Chapitre 6 (cinquième partie)
Jeudi 5 octobre 2006
- Allo, Maureen ?
- Tara ! s'exclama la jeune femme avec bonheur.
- Comment vas-tu ? Je ne te réveille pas au moins ? s'inquiéta d'abord sa jeune sœur.
- Non, pas du tout, ça va... sourit Maureen. Je vais bien... et Killian aussi.
Si Mickaël avait téléphoné à Tara et à Kenneth la veille pour leur annoncer la naissance, ni l'un ni l'autre n'avaient pu parler à Maureen, car il les avait appelés une fois de retour à la maison.
- Tout s'est bien passé, alors ? demanda Tara.
- Oui, vraiment, répondit Maureen. Ca a été un peu long, mais je n'ai pas eu tant que cela l'impression que ça durait, tu vois ?
- Oui... Maureen, Kenneth est avec moi, précisa Tara. Il veut te parler un peu aussi, puis, si tu n'es pas trop fatiguée et que Killian n'a pas besoin de toi, tu m'en raconteras un peu plus... Je te le passe.
- D'accord, sourit Maureen, heureuse de pouvoir parler aussi à son grand frère.
- Allo ? Maureen ?
- Oui, Kenneth ! Je suis heureuse de t'entendre, dit-elle.
- Félicitations, petite sœur ! Je suis très heureux pour toi et Emily se réjouit tout autant que moi. Tes neveux et nièce nous ont déjà posé plein de questions sur Killian et ils ont hâte de recevoir quelques photos, mais je leur ai dit d'être patients, que Mickaël avait très certainement autre chose à faire que de nous en envoyer dès à présent.
- Il vous fera à tous les deux un courrier dimanche, m'a-t-il dit, précisa Maureen.
- Très bien, c'est gentil ! Bien, je vais te repasser Tara, je te souhaite de bien récupérer et de pouvoir profiter de ces premières journées. Ce sont des moments merveilleux et je suis très heureux pour Mickaël et toi, dit encore Kenneth.
- Merci, Kenneth, merci, dit Maureen, un peu émue.
Il y eut un petit temps de silence, puis elle réentendit la voix de Tara :
- Ca va, Maureen ? Tu veux raccrocher maintenant ? Tu me dis surtout, si tu fatigues...
- Non, ça va bien. Je suis vraiment heureuse de vous parler, à Kenneth et toi.
- Oui, hier soir, après avoir reçu l'appel de Mickaël, il m'a téléphoné et m'a dit qu'il viendrait me voir ce midi et que nous en profiterions pour te téléphoner ensemble, que cela te fatiguerait moins...
Maureen sourit, touchée par la sollicitude de son grand frère. Tara poursuivit :
- Il sait ce que c'est pour l'avoir déjà vécu avec Emily... Alors, raconte-moi un peu...
- Et bien, tout s'est déclenché en fin de nuit... Mickaël était rentré du restaurant un peu après minuit et a été réveillé avant 4h du matin... Mummy nous a accompagnés à l'hôpital et est restée avec nous toute la journée. Ingrid et Henry sont venus dans la matinée. Et moi... Disons que toute la matinée, ça a été, j'avais des contractions régulièrement, encore très espacées, mais qui se rapprochaient petit à petit. J'ai pu rester debout et marcher quasiment jusqu'à midi et ensuite, j'ai dû me rallonger.
- Tu n'as pas trop souffert ?
- Ca a été, grâce à la piqûre, répondit Maureen. Mais que c'était beau de le voir ! Je n'oublierai jamais son premier cri...
- C'est certain ! sourit Tara. On le garde en mémoire... Et il mange bien ?
- Oui, il prend bien. J'ai de l'aide. Les sages-femmes sont très attentionnées et puis Mummy m'a aidée à le placer aussi hier soir.
- J'imagine que toute la famille de Mickaël se réjouit ! dit encore sa jeune sœur.
- Tout à fait.
Maureen allait ajouter autre chose quand Killian commença à s'agiter dans son berceau. Il ne pleurait pas encore, néanmoins cela ne saurait tarder. Elle était seule dans la chambre et allait devoir s'en occuper.
- Tara... Je vais devoir raccrocher, expliqua-t-elle. Ton petit neveu va se réveiller. L'heure de sa tétée approche.
- D'accord, pas de soucis. Nous t'embrassons tous. Prends soin de toi, repose-toi bien et nous prendrons d'autres nouvelles auprès de Mickaël. Tu nous rappelleras quand tu seras de retour à la maison.
- Oui... Merci à vous deux. Je vous embrasse aussi.
Et elle raccrocha juste avant que Killian ne se mette à pleurer. Elle s'assit sur le bord du lit, tira un peu sur le support de sa perfusion et prit son fils dans ses bras. Il fallait le changer, ce qu'elle fit sans trop de difficulté, puis elle s'assit confortablement pour l'allaiter. Il se rendormit peu après et Maureen en profita pour faire une sieste elle aussi. Elle n'oubliait pas le conseil d'Ingrid, répété également par Tara : suivre le rythme du bébé et se reposer quand lui dormait. C'était ainsi qu'elle récupèrerait le mieux de son accouchement.
Mercredi 11 octobre 2006
Maureen était demeurée à l'hôpital une semaine. Quand elle regagna la maison, ramenée par Mickaël, Mummy les accueillit avec de bonnes odeurs de cuisine. Elle voulait mettre un point d'honneur à proposer à la jeune maman de délicieux repas. La grande maison était calme, après avoir vu le passage d'Ingrid, Henry, Véra, Jimmy, Leony et Lawra durant le week-end. Les visites avaient été nombreuses, et même si Maureen était ravie de voir ses proches, elle aspirait maintenant à la tranquillité. Elle savait aussi que Mummy ferait mieux barrage qu'elle-même, une fois à la maison. Ses voisines, copines et toute la famille ne viendraient que si Mummy les laissait entrer.
Ce matin-là, Sam s'était chargé des courses pour le restaurant, laissant ainsi un peu de temps à Mickaël pour aider Maureen à reprendre ses marques à la maison. Il avait obtenu de rendre visite à Maureen chaque matin à l'hôpital, alors que ce n'était pas les heures habituelles des visites, mais du fait de son travail, il lui était impossible de passer l'après-midi. Au week-end, Sam et Jenn avaient fait une courte visite, et déjà Sam fanfaronnait en imaginant Jenn tenant un petit bébé elle aussi.
Ce fut avec une certaine émotion que Maureen rentra dans la maison en portant Killian dans ses bras, alors que Mickaël suivait avec la petite valise. Mummy les accueillit à bras ouverts, et la jeune maman ne put s'empêcher de songer à tous les autres enfants qui avaient vu le jour ici, dans cette maison, et notamment à Steven, à ses frères et sœurs, à son père et même à Ingrid.
En recroisant le regard de Mickaël, elle songea que lui aussi était venu dans cette maison, comme son fils, alors qu'il n'avait que quelques jours, quand Ingrid était, comme elle-même, sortie de la maternité de Fort William.
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