Vermeil et merveilles
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Privilège du soir quand saigne le soleil
Descendent les fanaux à l'allure ballante
Que sont les cumulus au délicat vermeil
D'un ciel d'été pendu aux crevasses béantes
Privilège du temps où passe la tendresse
Au creux de l'épaule s'étale le cheveu
En geste fragile sur fond de maladresse
L'enfance meurt déjà pour tous les amoureux
Privilège du lit où glisse la caresse
La bouche sur un sein, si doux consentement
La main moite trônant sous le poids de la fesse
Le désespoir de tout, d'un rien l'enchantement
Privilège du lieu quand souffle le silence
Du beau discours absent et son auteur pareil
De son passage ici même pas un conseil
Sous la tombe, repose en paix, ma décadence
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