Le temps passe. Mélanie a décidé d’emmener Inès voir un docteur pour parler de son chagrin. Alors Inès parle, pleure, et ça doit l’aider à se sentir mieux. C’est un docteur qui ne lui donne pas de médicaments, alors ça lui convient. Au début, elle ne se sent pas vraiment mieux. Elle est toujours aussi vide, et quand elle ne se sent pas creuse, c’est la colère, la peine, la douleur qui la remplissent.

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Mais le temps passe, et Inès commence à aller un peu mieux. Elle peut retourner à l’école maintenant, même si elle se sent très différente des autres. Elle évolue dans sa bulle noire et triste, tient ses distances, pendant que les autres jouent et rient. Mais au moins, les journées passent plus vite. Et parfois même, elle rit aussi.

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Le temps passe encore et Inès va vraiment mieux. Le temps applique un baume, arrondit les arêtes des sentiments les plus violents. Les souvenirs de Maman s’estompent et la douleur s’amenuise. Un peu. Pas tout le temps. Inès recommence à vivre. Sa bulle et sa vie reprennent des couleurs, progressivement.

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Inès se soigne et le temps passe. Il lui faudra du temps mais en grandissant, elle comprendra mieux les choses. Papa, noyé dans son chagrin, rongé de culpabilité, qui n’arrive pas à la regarder en face tant il s’en veut. Qui ne voit en elle que le visage de sa mère, lui renvoyant sa honte. La colère d’Inès qu’il encaisse sans broncher parce qu’il la juge amplement méritée.

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Mélanie, la maîtresse de Papa, celle par qui tout est arrivé. Qui, une fois le mal fait, a choisi de rester pour que le gâchis n’ait pas été vain, supportant la colère d’Inès et la déchéance de Papa. Qui a pris en charge Inès pour réparer sa faute et se départir sans succès de sa propre culpabilité. Qui a, grâce à ses efforts, été une bouée de sauvetage pour Inès.

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Elle-même, qui en veut à la terre entière, à commencer par Papa et Mélanie, d’avoir trahi Maman et l’avoir poussée au pire. Qui se sent responsable de ne pas avoir su retenir Maman. Mais qui en veut aussi et surtout à Maman, d’avoir baissé les bras et de l’avoir abandonnée. Elle-même qui ne se remettra jamais de n’avoir pas eu l’occasion de dire au revoir à sa Maman.

Certaines choses ne trouveront jamais d’explication ni de pardon.