Chapitre 13 : les jeunes et le glouglou rouge !

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Dix heure pétante du cul. George le fossoyeur cherchait ses stagiaires, en hurlant à réveiller les mourus qui dormaient. Il fit trois fois le tour de sa zone à décédés, puis fini par trouver les deux gamins planqués dans une cabane à crevés en pierre. Le style grosse famille de richou, qui reposent en paix, ensemble comme des cons, eux qui pouvaient pas se voir en peinture de leur foutu vivant. Tous deux faisaient une chose qui était indigne d'un bon fossoyeur selon George : en compagnie d'Albert, Martine fumait de l'herbe.

George : Y sont cons ces jeunots ?

Il interpella les deux apprentis, choqué de leur consommation :

George : Didiou de gamins ! Qu'ét-ce ça fichu à fumer le champ à mourus ! Z'aviez point comprit comment faut y faire depuis hier ?

Martine : Mais, vieux maître vous êtes encore bourré !

George : Crénon de non ! Beurré et fier de l'être ! Un fossoyeur ça consomme du glouglou rouge ! C'ét la boisson traditionnelle d'notre profession !

George emmena les deux jeunes à sa cabane, et sortit trois fûts de glouglou rouge pour eux. Deux choppes en main, il les tendit à ses stagiaires pour leur faire boire le fameux breuvage du fossoyeur. Mais après seulement le premier tonneau, ce fut déjà le chaos. Albert vomissait, tandis que Martine courrait à poil dans le champ à crevés. Le pauvre fossoyeur en fut une nouvelle fois déçu :

George : Morte'couille ! Vlà que les futurs gardiens à mourus supportiont point le glouglou rouge ! Que soyons mal barré avec eux.

Albert : Wassh ! M'sieur on peut arrêter la picole ? C'est pas très pro tous ça !

George : Crénon que non gamin ! Sinon, vous feriez quoi quand faudra trinquer avec vos mourus à Halloween ?

Martine : Ça bois les crevés ?

George : Par le tutu rose de la mort ! Bien sûr que ça faisiont la foire les crevés ! Pourquoi z'appellions ça "la mise de bière" sinon, l'installation du pieu à mourus ?

Le vieux fossoyeur était déçu de l'ignorance de ses disciples. Il fallait revoir toute la théorie en plus de la pratique. Encore fallait t-il récupérer les jeunots. Le gamin dormait dans son vomit, et la Martine venait de se ramasser sur une pierre à mourus, toujours à poil. Le gardien à crevés abandonna ses apprentis pour le reste de la journée, les laissant aux soins de leurs spiritueux d'ancêtres séniles. C'est le lendemain, après leur première gueule de bois, que les deux stagiaires furent installés dans une baraque à crevés. George faisait la classe face à ceux qui découvraient les champs à crevés sous une nouvelle forme.

Pendant une longue periode, très glougloutée, les jeunots furent formés à différencier les différents types de zone à décédés. Les luxueuses, les maudites comme en font si souvent les indiens, les dodos en paix à la belle étoile. Puis, ce fut le cours sur les mourus-vivants, et comment les différencier. Enfin, ce fut le moment pour les apprentis d'étudier l'encyclopédie à crevé, pour essayer leur première invocation de revenu transparent. Après des mois de préparation, et un entraînement intense à la consommation de glouglou rouge, ce fut enfin le moment de s'essayer à l'appel de spiritueux. Cependant, ce fut un échec cuisant pour les deux disciples. Martine obtint un vieux chihuahua miteux, et Albert le spiritueux d'un pied de cannabis. Le pauvre fossoyeur fut à nouveau déçu d'avoir passé du temps à former des gamins incapables.

Mais alors que les jeunots observaient le résultat de leur apprentissage, une question leur traversa la tête. Comment les mourus-vivants étaient vraiment revenus sur Terre. Et puis d'abord, pourquoi s'étaient-ils relevés de leur repos censé être éternel ?

Martine : Maître, pourquoi les mourus se relèvent-ils de leurs creux à décédés ? Normalement, le but d'un champ à crevé, c'est pas de les garder six pieds sous terre ?

George : Nom d'un crevé beurré ! Z'aviez jamais eu de cours d'histoire à l'école ? Bah ! Je m'en vas vous raconter. J'imagine que j'avions point le choix. Mais avant, mon glouglou rouge !

Ainsi, après un tonneau d'alcool, le fossoyeur se décida à raconter la grande histoire des mourus-vivants.

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