Chapitre 11 : les stages de la mort qui pue !

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Plusieurs semaines après les olympiades de la mort, le calme était revenu, dans la zone à décédés de George. Cependant, pour une raison qui lui échappait, il était incapable de révoquer le Bébert, et la Ginette. Déjà, un point positif, les deux spiritueux, tout pourrie, évitaient de se montrer au grand jour, lorsque les gens venaient visiter leurs mourus. Mais cela restait un soucis d'envergure : comment, ces deux antiquités déboîtées de la cafetière, pouvaient être des crevés flottants de haut niveau, impossible à bannir du monde des vivants par un fossoyeur confirmé ? Ce matin-là, il renonça enfin à virer les deux revenus transparents, et il alla consulter sa boite aux lettres. Il eut la surprise de sa vie en constatant que celle-ci, était pleine à craquer de courrier.

George : Crénom d'ânerie ! Nom d'un fossoyeur beurré ! Des admiratrices secrètes ? Ou encore un sale tour des deux couillons flottants ?

Le berger à mourus prit les lettres, puis se mit en tête de lire son courrier, avec son petit déjeuné : un bon café et une bonne bouteille de glouglou rouge. Une fois dans sa cabane, George trouva un autre message :

« Aôut 2345, ouverture officielle des demandes et recrutements pour les apprentis fossoyeurs. Il est possible aux fossoyeurs d'avoir plusieurs apprentis, mais il est obligatoire à ceux qui n'en n'ont jamais eu d'en choisir un ! Gros bisous mes lapin, signé : la mort ! »

George : Didiou, que c'ét-y encore que ces conneries d'histoire à la con !

George n'en revenait pas ! Lui, qui pensait enfin pouvoir picoler pénard son glouglou rouge ! On lui demandait de prendre une bleusaille dans son champ à pierres à crevés ? Alors qu'il devait déjà supporter le Bébert, et la Ginette ? Les surveiller à longueur de journée ? Pas moyen ! Il regarda le nombre de candidatures qu'il avait reçu. Une centaine à lire et à étudier, rien que ça !

George : Vin diou de faucheuse ! Elle veut ma mort, la mort ?

Fallait vraiment qu'il fasse cela lui-même ? Le fossoyeur eut alors une idée. Les revenus transparents ! Ces deux dégénérés allaient enfin servir à quelque chose, pour une fois ! Depuis sa cabane, il interpella les deux spiritueux, qui profitaient du fait que le champ à mourus soit vide, pour se balader.

George : Hé les deux crevés dégénérés ! Rameniez vos fraises à la con ici ! J'avions du boulot pour vous ! Vous alliez me lire ces papiers et me choisir quelqu'un d'motivé !

Bébert : Qu'est-ce c'est que cette histoire ? Faut lire des trucs en papier ? Demande à la Ginette !

Ginette : Bébert ! Pourquoi que che lirais ça ? Moi ch'ai une cholution. Chaut recruter ma chtite fille !

Bébert : Silence la vieille Ginette ! Mon p'tit fils d'abord. Ce petit con va finir par tomber dans la délinquance avec ses bêtises ! Faut le reprendre en main.

George : Silence les vieux débris ! Que vous alliez finir par me rendre fou ! Pourquoi je vous rendrions ce service ?

Ginette : Chi vous plait monsieur ! Donnez travail à ma chtite fille ! Chi vous plait !

Bébert : Non mon p'tit fils d'abord vieille morue ! Faut en faire quelque chose du gamin !

George : Vos gueules les dégénérés ! Didiou ! Vous m'rameniez les morveux mais en échange vous vous barriez de mon champ à mourus !

George convoqua la mort pour lui annoncer son choix. Celle-ci, avait ajouté une cravate rose à sa tenue, pour plus de professionnalisme, rendant plus crédible son annonce : les crevés flottants pouvaient signer des convention de stage, facilitant les démarches administratives. Surtout pour des formations sur plusieurs mois, voir années, pour certains cancres récidivistes.

Pour officialiser les stages, il devait voir les futurs stagiaires. Lui, le vieux fossoyeur de trente ans. Car oui, c'est vieux pour un fossoyeur, surtout dans un métier à risque, où l'on côtoie la mort, et des mourus, qui peuvent sortir de leur bière à repos. Le soit-disant repos éternel, mon cul oui ! Ça sort et sa rentre dans son dodo à crevé autant que ça veut, un mourus ! Quoique ? Ça expliquerait cette histoire de stage et de formation. Ça éviterait, à beaucoup de nouveaux fossoyeurs, de crever au bout de leur premier mois de service.

George fit venir les deux jeunes dans sa zone à décédés. Albert, fils du Robert, le petit fils du Bébert, signa sa convention de stage en présence d'une mort en tutu. Puis, ce fut au tour de Martine d'apposer son autographe pour sa nouvelle aventure « Martine fait son stage chez les mourus ». La Ginette pleura de fierté devant un moment si important. Après toutes les connerie de sa petite fille, «Martine fait ci », « Martine va à la plage » alors que tout le monde s'en fou ! La petite fille de la Ginette allait enfin apprendre un vrai métier à seize ans !

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