28/52 - Tanneur et fils

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La valeur de la peau humaine a encore augmenté.

Depuis aussi longtemps qu'il se souvienne, Tlygh a toujours bien vécu de son métier. Lui, sa sœur et leurs parents avant eux. La demande ne manque pas ; les gens sont fous de cette matière, à cause de sa souplesse incroyable une fois traitée. Le travail pour obtenir un cuir parfait est extrêmement délicat, du prélèvement jusqu'à la mise en vente. Comme pour toutes les peaux et fourrures, c'est mieux si l'animal est vivant quand on l'écorche, mais à cause des mouvements contre la cruauté, on ne pratique plus ce genre de savoir-faire. Dans un sens, Tlygh trouve que c'est tant mieux, parce que l'étape était sportive. Ça se débat bien un humain, même pendu tête en bas, et pour avoir une peau entière on ne peut pas attacher les bras ensemble alors il faut faire très attention aux mains très habiles de la bête en furie.

Mort, pour sûr, aucun être ne s'agite et, si on sait bien faire, on obtient quand même quelque chose de solide. Il n'y a que la douceur qui s'altère un peu. Mais Tlygh sait comment la faire revenir avec les traitements végétaux adaptés.

Son cuir est réputé à travers toute la galaxie, on lui fait des commandes spécialement pour les vêtements en contact avec les parties délicates des corps : l'intérieur des gants, des chaussures, des couvre queue, des cagoules, bonnets de nuit ou culottes et protège-mamelles pour ceux qui en ont besoin.

Ses employés sont les meilleurs ouvriers qu'il connaisse. De vrais passionnés, depuis le sélectionneur de bêtes jusqu'au commercial. En passant par le couturier et le tanneur.

Tlygh et sa sœur forment eux-mêmes les travailleurs des ateliers. Ils vérifient tous les jours le bon déroulement des opérations. Spécialement l'arrivée des bêtes et l'abattage, pour s'assurer de la qualité du produit dès le tout début. Son rêve, à Tlygh, c'est de les élever lui-même. Mais sa sœur pense que ce serait trop dur pour elle d'abattre des bêtes qu'elle a vues grandir. Et ça voudrait dire ouvrir une nouvelle branche pour gérer la viande. Il faut admettre que ce serait compliqué. Parfois, mieux vaut rester tranquillement dans les clous d'une affaire qui marche. Surtout si le cours continue d'augmenter comme ça. Être heureux et confortable en faisant un métier de passion. Que demander de plus ?

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