Chapitre 2
Te revoilà cher(e)s lecteur ou lectrice ou n’importe. Ici, tu peux être illuminati et profiter de mes divagations, de moi, Télémaque, viens, viens on est bien. Viens, mets toi à l’aise, enlève ton sous-tif’ si tu veux. Nan j’deconne, c’est une ligne de Scary Movie 1, j’adore les Scary Movie, j’adore les frères Wayans, j’adore l’humour subtile. J’adooooore, regarder danser les gens…
Donc on est partis pour le Super U avec ma dame et c’est silencieux, on oublie d’mettre la musique maintenant, on est vieux, la trentaine à tout casser. Ça évite les engueulades aussi, chacun a ses goûts et on déteste les goûts de l’autre.
Je regarde les gens déambuler dans la rue et j’me demande où il vont, à quoi ils pensent, si ce matin ils ont fait l’amour mais vu leurs gueules, non. Si y’avait pas les masques ce serait plus simple.
J’suis mentaliste vois-tu, Simon Baker, Red John, tu vois l’truc, tu connais. J’aime m’imaginer la vie des gens. Comme j’aime m’imaginer m’approcher d’une personne lentement et lui susurrer : je suis de la police. Et c’est tout. Juste voir leurs réactions tu vois. Comme, imagine tu rentres dans un ascenseur et une fois dedans tu restes en face du mur, tu ne te retournes pas pour faire face aux portes automatiques comme tout le monde fait. Juste tu rentres et tu fixes le mur pendant que l’ascenseur monte (ou descend). Apparemment ça met les gens très mal à l’aise, j’le sais car j’ai regardé MindHunter sur Netflix.
« Ils nous faut quoi pour les courses ?
Je sais pas. »
Je laisse laisse ma copine tout faire parce que je ne suis plus bon à rien et que je ne veux pas faire d’effort. Elle répond pas, la pauvre. A sa place je me quitterais et fissa. Mais elle reste. Elle serait moche, je comprendrais, mais elle est belle. Elle reste avec moi car sinon elle serait toute seule mais elle est belle et elle reste. Je crois qu’elle m’aime vraiment et que c’est son seul défaut. Tu vois, Dieu a créé l’Homme à son image et l’Homme, lui, a créé la connerie et la dépendance affective. Y’a des choses qui s’expliquent et d’autres pas. Comme quand une femme t’aime vraiment. Toi tu comprends pas.
« Bah il me reste un peu de galette ?
Non et puis c’est passé la période y’en aura plus. »
J’aime la galette, oui comme dans la chanson. J’en boufferais matin, midi, soir et la nuit. La vraie galette, à la frangipane ! Si tu prends de la galette à la pomme, je suis désolé mais tu devrais consulter cher(e) lecteur et lectrice. C’est pas normal. Parfois j’enlève la patte de ma part et je sens la frangipane t’vois ? Je renifle l’odeur du nectar des Dieux t’vois ? L’Ambroisie j’crois qu’on appelle ça, bah c’est ça.
« C’est à ton tour de payer » qu’elle me dit. J’aime pas payer. C’est comme ça. Elle, elle paie et ne se plaint pas, mais quand c’est à moi, je questionne tout ce qu’elle fourre dans le cadis. J’ai peur d’être endetté, ça va tellement vite. Le pire avec les cartes bleues c’est que tu vois pas l’argent sortir et moi, ça me donne l’impression d’être dans un jeu vidéo, je vois mon argent que sur un écran. Et ca m’angoisse car c’est pas un jeu et y a pas de code de triche pour remédier à un découvert.
Le parking est plein, on est en milieu de semaine il est à peine 11h et bien sûr, on attend qu’une mamie sorte pour lui prendre sa place de parking. Le temps, elle le prend la vieille mais j’aimerais lui dire que le temps qu’elle passe sur ce parking est débité de son temps de vie qui commence sûrement à arriver au bout. T’imagines, mourir sur le parking de Super U ?
« Mesdames, messieurs, nous nous recueillons aujourd’hui pour honorer la mémoire de Thérèse, morte sur le parking de Super U.
Ah putain Super U avec leurs foutus parkings !
Ta gueule Jackie merde !
Bah t’façon elle est morte ça doit pas la déranger. »
Donc on prend la place, il y a le débat du chariot. Tout dépend de ce qu’on va prendre et vu que mon cocktail médicamenteux me donne faim H24 on peut être sûrs que y aura au moins quelques gâteaux. Et j’ai toujours la chance de prendre le cadis avec la roue de travers tu vois c’que je veux dire ?
Donc on prends pas de chariot en faite car il n’y en a plus.
On rentre dans le magasin et comme vous sûrement, j’ai cette foutue sensation quand je passe les portiques de sécurités, même en entrant. Ces trucs ont déjà sonné sur un type qui rentrait juste j’en suis sûr. T’imagine l’angoisse ?
Le pire c’est ceux des caisses, t’as rien fais d’mal mais tu passes ces portiques avec parfois un p’tit pas chaloupé parce qu’on sait jamais. Là, si ça sonne, c’est la sueur ! Tout le monde te regarde, et la caissière te gratifie automatiquement d’un : « Monsieur ? » et là, bah tu fais quoi ? Immédiatement tu penses à baisser ton froc devant elle, te déshabiller façon Magic Mike sauf que, cher lecteur, t’es sûrement pas Channing Tatum.
Mais on vient juste d’entrer dans le Super U là. On se retrouve à l’intérieur ?! Allons-y !
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