Les maux de ma Muse
Mardi, ma muse m'usa l’âme avec malice, l’assommant sans commune mesure de bien malhabiles maximes :
- Mon trouble a-t-il totalement ôté les mots de ton talent ? Ternit-il ton ton pourtant tant nonchalant... par instants?, me susurra-t-elle soudain, sournoise, sortant sans souplesse de sa sempiternelle solitude, comme scindée en deux par un sale sortilège.
Ou alors, sous la tente, sur un ton plus sévère et contre toute attente:
- Dis-moi qui encourt quoi, quand les quidams campent dans le coin d’une caverne concave ! …
Et plus tard encore, cette fois au-dehors, sur le bord du port, planté devant un porc aux pores puants :
- La nuit, la suie nuit-elle aux truies? Fuient-elles la pluie si de fines feuilles flottent dans les flaques?
Fussent-ils futiles, ces aphorismes firent au final flancher ma foi en ce fastidieux farfadet et en soirée, fatigué, il fusa de mon gosier déployé sans que je ne puisse rien refréner, cette terrible pensée, comme moulée dans du papier mâché:
- A muse qui s’amuse, écrits vains pour l’écrivain !
Annotations
Versions