Artisan du malheur (12)
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L’ombre et la lumière se tordent. Leur danse frénétique et changeante esquisse des formes d’or et de fumée. Une myriade d’escarbilles craque, crachote et voltige, et pare de braises la couronne enflammée d’une silhouette qui se tord.
La forme, humaine, est la proie d’un feu vorace. On n’en perçoit que des contours imprécis que fait onduler l’air surchauffé. La victime crie. Un cri étrange, articulé, harmonieux comme une chanson. Une chanson chargée de tristesse. Pleine d’espoir aussi, quelque part. Mais peu à peu, inévitablement, elle se racornit, se tait et meurt.
Tout autour, dans des draperies fuligineuses emportées par un vent d’orage, les flammes déploient d’immenses ailes faîtées de deux têtes d’aigles.
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