Désir
La volupté qu’inspiraient de si longues jambes laissait pantois. Petits et grands les contemplaient. Le crépuscule de sa jeunesse soufflait sur les foyers abandonnés. Désir d’antan d’une couche ressuscitée, où flotte un parfum rance d’amour désabusé.
Le monde des hommes lui ouvrait des bras qu’ils voulaient sobres. Opprobre de l’innocence, gambettes nacrées gardiennes d’un feu ardent. Ici les flammes se boivent, infiniment, cambrure marquée insolemment.
Le superflu est encore loin, baignant dans les méandres de fleurs fanées. Fraîcheur d’un teint blâmé, damné, aux yeux de femmes trop délaissées. Jalousie orgueilleuse d’amourettes effrénées, les hommes, petits et grands ne cessent de la contempler.
A l’orée du désir et d’une pécheresse en repentir, résonnent des cris, et les soupirs d’une môme ne voulant plus grandir. Déconcertante facilité d’un temps maintenant qui disparaît. Le cadran dément des hommes pressés se lasse bien vite des vies passées.
Fuselage d’une beauté exacerbée, ecchymoses de Printemps, d’Hivers, et de beaucoup trop d’Étés. Elle les regarde maintenant, jadis comme elles, d’un souffle haletant, cruel… D’être si belles au naturel.
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