Le Coucou (28)
La mère est plus calme, tout à coup. Je suppose que son corps ne peut plus supporter cet état d’hystérie. Et peut-être qu’elle commence à reprendre emprise sur son esprit dévasté.
Il a été possible de l’interroger, d’une certaine manière. Elle tremblait encore, des sanglots lui nouaient la gorge et, pour l’essentiel, elle a répondu en secouant la tête. Mais elle a failli craquer à nouveau, lorsque je lui ai demandé si elle voulait voir son fils adoptif. Son dernier enfant. Elle s’est tellement agitée que j’ai dû mettre fin à notre conversation.
L’enfant, lui, n’a toujours aucune réaction. Je n’ai pas l’impression qu’il soit traumatisé. Il est ainsi, c’est tout. Le seul changement notable, c’est qu’il demande un peu plus souvent après sa mère. J’ai même cru percevoir du défi dans sa voix, la dernière fois. Je n’ai plus d’autre choix que d’envisager le pire. Sir Otto, lui, est déjà convaincu. Et il me conseille la prudence. J’ai l’impression qu’il a peur.
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