Chapitre 9 : Ryuji
Après leur petite promenade, ils s'arrêtèrent près d’une petite rivière pour se reposer. Mécia n'eut pas le temps de se poser que son portable sonna. Elle s'excusa auprès de Ryuji et s'écarta pour répondre :
- Moshi moshi !
- Salut ma belle, tu te caches où ? Demanda Swan à l'autre bout du fil.
- Ah gomen, gomen ! J'aurais dû vous prévenir avant, mais j'ai découvert un endroit merveilleux et j'aimerais bien y rester un moment.
- Okay, prend soin de toi et ne rentre pas trop tard !
- Oui t'inquiète pas je serais là pour vous faire à manger, rigola-t-elle.
- J'espère bien oui ! Ria également Swan.
Ils se saluèrent avant de raccrocher. Puis, elle se retourna et rejoignit Ryuji en s'excusant une nouvelle fois :
- Gomen !
- T'inquiète pas si tu veux y aller tu peux c'est pas grave, je comprends.
- Non, non ! C'est bon, j'aime beaucoup cette endroit et je voudrais vraiment y rester encore un peu.
- Toi qui vois mais n'hésite pas à me le dire, je te raccompagnerais.
Elle s'assit sur un tronc en le remerciant et le silence s'installa entre les deux. Ryuji finit par briser ce calme :
- T’es pas obliger de me répondre mais pourquoi tu pleurais tout à l'heure ? C'est à cause de Thomas ?
- Quoi ? Non pas du tout, c'était un mauvais souvenir de mon enfance, riposta Mécia voulant défendre Thomas. C'est pas parce qu'il est le roi démon qu'il me fait du mal.
- Ça a un rapport avec le fait que tu veux pas montrer ton dos ?
- Non ! C'est juste que je veux cacher une cicatrice. C'est la seule que j'ai, malgré les nombreuses tortures subies dans mon enfance.
- Comment ça ? Enfin si ça te dérange de me l'expliquer ne te force pas.
- J'ai une capacitée spéciale de guérison, j'ai toujours pu cicatriser assez vite. Mais cette marque est le symbole de ma mort en tant qu'humaine. Mais tu dois connaître l'histoire.
- Heu… je ne suis pas vraiment en cours et j'y suis rarement présent.
- C'est pas bien, il faut suivre en cours, le gronda Mécia.
- Désolé, tu peux me raconter ?
- Aye ! Alors c'était il y a deux cent vingt-deux ans, une guerre éclata devant l'ancienne école, provoquant un massacre des deux camps. Et j'aie été tué avec une épée plantée au milieu de mes omoplates.
- Donc la présence de la cape c'est pour cacher le dos nu de ta robe ?
- Comment tu sais ça ? S’étonna Mécia.
- C'est le chaton qui me la dit.
- Tu parles au chat !? Mais tes quoi au juste ? Questionna Mécia intriguée.
- Je te le dit si tu me racontes un peu ton passé.
Mécia réfléchit un moment et finit par accepter sa proposition, Ryuji sourit et enleva sa capuche. Deux oreilles de chat de la couleur de ses cheveux prônaient sur sa tête. Mécia s'émerveilla :
- Oh un neko !! Je peux !!
- Si tu veux.
Mécia sourit de plus belles et caressa les oreilles de Ryuji. Elle déclara émerveillée :
- C'est tout doux !
Ryuji rigola et Mécia le suivit. Après un petit moment, Mécia se lança :
- Bon faut que je me lance maintenant, je te préviens ça va pas être facile de le dire avec des mots.
- Pas grave, dis ce que tu peux.
- Alors, du plus loin que je me souvienne j'ai toujours été enfermée dans une sorte de cage. Ils voulaient effectuer des tests sur moi à cause de ma capacité, enfin c'est ce qu'ils disaient. En vrai ils voulaient m'empêcher de devenir la reine des démons, ils voulaient ma mort psychologique. Ryuji leva un sourcil et elle expliqua, ils m’ont torturé si tu préfères.
- Mais pourquoi ils ne t'ont pas tué tout de suite ?
- Sinon j'aurais pris ma forme d'esprit et j'aurais disparu. Ils ne sont pas cons, ils étaient préférables de me traumatiser, de me rendre faible et d'augmenter mes points faibles, pour me manipuler.
- Je ne comprends quand-même pas. Quelle est l'intérêt ? T’es quand-même la reine des démons avec ou sans faiblesses !
- Les gens ont tendance à croire que le roi ou la reine des démons ont le contrôle total sur tous ce qui n'est pas humain. Mais c'est faux, déjà on s'occupe vraiment que des démons et pas des créatures, comme toi. Et les démons, bah, c'est des démons quoi, c'est pas des enfants de cœur. Alors en étant leur souverain, nous sommes en continuelles survis. Un démon ne se laisse pas mener par le bout du nez facilement et voudra prouver qu'il est le plus fort. Je pense que c'est surtout pour ça que Thomas refuse son statut, c'est pour ne pas se retrouver en perpétuelle danger et mettre ses proches dans la même situation.
- Tu crois que c'est pour ça qu'il est souvent froid et distant avec les gens il ne veut pas s'attacher et les mettre en danger.
Mécia hocha la tête pour confirmer et se leva. Elle Regarda Ryuji compléta :
- Mais bon, moi je pense qu'il vaut mieux profiter à fond de notre vie au lieu de rester loin de tous.
- En même temps, vous n'avez pas vécu les mêmes choses donc c'est normal.
- C'est pas faux ! Bon ce n'est pas que je ne t'aime pas mais je devrais rentrée.
- Bien-sûr je te ramène.
Mécia lui sourit et il l’a ramenée vers le portail où ils se saluèrent gaiement. Ryuji attendit de ne plus apercevoir Mécia pour replonger au cœur de la forêt. Plus il s'enfonçait dans la forêt plus celle-ci devient sombre et froide. Sa silhouette s'évapora petit à petit jusqu'à totalement disparaître auprès d’une grosse machine sombre et biscornue.
Mécia rentra dans la maison des garçons un grand sourire aux lèvres. Swan qui était affalé dans le canapé la regarda et lui demanda en rigolant :
- Bah alors, tu voulais plus rentrer ou quoi ?
Mécia rigola et alla le retrouver, elle s'étala à ses côtés dans un soupire et Swan la questionna :
- Et bah pourquoi tu souffle ? Je croyais que t’étais au paradis ?
- N'exagère pas non plus, juste un endroit merveilleux avec une personne adorable.
- Ah bon ? Meilleur que moi ? Rétorqua Swan en fessant mine de bouder.
- Ne sois pas jaloux, répondit Mécia avec un sourire moqueur.
- Ou alors, il est merveilleux dans un autre sens, déclara-t-il avec un sourire pervers.
- Baka (Idiot) !
Mécia se leva et en lui tira la langue comme une enfant. Swan se défendit :
- Bah quoi ! On sait jamais !
Mécia ria et partit dans la cuisine pour faire à manger. Elle marqua une pause devant les fourneaux et se retourna vers Swan :
- Au lieu de dire des conneries, dis-moi plutôt ce que tu veux manger ?
- Je sais pas moi, fais ce que tu veux !
- Si je te demande c'est que je n'ai pas d'idée, se désola Mécia.
- Ah ouais logique ! Après un petit moment de réflexion il déclara, demande à Thomas il aura peut-être une idée.
- Possible, arigato (Merci) !
Swan lui sourit et Mécia courut vers la chambre de Thomas. Elle toqua à sa porte et reçut une réponse assez rapidement. Elle ouvrit la porte en demandant :
- Gomen (Désolé), mais tu n'aurais pas une idée pour le repas ?
Thomas, qui était couché sur le dos, leva un sourcil en entendant la voix de Mécia. Il lança un regard interrogateur à Luna, sur son ventre, qui secoua discrètement la tête. Il soupira :
- Comment ça !?
- Swan et moi n'avions aucune idée de quoi faire à manger. Je viens voir si tu as une idée ou une envie à proposer, répondit Mécia avec un grand sourire.
Thomas regarda son plafond en soupirant. Il resta un moment dans cette position puis attrapa son téléphone et l'alluma. Il tourna son regard vers Mécia et parla :
- Vu l'heure, commande des pizzas.
- Ouais pourquoi pas, arigato gozaimasu (Merci beaucoup).
Mécia allait partir quand Thomas l'interpella, elle se retourna et le questionna du regard. Il lui demanda :
- Tu étais avec qui ?
- Ryuji pour... Tenta de dire Mécia surprise.
- C'est bien ce qu'il me semblait, coupa Thomas en marmonnant dans son coin.
- Mais, retenta Mécia.
- T'occupe ! Commende les pizzas je prends une quatre fromages.
Mécia resta un moment dans l'encadrement de la porte ne sachant pas comment réagir. Elle pensa « Qu'est-ce qu'il lui prend ? Il ne serait pas jaloux quand-même ! Pourquoi serait-il jaloux de toute façon ? Il n’y a aucune raison ». Thomas la regarda froidement et répliqua sèchement :
- Dégage !
Mécia sortit brusquement de ses pensées et lui lança un regard meurtrier avant de claquer la porte. Luna regarda Thomas désespérée :
- Ne sois pas si méchant avec elle. Elle n’a déjà pas eu une vie facile et heureuse alors tu peux au moins faire en sorte que cette nouvelle vie soit mieux.
- Tu me connais, je ne suis pas fait pour vivre avec les autres.
- Fais un effort, tu vas devoir partager ta vie avec elle.
- Me parle pas de ça, s'énerva Thomas.
- Si, il le faut, ne vois-tu pas les efforts qu’elle fait pour toi, elle laissa un moment de pause pour le faire réfléchir puis reprit, tu crois vraiment qu'une fille accepterait aussi facilement et avec le sourire des remarques froides et sèche comme tu le fais. N’es-tu pas sensé ressentir ses sentiments.
- Tu sais très bien que je les comprends pas, déclara t'il sèchement.
- Ne mens pas tu connais très bien la colère et la tristesse.
Thomas ne répondit plus et se mit à réfléchir pendant un long moment aux remarques de Luna.
Dans cette autre monde, le jeune homme était assis sur un fauteuil près du lit d'hôpital. Il tenait fermement la main de son amie inconsciente. Il priait jour et nuit pour son rétablissement.
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