurs revenus à un salaire moyen de cadres supérieurs (salaire déjà très confortable), cela aurait pour conséquence de permettre à un milliard d'hommes de sortir de la misère.

Comment peut-on justifier ces différences ? Un homme qui gagne cent fois plus que son employé est-il cent fois plus intelligent ? cent fois plus fort ? travaille-t-il cent fois plus ? Et quand bien même la réponse à ces questions serait oui, il faut s'en poser encore une : est-il cent fois plus méritant ?

Voilà des réflexions bien simplistes me direz-vous ? Tant mieux elles devraient être comprises par tout le monde. A tout prendre je préfère l'excès de simplicité à l'excès d'argent.