One-shot
Mes années lycées ont été dures -même si moins que mes années collèges.
Mais tu étais là. Ma camarade de classe. Ma meilleure amie. Partout où j'allais, tu venais, et je te suivais où que tu ailles. Nous étions inséparables.
Tu n'étais pas la première que j'appelais "ma meilleure amie", et les autres m'avaient également blessées ou abandonnées.
Je n'apprenais pas de mes erreurs.
A l'époque, je te passais tout, parce que j'étais terrifiée à l'idée d'être seule. Absolument terrifiée. Alors, quand tu te moquais "gentiment", je rétorquais, cela nous faisait rire.
Et quand tu as décidé de ne plus m'adresser la parole pendant trois semaines parce que j'avais fait un dessin de toi et de ton crush, et que ce dernier l'avait vu, j'ai cru que j'allais me noyer. Trois semaines pendant lesquelles tu m'as ignoré, ou punie en me dédaignant et en m'humiliant publiquement, jusqu'à ce que je te présente d'énièmes excuses et que tu daignes les accepter.
Quand, pour une fois, j'avais la bonne réponse à une question posée par un professeur -et pas toi-, et que je me suis tournée vers toi avec un sourire, fière de moi et de mes progrès, tu m'as rabroué avec un "pour une fois que tu sais quelque chose", j'ai cru qu'on me piétinait le coeur. Oui, j'avais des difficultés en classe, et tu étais la meilleure élève. Tu me regardais de haut, avec condescendance.
Tu avais du mépris, et en même temps, tu étais jalouse... parce que j'avais quelqu'un dans ma vie. Cette personne est toujours là, et toi tu étais seule. Peut-être que tu voulais me faire payer ta solitude amoureuse.
La fin du lycée et deux facs différentes m'ont permis de comprendre qu'en réalité, tu m'avais bien trop blessée pour que je te pardonne, ou que je me laisse faire. La méchanceté qui a suivi, les mots cruels qui ont franchis tes lèvres lorsque nous nous sommes revus, toute notre bande, ont été les derniers. Cette fois, je me suis défendue. Cette fois, tu étais celle qui se faisait humilier, et le sourire qui s'est étiré sur les lèvres de tous nos amis m'ont permis de réaliser qu'en vérité... tu n'étais pas aimée.
C'était il y a des années, et depuis, tu ne m'as plus adressée la parole. Tu étais si fière d'avoir été admise dans une grande école... dans laquelle tu as échouée. Tu étais si méprisante en me parlant de tes projets d'avenir... et tu as échoué. Tu étais si pressée d'avoir ton premier petit copain... et il t'a quitté.
Au final, tu as voulu voler bien trop près du soleil, et tu t'es écrasée en beauté.
Sans rancune.
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