E.Y

Alvar 6 décembre

J'imaginais mon veil ami ( il ne le savait pas, je n'avais pas osé le lui dire, par pudeur masculine, cette putain de pudeur de mec !)

J'étais allé le voir, aprés mes tournées, bien des fois...

Oh! elle était grande Chloé déjà, Antoniéta s'était déjà éclippsée, elle ne manque à personne celle là !

( peut être lui a t'elle manquée, un peu au début), c'est mieux comme ça, la petite n'a pas trop souffert du départ de sa mére.

Il s'est consolé seul lui, j'aurais aimé pouvoir le prendre dans mes gros bras, le serrer contre ma vaste poitrinne, j'ai eu peur qu'il ne se mépprenne sur mes sentiments, foutue pudeur de mec à la con !

Je le vois du coin de l'oeil, il se soucie encore pour sa fille, ne l'ayant pas vue grandir, je le vois devant sa cheminée... le Canigou en ligne de mire. Il y a de la neige dans les Pyrrénées... il n'y a qu'ici qu'il n'y a rien !

• Bon mon chérie, tu arrêtte de partir ailleurs, on la lit la lettre du pére de ta filleulle maintenant...

***

A.R

Lecture de la lettre

Mon cher ami,

Je te confie mon plus grand des trésors pour les jours à venir. De ton côté la période est surchargée, pourtant je ne pouvais pas faire autrement. Tu es le seul à qui je puisse demander un tel service. Comment arrivez-vous à tous concilier avec ta femme ? Quelque part je vous envie, vous avez la chance de pouvoir être un soutien précieux pour l’autre.

Sans vouloir me mêler de ce qui ne me regarde pas, ne serait-il pas temps de passer la main ? Ton grand gaillard Noël ou sa jumelle Marie Noëlle ne veulent toujours pas prendre votre succession ? À l’occasion, venez me rendre visite dans mon chalet. Nous pourrons parler du bon vieux temps, celui où nous voulions refaire le monde. Tant de bons souvenirs remontent au fil de mes mots. Si tu viens, nous dégusterons un bon whisky. J’ai acheté une bouteille lors de ma dernière virée en Écosse, cet été. Un peu par ta faute, tu m’en avais laissé une au pied de notre mini sapin pour me remercier. Depuis, chaque année, je maintiens la tradition.

En attendant, je ne dois pas me perdre en prenant des chemins de traverse et revenir à l'essentiel de cette lettre. Je ne sais pas si ma lettre arrivera avant ta filleule. Chloé a vécu des moments terribles. Sa fin d'année a été compliquée, son boulot ne l’a pas épargné. Son collègue s'est écroulé dans ses bras, cette scène l’a anéantie. Je ne l’avais jamais vu dans cet état. Elle souffre en silence, ses nuits se sont écourtées et son visage est marqué par les stigmates de la culpabilité. Aussi c’est vers toi que je me tourne, je sais que c’est un bien grand service que je te demande.

Son chef lui a ordonné de partir se mettre au vert parce que pour l’heure elle ne peut rien faire de plus si ce n’est se mettre à son tour en danger. Même si elle ne me l’avouera pas, je sais que son collègue est bien plus qu’un simple ami. Il a mis son corps en bouclier pour la sauver et elle s’en veut. J’ai eu l’occasion de croiser la route de William, Chloé l’avait invitée au chalet pour quelques jours de repos. Tu aurais vu comment il l’a dévoré des yeux, il y a des regards qui ne trompent pas. Je ne sais pas ce qu'elle te demandera cette année, elle qui est si attachée à ses périodes de Noël. Aura-t-elle eu le temps de t’écrire sa lettre ? Tu es le seul à le savoir.

Qui sait, peut-être qu’elle se confiera à toi ? Mon ami, prends bien soin d’elle. Ouvre lui grand tes bras et console-la. Elle est ce que j’ai de plus cher au monde.

Embrasse ta belle et encore merci à toi d'être à nos côtés depuis toujours.

Ton ami Augustin.