La harde du soleil et la lune

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Confortablement installé dans ma caverne, je levais les yeux vers le soleil levant. La brume, entourant les montagnes s’étalant devant moi, était chassée par les rayons chauds de l’astre jaune.

Le brame grave de l’un de mes compagnons se répercuta dans l’immensité rocheuse. C’était le signal du départ. Autour de moi, tous se levaient. Les mères récupéraient leurs petits, tandis que les fils scrutaient l’horizon, leurs bois pointés vers notre destination.

En quelques instants, les flancs de la montagne sur laquelle nous nous étions abrités étaient plein de cette harde si injustement touchée par le malheur.

Un deuxième brame. Et l’envolée. Tous déployèrent leurs ailes grises et s’élancèrent dans le vide. Les sabots quittaient la pierre, les plumes s’envolaient en tourbillonnant.

Nos têtes dorées captaient la lumière solaire et s’illuminaient, offrant un incroyable contraste avec le reste de nos corps argentés.

C’est cette diversité dans notre plumage et dans nos poils qui explique notre fuite précipitée. Car l’homme cupide aimait contempler nos dépouilles empaillées, qu’il gardait comme trophée de chasse. Alors nous fuyons, encore et encore, chaque fois plus loin. Mais nous ne sommes jamais en sécurité, poursuivis par toujours plus de monde.

Alors nous nous sommes décidés. Nous en avons fini avec ce monde barbare et sanglant. Aujourd’hui, nous partons dans un endroit où personne ne pourra jamais nous retrouver, quitte à braver les tempêtes et la mort. Jamais nous ne nous rendrons à ceux qui nous ont volé tant des nôtres. Nous ne nous laisserons pas faire. Notre espèce ne disparaitra pas car nous sommes forts et déterminés. Nos bois affronteront les dangers, nos plumes les vents violents des montagnes inhospitalières.

Et enfin, après ce voyage, nous rejoindrons les Terres Sacrées, là où il fait bon vivre quel que soit son espèce. Plus personne ne nous chasserait pour se vanter, car nous serons inatteignables.

Bientôt, mes amis, bientôt nous serons en paix. Père, mère, votre lignée vivra, je vous le promets.

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