Chapitre dix : Les douze coups de minuit sonnèrent et...

14 minutes de lecture

24 décembre 2020

Douze jours... Adrien n'avait pas revu André depuis douze jours. Il pensait le retrouver un soir dans le brouillard de Normandie qui n'avait d'ailleurs pas refait son apparition depuis le fameux dîner, mais rien... Pas de nouvelles. Il avait bien pensé à lui rendre visite mais pourquoi aurait-il fait ça alors qu'il lui avait affirmé ne plus vouloir le voir ?!

-Ha... Je ne sais vraiment pas ce que je veux... murmura-t-il pour lui-même.

Un miaulement se fit entendre avant qu'une boule de poils noirs ne fasse son apparition en se frottant contre ses jambes.

-Coucou, mon Francis ! Tu as bien dormi ?

Un ronronnement lui répondit. Francis se laissa ensuite tomber d'une manière pas très gracieuse à côté du pot de peinture d'Adrien. Le jeune homme qui avait réussi à réparer une des gigantesques lanternes du phare, avait depuis entreprit de repeindre les murs de cette pièce dans un beau bleu foncé rappelant la mer déchaînée. S'occuper autant qu'il le pouvait l'aidait à essayer de ne pas trop penser à un bel homme aux cheveux bruns qui le regardait avec une sorte d'adoration qui le bouleversait complètement. Alors que son cœur était déjà pris... C'était à n'y rien comprendre !

-Ha la la ! Allez ! Arrête de penser ! Oublie-le ! s'encouragea Adrien.

Il jeta un coup d'œil à son travail. Il avait bien avancé ! La pièce était presque terminée d'être habillée de bleu. Et franchement, il était plutôt content de lui et trouvait que c'était joli, rendant la pièce plus lumineuse, plus joyeuse.

-Bon. Mon petit Francis, il va être temps de me préparer !

Adrien avait été invité par Alfred et Corentine au repas du réveillon de Noël. Cette invitation lui avait encore une fois réchauffé le cœur. Ce couple était vraiment adorable ! Leur fille, Cléo, serait également présente. Il avait appris qu'elle était professeure des écoles comme sa mère, et serait accompagnée de son mari.

Pour l'occasion, il avait sorti une belle chemise blanche, un pantalon noir et la veste qui allait avec. Pas de pull de Noël aujourd'hui ! Il voulait être élégant ! Un petit coup de peigne, du parfum, sa jolie montre qu'un de ses amis lui avait acheté pour son anniversaire d'il y a deux ans et il était fin prêt ! En parlant d'amis, Nicolas, son ancien collègue au musée qui avait son âge et avec lequel il avait construit une belle amitié, l'avait appelé une semaine auparavant afin de savoir plus en détails s'il allait bien. Depuis son arrivée, Adrien n'avait envoyé que quelques sms à ses amis, aucune conversation via Skype ou autre, ou même au téléphone. C'était les vacances pour certains d'entre eux, il préférait les laisser tranquilles, surtout qu'il avait été pas mal occupé. Les journées passaient vraiment très vite !

Alors, lorsqu'il avait vu le prénom de son ami s'afficher sur l'écran de son portable, il avait compris qu'il s'était montré trop distant et s'était empressé de répondre. Leur conversation s'était essentiellement portée sur deux points : sa nouvelle vie avec Francis au sein du phare en Normandie et André.

Ça lui avait fait du bien de parler avec lui. De son incompréhension envers l'attitude d'André, de ses doutes mais aussi des rencontres qu'il avait faites, de la mer, des beaux paysages que cette ville portuaire lui offrait... En bref, avoir une conversation amicale, entendre la voix de Nicolas, ne pas être seul pendant plus d'une demi-heure au téléphone lui avait fait plus de bien qu'il ne le pensait. Évoluait-il avec le temps ? Ou s'être éloigné de tout ce qu'il connaissait, l'avait plus atteint qu'il ne le croyait ? Sans doute un peu des deux. Il ne saurait pas expliquer pour quelle raison mais plus le temps passait depuis qu'il avait emménagé et plus il se sentait différent, en pleine évolution.

Il s'était même mis à manger des aliments qu'il n'aimait absolument pas avant ! Mais lorsqu'il avait fait ses courses dans le supermarché, en passant dans tous les rayons, il avait acheté des choses qu'il n'achetait pas habituellement. En les voyant, il en avait eu soudainement très envie et n'avait pas réfléchi plus que ça en les mettant dans le caddie. Et puis, malgré le mal-être qu'avait fait naître André en lui, il se sentait tout de même plus ouvert au monde. À tel point qu'il avait rendu de lui-même, deux visites à Corentine et Alfred ! Ce qui ne lui ressemblait pas...

Même ses écrits semblaient un peu différents. Depuis plusieurs années, à vrai dire depuis la fac, il aimait écrire des histoires horrifiques. Il avait toujours aimé en lire et un jour, il s'était lancé dans l'écriture et ça lui avait énormément plu ! Pourtant, une semaine plus tôt, il avait commencé à écrire une histoire d'amour entre deux hommes que le temps séparait avant de finir par réunir. Une histoire... romantique. Voilà qui était surprenant et à l'opposé de son registre habituel !

Il aimait toujours la solitude mais plus autant... Une fois de temps en temps, ne pas être seul lui faisait du bien, c'est ce qu'il découvrait avec étonnement. Enfin... Pas la peine de se pencher dessus ! C'était sans doute dû à sa nouvelle vie et ses surprises ! Car contrairement à ce à quoi il s'était attendu, il n'était pas vraiment seul en Normandie. Alfred passait même deux fois par semaine pour être sûr que tout allait bien et qu'il n'avait pas besoin d'aide. Adrien le soupçonnait de s'ennuyer un peu dans sa récente retraite. Il avait donc décidé qu'il lui demanderait certainement un coup de main pour le prochain travaux qu'il entreprendrait au phare. L'expérience du sexagénaire était après tout la bienvenue !

Il avait également été invité à manger chez lui et son épouse à deux reprises. Et puis, Nicolas avait promis de venir passer quelques jours lors de son prochain congé. Oui, finalement, contrairement à ce qu'il pensait, il n'était pas seul.

Miaou !

Ah, oui ! Décidément, il n'était vraiment pas seul ! Francis était toujours là, à ses côtés ! Et là, maintenant, ce qu'il voulait, c'était manger !

-J'ai compris, malotru ! Attends deux secondes et je m'occupe de toi.

Adrien jeta un coup d'œil à l'image que lui renvoyait le miroir et ne se trouva pas si mal dans son costume foncé qui mettait ses cheveux clairs en valeurs ! Oui, il était prêt pour une soirée qu'il espérait sympathique. Ça faisait un moment qu'il n'avait pas assisté à un repas de famille. Les siens étaient si mouvementés qu'il avait fini par y mettre un terme.

Son homosexualité n'était pas acceptée par sa famille. Il en avait eu marre des remarques sur une potentielle relation avec une femme qui lui faciliterait la vie ! Comme s'il pouvait ! Il n'avait pas choisi d'être attiré par les hommes mais c'était ainsi ! Pourquoi se forcer à être en couple avec une femme et la rendre malheureuse tout en se rendant malheureux ? Pour plaire à sa famille étroite d'esprit ? Certainement pas ! Alors, il avait coupé les ponts. Et même s'il ne regrettait pas cette décision, parfois certaines personnes lui manquaient. Son enfance et adolescence n'avaient pas été malheureuses, après tout. Les choses avaient changé une fois qu'il avait parlé de son attirance pour les personnes appartenant au même genre que le sien alors que sa mère voulait lui présenter la fille d'une de ses collègues. Il en avait eu marre et avait tout déballé. Il n'y avait pas eu de cris ni de larmes mais des regards emplis de dégoûts et surtout de déception. Personne n'avait arrêté de lui parler ou presque personne plutôt s'il prenait en compte des cousins et oncles et tantes. Cependant, il avait vite compris que ceux qui lui parlaient encore, pensaient sans doute qu'il s'agissait d'une phase, qu'il se cherchait et voulait faire des expériences avant de se rendre compte que les femmes, c'était mieux. Ouais...

Pendant des années, il avait subi leurs remarques sur son célibat, sur le fait qu'il serait temps qu'il se mette en couple avec une femme et pense à fonder une famille car « c'était ça, la vie » ! Mais bien sûr... Finalement, après une remarque de trop et une bonne dispute, il avait décidé qu'il était mieux pour lui de se séparer de sa famille. Même si c'était dur, il était préférable de se séparer des gens toxiques !

Un miaulement le ramena à la réalité.

-Oui, oui ! J'ai compris ! Désolé !

Ah, les chats ! Ces petites créatures autoritaires et en même temps, tellement adorables ! Adrien n'y résista pas et s'empressa d'ouvrir une boîte de pâtée qu'il versa dans la gamelle de monsieur ainsi que des morceaux d'escalope de dinde. C'était le réveillon ! Francis aussi avait le droit à un bon repas !

Après une dernière caresse et son manteau enfilé, Adrien sortit du phare et s'engagea sur le chemin menant chez le couple qui l'avait si bien accueilli dans cette ville. Alors qu'il arrivait devant la barrière, il aperçut une silhouette masculine et se stoppa en comprenant de qui il s'agissait.

-Bonsoir, Adrien.

-Qu'est-ce que tu fais là ? demanda le jeune homme d'une voix excédée.

Il ne s'attendait tellement pas à le voir ! Et il se détestait pour sentir son cœur se remplir de joie en sa présence ! André s'avança vers lui qui ne bougea pas.

-Adrien, laisse-moi t'expliquer. Il y a eu un malentendu...

-Ha ! s'exclama joyeusement Alfred qui fit sursauter les deux hommes en ouvrant la porte d'entrée. Je savais bien que j'entendais des voix ! Entrez vite au chaud !

Les deux hommes s'avancèrent comme demandé jusqu'à l'entrée et ce fut presque à contrecœur pour Adrien qui n'était plus si heureux d'être ici ce soir. Une fois les manteaux et écharpes retirés, ils se dirigèrent vers le salon dans lequel une jeune femme d'une trentaine d'années et un homme du même âge étaient déjà installés devant le feu de cheminée. Il devait s'agir de Cléo et son époux. Ces derniers se levèrent pour venir les saluer et les présentions commencèrent.

Une fois à table, Adrien fut obligé de s'installer à côté d'André car en face de lui, se trouvait Cléo et Étienne, son mari, et à chacun des deux coins de la table, les hôtes. André continuait de le dévorer du regard, ce qui le mettait mal à l'aise. Ce dernier était d'ailleurs très élégant. Il portait une chemise d'un blanc immaculé mettant sa large carrure en valeur et un pantalon noir à la coupe droite. Ses beaux cheveux sombres étaient élégamment attachés sur sa nuque à l'aide d'un ruban noir. Il était à couper le souffle.

Quelle sensation ce serait de passer mes doigts dans ses longs cheveux épais ? Ah....

Adrien se força à arrêter de fantasmer et à se concentrer sur la réalité.

Tout à l'heure, Alfred les avait interrompus. Qu'avait voulu dire André par « un malentendu » ? S'agissait-il d'une excuse bidon qu'utilisent les personnes infidèles et qui n'assument pas ? Ou... autre chose de bien moins sordide ? Il ne le saurait sans doute pas tout de suite...

Le copieux repas de fêtes avait commencé dans une bonne ambiance. Corentine et Alfred étaient aussi chaleureux que d'habitude. Leur fille et leur beau-fils étaient des personnes souriantes et avenantes qui discutaient facilement. Le sapin brillait de mille feux avec sa guirlande électrique, des chants de Noël se faisaient entendre dans la maison, une bonne odeur de cuisine régnait et du bon vin coulait à flots. Ils avaient même eu le droit à du lait de poule en arrivant ! Oui, c'était vraiment agréable. Même si la présence masculine proche de lui le perturbait ! Son délicieux parfum envahissait ses sens et il était dur d'essayer de l'ignorer afin de profiter pleinement de cette belle soirée.

Des voix se firent soudainement plus fortes et le sortirent de ses pensées. Il sentit comme un malaise. Qu'est-ce qu'il avait raté ?

-Chérie, c'est pour ton bien que je te dis ça ! Tu as déjà trente-trois ans ! Et vous êtes mariés depuis cinq ans ! Qu'est-ce que vous attendez ?!

Hein ?

-Rien. On est très bien comme ça, juste nous deux ! Et puis, maman, je ne veux pas être désobligeante mais ma vie, NOTRE vie, ne te regarde absolument pas ! Je ne vais pas faire d'enfant juste pour te faire plaisir alors que c'est moi et mon mari qui en aurons la responsabilité !

Aïe. Ok... La gêne des points sensibles des repas de famille... Il avait presque oublié.

-Oui... Bien sûr, ma chérie... dit Corentine d'une voix dans laquelle dénotait son malaise. Mais le temps passe si vite ! J'ai peur que tu le regrettes plus tard !

-Tu veux dire quand je ne pourrai plus en avoir ? Je vais mettre les choses au clair tout de suite. Premièrement, à mon avis, il vaut mieux regretter de ne pas en avoir eu, ça ne fait souffrir que nous, que regretter d'en avoir car là, l'enfant en pâtira également ! Et combien de fois, ça arrive ce genre de choses ? Dans mon métier, j'en vois des parents complètement dépassés qui n'ont pas l'air de s'épanouir dans leur rôle avec un enfant à problèmes car sans limite posée et affection ! Deuxièmement, Étienne et moi en avons déjà parlé et nous ne ressentons pas l'envie de voir nos vies chamboulées avec l'arrivée d'un enfant. On se sent bien et heureux comme ça. Et enfin, troisièmement, vu notre envie peut pressante d'enfanter, nous en aurons peut-être un, un jour, qui sait ? Mais sans doute pas une grande famille, il faut te faire à cette idée ! Du coup, je ne suis pas si vieille, il me reste encore une bonne dizaine d'années pour voir si nous changeons d'avis ou pas. Beaucoup de couples font un enfant au début de la quarantaine à notre époque ! Ça n'aurait rien de choquant, même si ça prendrait peut-être plus de temps, voire avec une petite aide médicale si nécessaire ! Dans tous les cas, ce sera notre choix, pas le tien.

Son mari lui attrapa tendrement la main sur la table, croisant leurs doigts et lui montrant ainsi qu'il la soutenait et approuvait tout ce qu'elle venait de dire. Ils se regardèrent avec amour en se souriant. Il y avait une réelle complicité entre ces deux-là ! Un silence pesant fit suite à cette discussion un peu houleuse. Heureusement, Alfred vint le rompre avec son entrain habituel.

-Bon allez, les enfants ! Les choses sont claires maintenant et tu as raison, ma chérie, c'est ta vie, pas la nôtre, dit-il en se tournant vers sa femme à qui il fit un doux sourire pour la rassurer. C'est le réveillon de Noël ! Profitons au lieu de nous chamailler ! Alors, Adrien ? Comment les travaux avancent au phare ?

Cette tentative de changement de sujet était la bienvenue et Adrien prit plaisir à lui répondre, expliquant avec détails ce qu'il avait entrepris et ses autres projets pour lesquels il aurait sans doute besoin de son aide. Il fut heureux de voir les yeux d'Alfred pétiller en apprenant qu'il aurait besoin de ses services.

Le reste du repas se déroula dans une ambiance bien plus agréable et légère. André leur raconta même quelques anecdotes sur son métier qui les firent rire et le temps passa rapidement. De toute la soirée, Adrien fit en sorte de ne pas lui adresser la parole directement. Mais parfois, leurs regards se croisaient, bouleversant le jeune homme dont les battements de cœur s'accéléraient. Il n'arrivait pas à faire fi de sa présence si proche mais il arrivait à profiter pleinement de l'ambiance de cette soirée et c'était tout ce qui comptait.

L'heure du départ finit par sonner. Le ventre bien plein, plusieurs verres de vin engloutis, la fatigue commençait à se faire sentir. Il se décida donc à partir le premier. Il avait compris que Cléo et Étienne allaient dormir chez Alfred et Corentine. Il avait attendu un peu en espérant qu'André allait partir le premier afin d'être sûr qu'il ne vienne pas lui parler sur le chemin du retour mais ce dernier se trouvait en pleine discussion avec Alfred. Tant pis, il se faisait tard, le repas était terminé et il était fatigué. Il annonça son départ en évitant de regarder celui qui faisait s'accélérer son cœur, les remercia tous chaleureusement pour cette belle soirée et partit en direction de l'entrée pour prendre son manteau et son écharpe.

-Adrien, attends ! Je vais partir avec toi !

Eh merde... Il ne dit rien. Il ne voulait pas paraître impoli aux yeux de ses hôtes alors il attendit qu'il se vêtisse lui aussi. Puis ils partirent après avoir promis de revenir pour le repas du Nouvel An. Adrien eut la surprise de découvrir que le brouillard était revenu mais un brouillard différent des précédents puisque celui-ci était accompagné de flocons de neige. Quelle jolie surprise !

Ils marchèrent quelques instants côte à côte sans rien dire en regardant les flocons les entourer comme un cocon protecteur jusqu'à ce qu'André rompe ce silence.

-Il sera bientôt minuit... murmura-t-il.

-Quoi ? demanda le jeune homme en se tournant vers lui.

De quoi parlait-il ?

-Viens chez moi, s'il te plaît. J'ai quelque chose à te dire. Je ne veux pas qu'on reste sur ce malentendu !

Adrien soupira.

-Quel malentendu ? Tu aimes un autre homme, n'est-ce pas ? Si oui, il n'y a rien à dire !

André lui attrapa la main, le stoppant. Il la porta à ses lèvres et y déposa un chaud et tendre baiser, troublant encore plus le jeune homme.

-Je t'en prie. Viens chez moi, je t'expliquerai tout.

Il le regardait avec tellement de tendresse ! Comment résister ? Après tout, il n'était pas si tard que cela et André ne vivait pas très loin du phare. Il pouvait bien y passer une vingtaine de minutes et rentrer chez lui ! Adrien soupira de nouveau. En face de cet homme et de son charme envoûtant, il se trouvait bien faible...

-C'est bon. Tu as gagné. Mais je ne resterai pas longtemps, il se fait tard.

Un large sourire le récompensa de sa réponse. Le bel homme qui lui faisait face hocha la tête, sembla lui lâcher la main avec regret et ils reprirent leur chemin sans plus dire un mot. Une fois arrivés dans la belle maison d'André, ce dernier partit allumer le feu de cheminée. Adrien le rejoignit et attendit, debout derrière lui qui regardait les belles flammes prendre vie, pensif. La vielle horloge se fit soudainement entendre et sonna le premier coup. Minuit arrivait et Noël avec. Ce fut le déclic pour qu'André se lève et approche Adrien qui attendait patiemment. Il lui reprit tendrement la main et le jeune homme se laissa faire, sentant que le moment était important. Leurs regards se fixèrent. André avait l'air bouleversé. Que se passait-il ?

-André... Qu'est-ce qu'il y a ?

-Mon amour... Tu es le seul homme que j'aime. Il n'y a toujours eu que toi et il n'y aura toujours que toi dans mon cœur et dans ma vie. Seulement toi.

Quoi ?!

-Mais de quoi tu parles ?... Est-ce que...

Il s'interrompit, les yeux dans le vague, ne se sentant soudainement pas très bien.

-Ha... Je me sens bizarre.. J'ai la tête qui tourne...

Était-ce l'alcool qui faisait effet seulement maintenant ?

André vint l'enlacer doucement mais fermement afin de le soutenir car Adrien perdait pied.

-N'aie pas peur, je suis là. Il est temps de te souvenir, mon amour. Il est temps de te souvenir de nous.

Ce fut les derniers mots qu'entendit Adrien alors que le douzième coup de minuit sonnait et qu'il ne sombre dans le profond sommeil qui l'engloutissait sans pouvoir y résister...

Annotations

Vous aimez lire Asylene ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0