Tant de rimes sont devenues des ratures

Morceaux d'âme qu'on a voulu avorter

Et si je porte souvent le masque de la vanité

Ce n'est que pour cacher ma vraie nature

Tant de poèmes que j'ai jetés aux ordures

D'horizons nouveaux que j'ai voulu limiter

Par peur d'exposer au monde mon intimité

Sans doute n'étais-je pas encore assez mature

Toutes ces paroles que j'ai voulu contenir

Alors que souvent taire c'est souvent se punir

Et laisser mourir le printemps de ses passions

J'ai pourtant aimé mes vers de toute mon âme

Mais si ma poésie était ma plus belle lame

Je la tirais souvent avec une grande hésitation