Place
Je reprends une place, celle de l'inquiétude
Un lit immense et vide
Le ciel plein de brume
J'adhère à des images du passé qui me brûle
Je souris et je vis mais en moi se consume un désir si opaque une tension si grande que par monts et vallées je cherche à m'envoler à courir vers un monde qui ne me prendra plus à parler à des gens que je n'ai jamais vus
Et je respire
Ça ne dure pas longtemps
Il n'y a rien de calme dans mes moments
Si je joins mes mains pour reprendre mon souffle
J'invoquerai la sirène d'eau douce qui ravale ma joie et en fait du répit
Nous sommes composées de la même énergie
Mais la mienne crépite comme un courant qui saute entre les os d'un homme tombé à terre
La vie nerveuse et dense qui ranime les corps
Par un soir d'orage sur la table de Victor
Je dois rester
Ou je dois sortir de ma tête de mon cœur de ce qu'il y a de plus sombre dans mes pensées
Ma place est ici
Elle l'a toujours été
J'ai encore une vie et des choses à tenter
Je suis jeune
Je suis belle
Je suis pleine d'énergie
La coquille que j'habite sera bientôt guérie
Ma famille est heureuse et mon art n'est pas mort
Alors pourquoi pleurer ?
La mélancolie ne me quitte pas
Elle n'est pas chassée par la joie
Juste un peu déplacée, cachée à la va-vite
J'aurais voulu qu'il en soit autrement
J'aurais voulu naître enfant
Devenir adulte, vivre, et me souvenir
Penser avant de faire
Vivre avant de mourir
- Mari
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