Quand j'étais un piano
Quand j'étais un piano
Je suis un jour qui ne veut pas se lever.
Je suis un froid qui me saisit par les deux bras.
M’oblige à me lever.
Je suis une musique qui va un peu trop fort.
Et une autre dans ma tête, entêtée.
Je suis une petite fille qui fait tout à l’envers.
Je suis un téléphone.
Une chanson de désamour.
Un baiser insignifiant.
Je suis une chanson.
Un soupçon d’illusion.
Et un téléphone qui jamais plus ne sonne.
Je suis une musique qui revient.
Un train qui passe et puis un autre.
Un autre.
Un autre…
Je suis un quai de gare où je ne fais que passer.
Je suis un quai de gare glacial.
Je suis la grande fille qui écrit dans les gares.
Je suis colère et regard frontal.
Et toujours cette musique.
Je suis un mois de janvier qui se termine.
Et tous ceux que je vivrai encore.
Je suis la rage qui le ventre me dévore.
Et tous les bonheurs qui me rendent amoureuse.
Je suis une petite fille qui rêve d’apprendre le piano.
Je suis amoureuse d’un piano.
Et de cette musique revenue.
Je suis le piano.
Et tous les êtres qui me manquent.
Quand la musique s’en mêle.
Alors peut-être que je suis tous les grands auteurs et les compositeurs qui n’étaient que des hommes.
Je ne suis pas un homme.
Mais personne ne me croit.
Je suis ce matin qui s’était levé quand même…
Et toutes les éternités du monde…
Je n'étais peut-être qu'un rêve.
Je n’étais même pas là.
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