Chapitre 8 - Résurrection
Bip… Bip… Bip… Bip…
Quelle est cette étrange sensation ? Il y a quelques secondes, j’étais en famille, on était rassemblé autour d’une grande table avec plein de délicieux plats, tout le monde discutait et riait à gorge déployée, j’étais en train de jouer à des jeux de société avec mes cousins. Puis j’ai entendu ce bruit qui a résonné dans ma tête, de plus en plus fort, jusqu’à ce que je ne voie plus rien. Le noir complet. Mais bizarrement, c’est maintenant que je me sens le plus vivant.
Instinctivement, je comprends alors que ce n’était qu’un long rêve et que je viens de me réveiller. Le bruit incessant de mes signes vitaux résonne au milieu de cet environnement silencieux. Enfin, presque silencieux. J’entends tout particulièrement ma respiration, qui est accentuée par cette chose que j’ai sur le visage, cette chose qui m’envoie de l’air dans la bouche et dans le nez. Où suis-je ?
J’entrouvre péniblement les yeux mais je ne vois pas grand-chose. Un ensemble de formes floues et de couleurs saturées me brûlent la rétine et m’empêchent de les ouvrir en grand et d’y voir clair. Mais une forme plus massive, plus sombre que les autres attire mon attention. L’information traverse mes connections synaptiques jusqu’à mon cerveau, qui analyse les données et qui en déduit qu’il s’agit d’un organisme vivant. Craignant l’inconnu, il identifie directement cette forme à une source de danger.
Pourtant cette forme, si proche de ma jambe, paraît inanimée. J’approche ma main de cette forme qui attise ma curiosité, machinalement j’ai envie de l’atteindre, de l’attraper, de la maîtriser. Je l’effleure du bout des doigts et la sensation au toucher m’est rassurante. Une infinité de filaments très fins et très doux qui me paraissent étrangement familiers. Cette sensation semble provenir d’un heureux souvenir.
Mais la forme, au contact de mon épiderme, se met à se mouvoir. Elle paraît de plus en plus imposante, de plus en plus dangereuse. Je retire ma main dans l’affolement. Mais quelque chose l’agrippe, la retient. Je ne peux plus bouger mon bras, je suis pris au piège mais pourtant je n’angoisse pas. Je suis même apaisé, ma main se réchauffe au contact de cette entité bienveillante.
? : Niels ! Oh putain, Niels, t’es réveillé ?
Cette voix, je la connais. La forme se rapproche de plus en plus près de moi. Elle devient de plus en plus claire, de plus en plus nette. Bientôt, j’arrive à reconnaître la forme d’un visage humain, et je ne tarde pas à l’identifier. C’est Aleksy.
A : J’ai eu si peur, j’ai cru que t’allais mourir !
Mourir ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui m’est arrivé ? Soudain, des images me reviennent. Les toilettes du lycée, un grand miroir, mon visage blême et souillé, mes vêtements maculés de sang. Une grande douleur. Puis plus rien.
Ma vue étant revenue progressivement, j’arrive enfin à apercevoir clairement le visage d’Aleksy. Son visage irradie de bonheur, le bonheur de pouvoir me retrouver. Ses yeux sont humides et de grosses cernes sont dessinées sous ses paupières. Il n’a pas dû dormir beaucoup ces derniers jours. D’ailleurs, c’est bizarre, il ne me semblait pas les avoir remarquées avant que je perde connaissance.
A : Je vais prévenir les infirmières que tu es réveillé ! Et je vais prévenir ta mère aussi !
Aleksy appuie sur le bouton poussoir posé à proximité de mon lit. Puis, directement après, il se précipite sur son téléphone et tape à toute vitesse un SMS, sûrement à destination de ma mère. L’infirmière ne tarde pas à arriver dans la chambre.
Infirmière : Bonjour, qu’y a-t-il ?
A : Mon ami vient de se réveiller !
Infirmière : Oh je vois, c’est une bonne nouvelle ! Je dois vérifier si tout est ok et ensuite je contacte le docteur !
L’infirmière se rapproche de mon lit et observe les informations affichées sur les écrans.
Infirmière : Tout va bien, son rythme est stable. Comment vous sentez-vous jeune homme ? Avez-vous des maux de tête, des douleurs musculaires, des nausées ?
Je lui fais signe que non de la tête, mais ça me demande un certain effort pour le faire.
Infirmière : Parfait, si vous vous sentez fatigué c’est normal. Vous venez de vous réveiller et ça va vous prendre un petit moment avant de reprendre pleinement vos moyens. Faites le moins d’efforts possibles et restez calmement allongé le temps que le docteur arrive. Et vous, n’hésitez pas à nous appeler si vous constatez le moindre problème.
A : Très bien, merci beaucoup.
Infirmière : Je vous en prie.
L’infirmière ressort de la chambre. Aleksy se réinstalle juste à côté de moi et m’observe avec un immense sourire. Je perds mon regard dans ses yeux bruns. J’aperçois une toute nouvelle lueur, quelque chose a changé dans sa façon de me regarder. J’ai comme l’impression que beaucoup de choses se sont passées pendant que j’étais inconscient. D’ailleurs, combien de temps l’ai-je été ?
Le portable d’Aleksy se met à vibrer. Il le sort précipitamment de sa poche et décroche sans perdre de temps.
A : Oui, Karen ?
…
A : Oui, il est réveillé ! Il est juste à côté de moi !
…
A : Oui, il va bien, l’infirmière vient de passer et elle a dit que tout était ok ! Le docteur devrait pas tarder à passer lui aussi !
…
A : D’accord, super, je suis sûr qu’il a hâte de vous voir !
…
A : Ça marche, à tout de suite !
Il raccroche le téléphone.
A : Tes parents arrivent ! Ils seront là dans une dizaine de minutes, je pense !
Je n’ose même pas imaginer l’angoisse qu’a dû avoir ma mère quand elle a appris la nouvelle, elle a sûrement frôlé la syncope. Même mon père s’est absenté de son poste pour être là, je suis content de le voir même si j’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances.
Aleksy a replongé ses yeux dans les miens. Je suis comme hypnotisé par son regard. Dès que je croise le sien, toutes mes inquiétudes s’envolent. Je suis comme apaisé, sans crainte ni peine. Je sens mon cœur tambouriner à l’intérieur de mon corps affaibli. Je pose ma main sur la sienne, je ne pense même pas à une quelconque gêne, j’ai juste envie de le faire, de sentir la chaleur de sa peau. Il ne me repousse pas, il sourit encore plus et laisse sa main sous la mienne.
A : Je me répète, mais j’ai eu la peur de ma vie quand je t’ai vu t’effondrer là-bas. J’ai imaginé les pires trucs et j’ai paniqué, je savais plus quoi faire. Mais j’espère que maintenant c’est du passé, que ça n’arrivera plus jamais. J’ai pas envie de revivre ça, j’ai pas envie que tu revives ça.
Ses paroles sortent du cœur, elles sont pures, honnêtes. Je réalise à quel point j’ai la chance d’avoir quelqu’un comme lui, peu de gens peuvent se vanter d’avoir un ami aussi exceptionnel.
Aleksy change de sujet et commence à se remémorer nos années d’enfance, quand on était ensemble à l’école. Il parle encore et encore, sans s’arrêter, comme s’il voulait rattraper toutes les années perdues. Et je bois toutes ses paroles. Chaque mot qui sort de sa bouche est précieux, je n’ai jamais été aussi attentif en écoutant quelqu’un parler.
Pendant qu’il me rappelle, en rigolant, la fois où j’ai malencontreusement tiré sur le pantalon d’une des filles de la classe pendant un cours de sport, dévoilant sa culotte à nos autres petits compagnons, j’entends la porte s’ouvrir et je vois apparaître mes parents. Aleksy se relève aussitôt et le contact entre nos deux mains s’efface, à mon plus grand regret. Ma mère, en me voyant, explose en larmes, de joie bien évidemment, et mon père affiche un sourire rarement vu sur son visage d’habitude si sérieux.
K : Mon bébé, mon ange, j’ai eu tellement peur ! Tu m’as tellement manqué ! Je suis si désolée de ne pas avoir été là quand tu t’es réveillé, heureusement qu’il y avait Aleksy. Je suis une mère indigne !
Père de Niels : Karen, je t’ai déjà dit que ce n’était pas ta faute. Ça faisait deux jours que tu n’avais pas dormi, tu tenais à peine debout.
K : Je sais bien Jakob, mais quand même ! Je n’étais pas là quand il en avait besoin et je m’en veux !
J : Il ne t’en voudra pas. Rassure-le plutôt.
K : Tu as raison, désolé mon ange.
Comment ça, deux jours ? Mais… pendant combien de temps j’ai perdu connaissance, moi ? Je suis paumé, j’aimerais pouvoir leur poser tant de questions mais j’en suis incapable pour l’instant. Mon cerveau n’arrive plus à suivre ce que mes parents me disent, trop occupé à gérer mes questions intérieures.
La porte s’ouvre à nouveau et cette fois-ci, je vois apparaître un homme très grand, en veste blanche, avec un masque bleu sur le visage et des gants bleus également. Je devine assez facilement qu’il s’agit du docteur dont l’infirmière avait parlé tout à l’heure. Il déplace son masque au niveau de son cou et m’adresse un grand sourire très rassurant.
Docteur : Bonjour à vous et ravi de te voir réveillé, Niels. Je suis le Docteur Beaudry et c’est moi qui t’ai pris en charge lors de ton hospitalisation. L’infirmière m’a informé de ton état et tu as l’air en forme ! C’est rassurant.
Il se rapproche du lit et serre la main d’Aleksy et de mes parents. Puis, il s’installe à côté de mon lit.
Dr. Beaudry : Tu as été dans le coma pendant quatre jours. Alors, nous allons devoir faire une batterie de tests pour voir où en sont tes capacités cognitives et motrices. Même si c’est sur une courte période, il se peut qu’il ait pu provoquer des lésions cérébrales superficielles ou plus importantes.
Je suis sous le choc. Pendant quatre jours ! Je n’ai rien vu venir, je ne m’en suis pas du tout rendu compte à mon réveil.
Dr. Beaudry : Tout d’abord, si tu comprends ce que je dis depuis tout à l’heure, fais-moi signe de la tête.
Je hoche la tête verticalement.
Dr. Beaudry : Très bien. Peux-tu cligner des yeux facilement, ou même sourire ?
Je cligne des yeux plusieurs fois mais lentement, et je lui montre mon plus grand sourire.
Dr. Beaudry : Parfait, les muscles de ton visage sont réactifs. Maintenant, si je mets un doigt devant tes yeux et que je le déplace, comme cela, arrives-tu à le suivre du regard ?
Je réussis à suivre son doigt du regard sans réelle difficulté.
Dr. Beaudry : Ok, la vue n’a pas l’air affecté. Peux-tu lever ton bras droit s’il-te-plaît ?
Je lève mon bras droit, sans trop de force cependant.
Dr. Beaudry : Bien, peux-tu me serrer la main ?
Je lui serre très mollement la main qu’il me tend.
Dr. Beaudry : Ne t’inquiètes pas pour ce manque de vivacité, c’est tout à fait normal. Maintenant, un petit calcul, si je te dis 5+3, qu’est-ce que tu me réponds ?
Il me tend un stylo débouché et il tient une ardoise devant moi. J’inscris un 8 un peu tordu mais tout à fait lisible.
Dr. Beaudry : Parfait ! Tous ces résultats sont très encourageants. Maintenant, nous devons vérifier s’il est capable d’assurer son activité respiratoire sans assistance médicale. Lorsque je retirerai le masque, respire doucement sinon cela risque d’être douloureux.
Le docteur se rapproche de la machine, appuie sur un bouton, en tourne lentement un autre, et je ne sens plus le vent s’engouffrer. Je suis ses indications et je respire doucement. De ce côté-là, pas de problème, je respire sans difficulté et ça rassure tout le monde. Il retire le masque de mon visage et je me sens déjà moins confiné, plus léger.
Dr. Beaudry : C’est bien, ta respiration est régulière. Est-elle douloureuse ?
Je lui fais signe que non de la tête.
Dr. Beaudry : Très bien, passons aux derniers tests. Peux-tu avaler et tousser ?
J’avale ma salive sans problème mais l’étape de la toux est bien plus compliquée, j’ai du mal à expulser de l’air.
Dr. Beaudry : Ok, le test de la toux n’est pas très concluant. Essaye de prononcer quelques mots simples et courts. Essaye par exemple de dire « je, tu, il, elle, on, nous, vous ».
Je tente de prononcer les pronoms qu’il me demande de réciter mais ça bloque, seulement quelques sons de voyelles étouffées sortent de ma bouche.
Dr. Beaudry : Je vois, c’est plus compliqué pour la parole mais ce n’est pas dramatique. Il nous comprend facilement et il arrive à résoudre un problème mathématique simple donc la mémoire n’a pas l’air affecté. Je pense qu’il souffre d’une aphasie de Broca.
K : C'est-à-dire ?
Dr. Beaudry : C’est-à-dire qu’il a des difficultés d’élocution dues à une lésion située dans la zone du langage de son cerveau, mais qu’il comprend ce qu’on lui dit et ce qu’il souhaite dire. Cette lésion a été provoquée par son arrêt cardiaque.
K : Alors… il ne pourra plus jamais parler ?
Dr. Beaudry : Si, mais il va devoir faire des séances régulières de rééducation avec un orthophoniste. Sa rééducation peut durer plus ou moins longtemps, mais vu son jeune âge, je suis plutôt confiant. On peut espérer que son traitement soit assez rapide.
J’ai beaucoup de mal à encaisser la nouvelle. Moi qui aie tant de choses à demander, tant de choses à dire à Aleksy, je ne peux plus. Je ne sais plus parler, je ne sais plus m’exprimer. Au fond de moi, je ressens comme une honte. La honte de ne plus savoir faire quelque chose que l’on apprend à faire durant ses premières années d’existence. Aujourd’hui, j’ai moins de discussion qu’un enfant de deux ans. Et c’est difficile de l’accepter. Mon visage fermé provoque les larmes de ma mère, et l’embarras d’Aleksy par la même occasion.
Dr. Beaudry : Je sais que la nouvelle est difficile pour vous, mais il faut garder espoir. Ce n’est pas irrémédiable, et ce n’est qu’une question de temps avant que tout ne redevienne comme avant. Ce qu’il te faut, Niels, c’est de la volonté, et beaucoup de soutien de la part de tes proches.
Il a raison, je dois rester fort pour mes parents, pour Aleksy. Je dois rester optimiste, et je dois aussi me dire que ça aurait pu être bien plus grave. Si je baisse les bras pour si peu, alors je baisserai les bras toute ma vie. J’ai du soutien tout autour, alors je ne peux pas me permettre de me laisser dépérir aussi facilement.
Dr. Beaudry : Il lui est toujours possible de communiquer avec vous par d’autres moyens, en attendant. Essayons avec l’ardoise. Tiens, écris-leur quelque chose.
Il me tend le crayon et me tient l’ardoise comme pour l’exercice de calcul de tout à l’heure. Je me concentre au maximum et je m’applique, pour leur écrire avec la plus grande précision dont je suis capable actuellement, un « ça va aller » bien conjugué. Le docteur me sourit et leur montre le résultat. Leur visage retrouve le sourire également, et le mien suit le mouvement. Voilà, c’est mieux comme ça.
Dr. Beaudry : C’est bien Niels, c’est cette mentalité qu’il faut avoir pour guérir rapidement. Maintenant que je suis sûr que tu comprends la majeure partie de ce qu’on te dit, je souhaiterais t’expliquer ce qui t’est arrivé, si tu es d’accord. Tes parents et ton ami sont déjà au courant et j’ai l’aval de tes parents quant à ta décision. Souhaites-tu savoir ?
Je lui réponds par un « oui » de la tête plus énergique que les précédents. Je suis suspendu à ses lèvres, c’est ce que j’ai envie de savoir depuis que je suis conscient de ma situation.
Dr. Beaudry : Je vais essayer de résumer du mieux que je peux. Tu as fait une thrombopénie, c'est-à-dire que ton nombre de plaquettes dans le sang était, au moment de ton saignement de nez, beaucoup trop faible et donc la coagulation sanguine s’est mal effectuée. On a cherché les causes de cette thrombopénie, et on a découvert que tu es atteint d’une anémie pernicieuse. C’est une maladie auto-immune, qui se déclenche toute seule dans ton corps, sans facteur extérieur. En fait, ton corps a du mal à absorber la vitamine B12 qui est nécessaire pour la formation de tes plaquettes. D’où le saignement de nez. Heureusement, tu es encore jeune et ton anémie ne s’est pas assez développée pour provoquer des troubles neurologiques. Il te suffit juste de prendre un traitement substitutif en vitamine B12 tous les jours et ce, jusqu’à la fin de ta vie. La maladie sera alors totalement inoffensive.
J’ai un peu de mal à faire les liens entre tous les termes qu’il m’a énoncé mais j’ai retenu l’essentiel. Ça fait toujours peur d’apprendre que l’on a une maladie peu commune et qui peut avoir de graves conséquences. Mais heureusement pour moi, le traitement est léger, je vais juste devoir prendre une gélule tous les jours, rien de plus.
Dr. Beaudry : Seulement, mes confrères et moi sommes dubitatifs. Ni l’anémie pernicieuse ni la thrombopénie n’expliquent ton arrêt cardiaque et encore moins ton coma. Même, il est impossible qu’un caillot de sang se soit formé alors que ton sang avait du mal à coaguler. Nous avons passé une série de tests et de radios mais nous n’avons rien trouvé. Aucun problème au niveau du cerveau ni au niveau du cœur. Nous avons pensé à une nouvelle forme d’anémie pernicieuse, mais c’est très peu probable. Donc nous continuons nos recherches pour connaître la source de tes complications.
Je suis tout de suite beaucoup moins rassuré. S’ils ne savent pas ce qui a provoqué mon arrêt cardiaque, alors je suis toujours en danger. Je pourrais en refaire un à tout moment, peut-être même tout seul, sans personne pour m’aider. Cette nouvelle me plombe le moral.
A : Si ça se trouve, vous avez peut-être soigné son problème sans faire exprès.
Malgré la situation, je souris intérieurement. Aleksy fait tout pour me rassurer et être optimiste, et je trouve ça vraiment mignon de sa part. Le docteur sourit aussi face à cette déclaration pleine d’innocence, mais il se doit d’écarter tous les faux espoirs.
Dr. Beaudry : Impossible, nous lui avons seulement administré de la vitamine B12 et elle ne peut soigner aucun problème de…
Le docteur s’arrête soudainement de parler et son regard se perd dans le vide. Nous le regardons, tous intrigués par cet arrêt soudain. Vient-il de penser à quelque chose ? Puis il relève la tête et nous regarde, d’un air désolé.
Dr. Beaudry : Niels, ton ami a peut-être raison. Mais si c’est ce que je pense, c’est assez grave.
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