Chapitre 5
La mélodie du chant des oiseaux parvînt à ses oreilles, délivrant son esprit de la torpeur où il avait sombré. Les longues branches chargées de feuilles et de fruits des Gardiens centenaires bruissaient dans la brise du soir. L'horizon avait avalé l'astre d'or que révéraient ses ancêtres. La lune, accrochée dans ce paisible décor, baignait d'une lumière argentée la clairière. Alyala rouvrit les yeux dans ce décor familier et bondit sur ses deux pieds.
Les mots de son grand-père lui revinrent :
- "Prends garde de rentrer avant la fin du jour. La nuit qui s'empare de la forêt, engendre les Êtres sombres !"
Elle avait promis de revenir avant le crépuscule ! Le sentier du retour avait disparu !
- "La voie est close !" se dit-elle, l'âme soudainement assombrie.
Dans l'obscurité, de minuscules points luminescents attirèrent son regard. Parsemés sur le sol de la forêt, ils dessinaient un cordon de lumière qui se perdait dans les herbes. Intriguée, Alyala se mît à suivre le fin filet luminescent.
- "Le chemin du retour !" s'exclama-t-elle en parvenant à l'orée de la forêt.
"Oui... L'Esprit veille. Merci !"
Alyala courait sur les pavés. Son coeur rempli de joie, battait la chamade. Parvenue sur la terrasse, elle renversa la tête en arrière pour contempler les étoiles qui inondaient le ciel.
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