Fuite en avant
— Attendez ! Quoi ?! Ma mère est en danger et vous ne la sortez pas de là ?!
— J’ai essayé mais ce type est dangereux et si la police est au courant, ça peut vite mal tourner.
Je fixe l’homme attristé puis sa fille et Clémence qui sont comme moi, encore sous le choc des révélations. Désirée est allé chercher son père, il y a trois jours. L’homme, fatigué du voyage, à préférer se reposer avant de me parler.
L’orage gronde et mes pensées sont en fusion. Je ne sais quoi penser. Je remercie ma tante pour ma protection mais comme son ami, je lui en veux, de ne pas avoir tiré ma mère. Oui, même si elle ne m’a pas élevé, c’est ma mère et je veux l’aider à s’en sortir. Mais comment ?
La nuit est bien tombée et je veux partir. Je me suis enfermée trop longtemps.
— Faut partir ! Toute suite !
— Désirée, ma cher enfant, je comprends ton désir mais c’est trop dangereux ! Ton père, enfin, ce type, peut aussi te faire du mal !
— Je m’en fiche ! Il s’agit de ma mère ! Je veux la rencontrer, je haï l’injustice ! Et puis, je veux comprendre, comment ma tante avait pu fuir sans l’aider ! Pourquoi, comment, ce type a réussir à les manipuler ! Il cachait forcément quelque chose !
— Père, on fait quoi ?
— J’avais tenté la police, en vain. Ta mère, ne porte pas plainte mais je sens qu’elle le désire. Quand j’ai annoncé le décès de Vivianne, elle s’est de suite demandé ce que tu devenais. Elle me disait qu’elle voulait être prêt de toi mais a peur qu’il le retrouve. Elle veut s’enfuir mais il a des amis partout. Je crains, qu’on ne peut rien faire sans une vrai plainte.
— Comment est son quotidien ? Vous m’avez dit, qu’elle était parfois battue mais surtout enfermer.
— C’est le cas mais après, elle n’en a pas dit plus.
— Je veux l’appeler !
— Je n’ai pas son numéro
— Alors lui écrire ! En espérant que mon père, non quelle erreur ! Ce type, je veux dire, ne lise pas à sa place.
— Bien, je vais chercher de quoi écrire.
— Merci Clémence
Je m’en vais m’installer sur une table en soufflant un bon coup et en réfléchissant à mes mots.
— J’ai une idée !
— Laquelle ? me demande la femme
— On part la chercher par exemple dans une semaine, en lui donnant une heure, le soir. Puis, on l’aide à porter plainte et on rentre ici. Vous en pensez quoi ?
— Faut tenter. J’ai envie d’y croire continue la jeune femme
— Moi, je reste ici, je suis trop fatigué.
— De même s’annonce Clémence qui revient en posant des feuilles et un stylo ainsi qu’une enveloppe.
— Je comprends Clémence.
— Fait attention ma fille.
— J’en prendrais soins Madame. On reviendra avec sa mère, en sécurité.
— Je vais écrire dans ma chambre, je déposerais la lettre demain matin. Bonne nuit à tous.
Une fois là-haut, je reste bloqué pendant une demi-heure en écoutant de la musique pour m’aider à réfléchir. Finalement, je couche mes mots selon mon instinct et mes larmes suivent. J’ai déjà perdu une mère, je n’en veux pas deux.
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Je relis ses mots irréelles depuis une heure et heureusement, seule dans la cuisine. Rick est parti depuis cinq jours en m’en fermant à clé pour une livraison. Je n’ai pas de nouvelle alors que normalement il m’appel pour dire quand il revient.
Il devait être là hier et je ressens un étrange sentiment. J’ai une envie de liberté mais aussi de peur de partir sans repère. Par chance, j’ai un maigre espoir par ces mots. Ma fille, elle qui pouvait m’en vouloir, décide de me sauver. Pourquoi ?
« Cher et tendre maman. Oui, je t’appelle maman même si tu ne m’as pas élevé mais tu m’as donné la vie et désiré me protéger en faisant en sorte que Vivianne, ta propre tante, que j’ai aussi appelé ainsi, m’a adopté.
Je sais pourquoi, je sais, comment et je désire te sauver, de ses tourments. J’ai bonne espoir, que tu t’en sortes.
Tu te demandes pourquoi et comment j’ai pu t’écrire. Je n’ai pas le temps de t’expliquer en détails. Le temps nous est conté, dans une semaine, à partir de la date de cette lettre, il faut que tu sortes, à minuit et une voiture t’attendra en bas.
Je serais là devant. Prend ce que tu peux, ensuite, la police sera informer de ton calvaire et on ira loin, pour ta sécurité.
Si besoin, hôtel de la rose.
Ta fille, Désirée. «
J’ai reçu la lettre ce matin et je me décide de ne pas perdre de temps. Je cherche le numéro de l’hôtel sur internet pour leur dire que je suis prête. Leurs surprises sont de taille mais ma fille et l’une des dames vont tout de suite partir. On se donne rendez-vous à la gare, au plus tard dans l’après-midi.
De mon côté, je prépare ma valise, je n’ai pas grand-chose. Puis j’essaie de me souvenir où Rick cachait son double des clés. Je fouille partout et je finis par la trouver dans le placard de la chambre, dans une boite de somnifère avec un flingue. Je tremble à nouveau, en pensant à ce qu’il me faisait subir.
Je ne réfléchis plus et je sors de cet enfer, une bonne fois pour tout avec l’arme dans ma veste. J’ai pris aussi quelques billets. Une fois dehors, je viens de penser que la route est longue pour venir me chercher. Et si on se loupe ? Je n’ai pas non plus de description.
Que faire ? Où aller ? Je ne peux revenir pour téléphoner alors je m’en vais prendre un taxi pour aller à la gare. Je me cache sous ma capuche et mes lunettes sur un banc. Vers midi, je mange au café tout en restant méfiante.
Puis, vers l’heure prévu, je repère une jeune fille, blonde à la recherche de quelqu’un. Sortie d’une Clio bleu avec une autre femme à son bord. Je m’avance timidement vers elles. La jeune fille hésite elle aussi. Je me rapproche et elle me questionne :
— Mère ?
— Désirée ?
— Oui, et aussi Désirée au volant.
— Ne perdons pas de temps, rentrez Madame.
— Avec plaisir, il n’est toujours pas là mais je peux être surveiller. Merci.
Je me place avec ma fille, la valise dans le coffre et la femme redémarre en trombe. Une fois la ville quitter, la tension redescend. Personne n’a encore parlé et j’ose demander :
— Vous avez parlé qu’on allait voir la police pour que je porte plainte. Je suis prête depuis le premier jour au fond de moi, pourquoi on ne s’est pas arrêter ?
— Pour votre sécurité. S’arrêter dans n’importe quel arrondissement, aurait était dangereux. On va rouler encore une heure et faire une pause dans un hôtel. La ville est tranquille et je sens qu’il a plus de chance qu’on vous écoute aussi là-bas.
— Je vous fait confiance. Merci encore. J’attendais un signe pour m’en sortir. Même si rien n’est encore acquis. Rick peut revenir ou partir en fuite pour me chercher.
— Là où on sera, à l’hôtel, on sera tranquille.
Ma fille me sourit en prenant ma main. Puis elle pose sa tête contre mon épaule. Je mets quelques secondes à réagir. On pleure et je la questionne :
— Pourquoi tu ne m’en veux pas ?
— Je n’en veux à personne. Dès qu’on m’a parlé que tu étais encore en vie, que Vivianne cachait quelque chose ainsi que le peu de chose que tu subissais par ce type par le père de Désirée, je n’ai pas hésité. J’ai tellement besoin d’une présence maternelle et bien que Clémence, l’hotellière a jouait son rôle, elle se fait âgée.
— Je ne sais pas si je serais une bonne mère. Quand tu es née, j’ai eu peur que ton père te fasse du mal ou m’empêche de te m’occuper de toi. J’ai aussi manqué de repère car mes parents n’étaient pas vraiment présents…Mais, je veux m’en sortir, donne-moi du temps pour me reconstruite et construire ensuite un avenir avec toi. Sache aussi, que je ne t’ai jamais oublié. Je suis désolé de tout ça…vraiment désolé…
— Ne le sois pas. Je t’aiderais à te reconstruire, moi aussi j’en ai besoin encore. Un an qu’elle est partit. D’ailleurs pourquoi elle a accepté ce mariage ?
— Tu sais donc tout ?
— Gérard m’a raconté ce que tu as pu lui dire ainsi que Vivianne.
— Rick m’a raconté qu’il l’a menacé plusieurs fois de la tuer ainsi que mettre le feu à son salon, avec ou sans clients si elle n’obéissait pas.
— Et elle a fui…
— Par peur tout simplement. Je pense que ton père, supposait que tu étais avec elle.
— Qui est vraiment Rick, mon père ? C’était quoi, tes journées ?
— Un autre jour, s’il te plaît.
— Pas de problème, désolé d’avoir insisté.
Je me repose un peu comme elle et j’espère que tout cela n’est pas juste un rêve. Je jubile intérieurement de voir Rick en rage.
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