La mort au bout du lave-vaisselle
Soir où s’accrochent encore les frimas de fin d’hiver,
Maître de maison, à tort ou à raison,
Se résout à vider le lave-vaisselle d’hier,
Ouvrant sans ménagement la porte battante, il observa vile trahison,
Sa moitié, une fois encore, avait tout fait de travers,
Sur ses pieds, trois litres de flotte se déversèrent sans raison.
Observant le désastre des eaux saumâtres s’épancher,
D’un geste brusque, il brisa en morceaux un verre,
Dans un cri de colère, il entreprit d’essuyer le plancher,
Habilement, il extirpa le monceau d’éclats tel un condottière,
Se relevant fier comme un paon, il se vit amoché,
Son front heurta une porte au rustique caractère.
Allongé sur le carreau avec un gros hématome,
À cause d'avoir laissé ranger en bordel la machine,
C'est ainsi que, seul, mourut l'homme,
S'étant brisé l'échine.
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