Le bal
Tandis que tes yeux laissent tomber une larme noire,
Je récupère cette encre au creux de mes mains.
Puis, tournoyant, je lâche ces minuscules nuées endiablées
Sur les parapluies rouges, jaunes, verts.
La foule se protège,
Exécutant d'incroyables arabesques,
Dessinant un beau visage sur le sol de la salle.
La pluie noire recouvre le bal.
Dansant, les nobles rient aux éclats,
Faisant s'envoler leur protections colorées dans l'air noirci.
Alors que la musique s'emballe,
Ces tâches colorées prennent peu à peu place au cœur de ce dessin.
Les traits s'affinent,
La peau se colore,
Mes les yeux restent noirs.
D'un mouvement léger,
Ta main rencontre la mienne.
C'est à notre tour de s'élever dans l'éden.
D'un pas souple, nous gravissons les escaliers transparents
Sous les yeux ébahis d'une gente chantante.
Un coup de vent passe.
Nous tombons.
Mais ma robe bouffante ralenti la chute
Un grand parapluie noir se déploie.
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