Au matin de la deuxième journée des olympiades de la mort, le rassemblement des équipes fut sonné dans toute la nécropole. Suite à la première journée, trois équipes se partageaient le haut du classement. Les Crevés Pochtron Irlandais, les Fumeurs de Cervelles Cubains, et l'équipe de George : les Mourus du Cancan Français. Le nom fut choisi par la Ginette, sans l'accord du fossoyeur, et validé dans son dos auprès de la mort-arbitre, par le Bébert. Regroupés dans le stade, les mourus et les fossoyeurs attendaient l'annonce des épreuves du jour, avec une ambiance fébrile. Surtout les bergers à crevés. Comme la veille, ils allaient participer eux-même à la première épreuve de la journée. Dans les gradins et chez les commentateurs, la tension était également palpable :

Steven: Nous revoilà pour cette seconde journée des olympiades de la mort mon cher Peter ! Alors dites-moi, quelle épreuve sera tirée par la mort-arbitre selon vous ?

Peter: Difficile à dire Steven ! Mais attendez la mort-arbitre sort une pancarte ! Ho oui, ça va être sportif et joyeux !

Steven: La mort-arbitre a annoncé l'épreuve ! Ce sera, oui ! Le lancer de mourus ! Une épreuve où mourus et fossoyeurs doivent faire équipe !

Peter: Mais quelles sont les règles ?

Steven: Hé bien mon cher Peter, le fossoyeur doit lancer son mouru dans un cercueil, mais le crevé doit atterrir sur le dos, sinon l'équipe est disqualifiée. L'épreuve s'arrête quand il n'y a plus qu'une équipe en jeu, et la distance de lancé augmente à chaque tour !

Peter: Cela nous promet donc un beau spectacle ! Mélangeant force et précision !

Une centaine de cercueils était alignée, à trente mètres des fossoyeurs, distance minimum retenue pour le premier tour. Les gardiens à crevés attrapèrent chacun leurs mourus par les chevilles, et jouèrent aux toupies pour prendre de l'élan. Au moment du lancé, lorsque les défunts s'envolèrent dans toute les directions, ce fut un échec critique pour les trois quarts des bergers à décédés, et ils furent disqualifiés dès le premier lancé. Leurs mourus, partirent soit à l'envers, soit sur les côtés, et une partie de ceux, dans la bonne direction, furent également éliminés pour une erreur de distance. George, lui, avait carrément envoyé son défunt vingt mètres trop loin de la cible. Cela fit bien marrer les commentateurs :

Steven: Hola la la ! Et voici le crevé qui passe !

Peter: Par dessus le cercueil ! Cercueils fournis par notre sponsor "Crevé et fils".

Steven: Quelle erreur du fossoyeur français ! Alors que sont homologue japonais nous a fait un très beau lancé !

Peter: On peut même voir son mourus effectuer ! Oui ! Une magnifique triple vrille avant d'atterrir dos au cercueil !

Steven: Très beau geste technique du fossoyeur des Crevés Ninjas Japonnais !

Peter: C'est vrai qu'ils ont eut du mal à s'installer dans cette compétition hier ! Mais là, il semblerait que l'épreuve soit faite pour eux !

Sans surprise, surtout avec le parti prit des commentateurs, ce furent donc les Crevés Ninja Japonnais qui gagnèrent l'épreuve, remportant un point à leur tour. Les deux autres épreuves furent alors annoncées par la mort-arbitre. Le grand concours d'opéra des mourues-choristes, et le base-ball des mourus.

La deuxième épreuve ne vola pas haut, à l'exceptions des crevés chantantes allemandes, qui entonnèrent le célèbre Hänsel et Gretel, et remportèrent la manche. L'équipe de George, elle, fut disqualifiée pour un, "hors sujet de la honte" selon la mort-arbitre. Menée par la Ginette, elle leur fit chanter une succession de chansons paillardes, qui furent considérées comme éliminatoires, car ne respectant pas le thème de l'opéra. Puis, arriva la dernière épreuve. Lors de celle-ci, tous les défunts devaient jouer à l'aveugle. Chaque lanceur, les yeux temporairement retiré, devait utiliser un crâne comme balle. Les autres joueurs devaient battre, ou rattraper, les yeux bandés. Seuls, les mourus-vivant ayant le cul bordé de nouilles, ou de vers dans le cas des crevés, eurent une chance.

Le match se déroula dans le chaos le plus total. Les mourus-vivant courraient dans tous les sens, souvent même avant le lancer de crâne, et sans qu'aucun coup de batte ne touche sa cible. La manche se termina donc sur un match nul pour toutes les équipes. À la fin de la seconde journée, seules cinq équipes avaient marqué un malheureux point, et les autres étaient toujours à zéro. Cela poussa la mort-arbitre à promulguer une règle, afin de faire de la place dans le tableau des équipes :

Steven: Incroyable mon cher Peter ! La mort-arbitre vient d'annoncer une mort subite pour la troisième journée de la compétition !

Peter: En quoi cela consiste, mon cher Steven ?

Steven: C'est très simple, à la fin de la troisième journée, seules les équipes ayant au minimum un point seront autorisées à poursuivre les olympiades de la mort! Les autres seront définitivement éliminées !

Peter: Ha ! On peut dire que beaucoup vont pouvoir rentrer chez eux dès demain soir ! Après un tel fiasco, j'en connais plein chez les mourus-vivant qui vont avoir du mal à reposer en paix !

George n'en revenait pas. Son équipe ayant au moins un point, elle était sûre d'éviter la grande humiliation que subiraient les autres le lendemain. Pourtant, il devait son unique point à la Ginette, et il se demandait comment un tel miracle était possible. Surtout de la part d'un spiritueux aussi sénile et cinglé. Il ne lui restait plus qu'à attendre les épreuves du lendemain, et espérer atteindre au moins le podium. Il doutait toujours de pouvoir atteindre la première place avec son équipe, avec deux assistant comme le Bébert et la Ginette.