21 Décembre, Chloé, les autres .

3 minutes de lecture

A.R

Attention... rêve érotique, les enfants, ne regardez pas !

L'expérience de s'endormir dans une chambre à la paroie de verre, dans un lit sculpté dans la glace recouverte d'une grosse couche de tissu tout en admirant le ciel et ses aurores boréales, fut unique. Le temps d’une nuit, j’ai enfilé mon costume de la reine des neiges, à un détail prêt ma tenue était beaucoup moins sexy. Voilà que je chantonne :

" Le vent qui hurle en moi ne pense plus à demain
Il est bien trop fort
J'ai lutté, en vain Libérée, Délivrée
C'est décidé, je m'en vais
J'ai laissé mon enfance en été
Perdue dans l'hiver
Le froid est pour moi le prix de la liberté...

Avec mes couches successives de vétements, je ressemble à un oignon, ok bien moins fantasmant. On l’épluche et on pleure sans savoir pourquoi, toute mon histoire. À la différence, mes larmes se tarissent et mes pensées se flétrissent.

Pourtant, cette nuit fut différente, j'ai fait un rêve, un de ses songes qui réchauffe instantanément le corps tant il est torride et qui au réveil reste ancré au plus profond de nous.

Les mains de William effleuraient mes cuisses à la recherche d'un petit bout de peau dénudée. Lentement, il m’a effeuillé pour découvrir une terre sans barrière. Les épaisseurs ont fini leur course sur le parquet givré pour dévoiler à son regard gourmand le corps qu’il convoité. Chaque caresse était une douce ivresse, je les ressentais à chacun de ses gestes délicats à la recherche de mes îles de plaisir. Je pouvais sentir son souffle chaud dans mon cou, son index traçait le chemin de mes seins à mon nombril, sa barbe naissante me picotait les joues. Tout semblait si réel. Des frisselis parcouraient mon épiderme, mon bassin ondulait dans les draps à chaque fois que sa langue s'égarait sur mes tétons dressés ou dans mon jardin secret. La tempête tropicale avait pris la place des vents catabatiques hurlant a la surface de mon âme depuis cette tragique soirée.

Puis, je me suis réveillée. J’ai tâtonné pour trouver un peu de sa chaleur dans les draps, un signe de sa présence. Un vide s'est installée alors pour ne pas rester à errer entre deux univers en perpétuel conflit, je me rends vers la piscine. Je laisse choir mon peignoir, mes pieds restent en apesanteur sur la surface jusqu'à ce que je plonge. Le liquide enveloppe chaque parcelle de mon corps, emportant avec lui mes dernières angoisses. Après ce réconfort éphémère, je file me jeter dans la neige, le contraste est saisissant, le choc terrifiant. La réalité me revient en pleine face, dans ce bain de glace, Blanche Neige vient d’ouvrir les yeux. Il est l’heure pour moi de rentrer, je dois à mon tour aller déposer un baiser sur les lèvres de mon prince au bois dormant et qui sait la magie va opérer.

**

  • Non mais vous êtes fous, c’est gelé, hurle William.
  • Excellent pour réactiver tes muscles et la circulation, sourit Élodie ravie de l’avoir poussé dans ses retranchements.
  • Vous pensez que de me mettre en maillot de bain dans ce trou d’eau à moins dix degrés va me permettre d’aller mieux, vous êtes complètement barrés tous les deux, ajoute-t-il en direction d’Augustin et sa compagne avec un regard furibond.
  • Des éclairs que je peux voir dans tes yeux, je dirais que le défi est réussi, si tu étais un dieu, tu m'aurais foudroyé sur place, plaisante le médecin.
  • À les mecs, ils se la jouent grand costaud et en fait ils sont des petits êtres fragiles, allez regarde mon homme va te tenir compagnie, balance Malia en poussant Erick.
  • Courage les garçons, il vous faut tenir cinq minutes et ensuite direction le sauna, précise Augustin compatissant.
  • Ouais d’ici là, je ne sentirais plus rien, soupire William en grelottant, je comprends Yan Solo, la cryogénisation, c’est pas pour moi.
  • Si tu as besoin d'une princesse Leïla, je peux jouer son rôle, minaude Malia.
  • Non mais ça va pas, s’emporte Élodie, chasse gardée, oublie-le et occupe-toi de ton petit ours brun qui claque des dents, il a bien plus besoin de sa furie.
  • Ça va, je plaisantais, souffle -t-elle tout en attrapant la main de son chéri qui emporté par sa folle envie de la prendre dans ses bras la fait tomber dans l’eau glacée.

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