5 Décembre, Chloé.

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A.R

Après le train, une deuxième étape m'attend, l’avion. Je connais les couloirs de l’aéroport St Exupéry de Lyon sur le bout des doigts. Je les ai arpenté à mes débuts de long en large. Mon poste d'agent des douanes ne fut pas de tout repos. Mon chef de l’époque ne m’avait pas laissé le choix, je devais faire mes preuves sur le terrain. Quel abruti ! Comment pouvait-il penser que courir en tailleur et talons après un vaurien pouvait être là tenue idéale. Quel âne ! Quand j'y repense, il aurait dû prendre ma place. En attendant, rien ne change, la preuve, une blonde au regard bleu azur attend après les portiques. Discrètement, je lui souhaite bon courage d’évoluer dans ce monde de macho. Pour ma part, j'en ai soupé de leurs regards appuyés sur mon postérieur. D’ailleurs, les bijoux de famille de Marco doivent encore s’en souvenir. Il a appris à ses dépens que pour poser ses mains sur mes fesses, il fallait y être invité.

Assise dans un des fauteuils de la salle d’attente, je feuillette le magazine attrapé par hasard sur la table basse. Je tourne les premières pages et le repose aussitôt. Voir la vie des autres s’étaler sur le papier glacé ne m’apporte aucun plaisir. Cette presse people m'horripile. Se faire du fric sur le bling bling, bien grand leur fasse. Les journalistes et paparazzi devraient de temps à autre venir mettre les pieds dans les quartiers où leurs torchons servent à calfeutrer les fenêtres cassées les nuits d’hiver ou de couvre-sol pour les sans papier. Ce monde de paillettes est si loin des réalités et mettre en avant leur errance ne facilite pas le quotidien des plus démunis.

Mon père m’a appris que tendre une main valait tous les trésors. Combien de fois l’ai-je entendu rentrer tard après sa tournée dans les quartiers prioritaires. Il avait pris l’habitude de se rendre sur les quais pour assurer des soins auprès des sans-abris. À mon entrée au collège, il m’a donné l’autorisation de l'accompagner. J’ai longtemps hésité entre devenir médecin et suivre ses traces. Pourtant un soir, la vie en a décidé autrement.

L'hôtesse d’accueil me ramène sur terre : “Mesdames et Messieurs, les passagers en partance pour Helsinki-Vantaa doivent se rendre au hall d’embarquement porte trois

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