Chapitre 4
Fugace, une ombre venait de traverser la clairière où elle était étendue, ramenant de cette extase, sa conscience... Le temps s'était replié sur lui-même, rabattant l'un sur l'autre les bords d'une même page, ouvrant l'espace d'un nouvel univers.
Propulsée dans l'inconnu, Alyala fût prise d'un vertige si violent qu'il la plaquât au sol comme une feuille rabattue par les turbulences d'un vent d'automne.
Les hautes herbes et les arbres centenaires de la terre du Sud avaient disparu, cédant la place à une flore sans éclat. La lune brillait au creux d'un ciel sans étoile. Comment la clairière, la forêt, son pays adoré tout entier avaient-ils pu s'évaporer ?
Une seconde fois, le souffle balaya ses cheveux emmêlés... L'ombre s'était glissée dans ce nouveau décor, franchissant l'étendue déserte et dénudée en un battement de coeur !
Une voix ténébreuse retentit aux quatre coins de cette boîte séculière où Alyala était prise au piège. "Alyalaaa ! Alyyyaaalaaa !". Son sang devint froid et épais ; son coeur cognait ses tempes et manqua de s'arrêter. Un brouillard voila son regard ; son corps s'amollit et s'affaissat ; la terre ameublie amortit sa chute.
Annotations