Je ne suis pas un renard, mais je trouve vos corps beaux. Ces douces senteurs qui viennent caresser mon existence sont la raison pour laquelle je demeure encore aujourd'hui esclave de ce mal des plus prenants. Oser s'en défaire, c'est renoncer à tout, et je ne saurais y mettre un terme. Que faire au fond, sinon pleurer son existence ? Ce doux et insidieux plaisir, cette sensation exquise qui plonge chacun dans un sommeil des plus vicieux.

Quand les secondes deviennent des minutes, les minutes des heures et les heures des jours... L'étau se referme, et nous... Nous y sommes enfermés à jamais, du moins... C'est ce que tous disent. Ceux-là mêmes qui raffolent de se mettre des étiquettes, créent leurs propres limites et nous poussent à les rassurer dans leur grain de folie.

Au fond, personne n'est fou, pas plus que nous, du moins. Nous sommes tous nés égaux et nous finissons tous différents par une multitude de circonstances incongrues. Alors, oui. Nous sommes différents. Mais au fond, cela n'est-il pas la preuve de la volatilité de notre être ? Nous existons par les autres, pour les autres et contre les autres.

Et s'il n'y avait pas de raison d'haïr autrui ? La vérité est que nous voyons en l'autre, une partie de nous. Ainsi, nous voyons la réflexion de nos hideuses pensées en l'autre. Il n'a jamais été question d'autrui. L'autre, c'est nous, et nous sommes l'autre. Vivons-nous ainsi pour nous ? Sans doute. Mais afin de se rassurer, de calmer les quelques ardeurs et peurs que nous avons, nous batifolons dans le bal masqué de la société. Hélas, semblant on ne peut broyer que du noir.

Encore est-il que l'autre et nous, sommes fondamentalement différents. Ce sont ces fils invisibles qui lient nos existences. Sartre disait de l'autre qu'il était un enfer, ce serait supposer que nous sommes seuls capables d'être un paradis. Quelle audace ! Ne sommes-nous pas l'autre d'un autre ? C'est à supposer que nous soyons ce soleil autour duquel gravite le monde. Foutaises ! Ne nous contentons pas de nous morfondre avec ces quelques vociférations lâches et faciles. C'est particulièrement parce que l'autre existe, que nous sommes.

Voyons le monde d'un autre prisme, ayons la grandeur de nous élever, de voir l'autre pour ce qu'il est, et non pour ce que nous voulons qu'il soit : la beauté de se quitter pour retrouver l'autre est inestimable.